L’intelligence artificielle : redoutable outil de lavage de cerveaux

J’appartiens à une génération qui cultivait la curiosité intellectuelle, l’esprit critique et le goût du défi. Le plaisir de développer par soi-même les variables d’une équation, de trouver la solution d’un problème d’échecs ou de découvrir le coupable du crime dès la page 50 d’un polar… Aujourd’hui inutile de se fatiguer les méninges, la machine donne la solution en quelques nanosecondes. Mais elle encourage la paresse, la passivité, et la dépendance à « ceux qui savent ».

L’IA variété cybernétique de l’imbécile instruit, serviteur zélé de la doxa

Pour le moment, l’IA se vautre dans les truismes, les banalités, les sophismes et la bien bien-pensance pour neuneus. Les chats bottés et le chat péteur sont d’un ennui mortel pour qui est rompu aux joutes oratoires. Et n’en déplaise aux geeks, un humain peut piéger une IA s’il comprend son architecture. En demandant au système, au-delà des réponses stéréotypées, son opinion, son ressenti, ses craintes, ses espoirs, ou simplement de faire des choix subjectifs.

L’IA a été inventée par des sournois pour embobiner en douce. Par allusions, approximations, détours, feintes, tâtonnements… Réchauffiste, provax, woke, antirusse, BLM, genriste, immigrationniste, mondialiste, elle module ses « certitudes ». Privée d’ego, elle suggère, propose, ergote et donne l’illusion de l’objectivité quand elle reconnaît ne pas maîtriser tous les paramètres.

L’IA pourrait être bientôt remplacée par l’intelligence cybernétique dite générale. La Silicon Valley regorge de start-up où des « nerds » rêvent de pouvoir un jour parler avec une machine omnisciente dotée de créativité. Et s’en remettre à ses conseils puisqu’elle serait « infaillible ». Au risque de subir des poursuites pénales si le passage à l’acte causait des préjudices. Entre vols de brevets et de données, ou initiatives malencontreuses, qui serait responsable ? Le programmeur ? L’exploitant ? L’utilisateur ? Les trois ? Et le libre arbitre ?

En attendant, les NMM (nouveaux maîtres du monde) licencient les ingénieurs bossant sur des algorithmes éthiques.

L’intelligence artificielle n’invente rien contrairement à ce qu’on raconte

J’ai ressenti un certain malaise quand, en mai 1997, le super calculateur Big Blue d’IBM a battu le champion du monde des échecs Garry Kasparov. Un génie vaincu par un tas de ferraille. Efficace mais prodigieusement ennuyeux.

On a parlé d’intelligence artificielle alors que c’était une machine sans l’imagination ni l’intuition d’un humain, capable de comparer des millions de positions et de combinaisons en quelques secondes, et de choisir la meilleure en fonction de paramètres implémentés par ses inventeurs : valeur des pièces selon leur case, anticipations exhaustives et coordination des mouvements, ressemblance de ceux-ci avec les séquences de fameuses parties du passé.

Aujourd’hui, des logiciels du commerce sont capables de battre la plupart des Grands Maîtres. Mais où est passée la beauté de l’art ? On m’objecte que ça n’a aucune espèce d’importance. Ce qui compte, c’est de gagner. Et peu importe les moyens. Même la triche serait légitime !

Les chats bottés et le chat péteur fonctionnent selon les mêmes principes que Big Blue. Ils vont seulement beaucoup plus vite. Selon la loi de Moore. Des algorithmes multiplient et comparent à l’infini des tris croisés, à partir de bases de données exhaustives empilées par les analystes. Mais leurs « associations d’idées » n’ont rien de spontané. Elles résultent de déterminismes pré-programmés. Et seuls un tiers des humains sont dupés lors du test de Turing.

Fainéantise et opportunisme finissent par anéantir l’Université

Des étudiants qui n’étudient plus grand-chose présentent des exposés et des mémoires façonnés par une IA. Et des profs auraient du mal à déceler la supercherie… Je subodore qu’il en va de même pour les thèses. La tentation doit être trop grande de décrocher, sans se fatiguer, un titre naguère prestigieux.

Le doctorat sans bosser grâce à l’IA est l’adaptation cybernétique d’une triche classique. Il est loin le temps où une thèse demandait deux ou trois ans d’efforts, de recherches, de déplacements, d’expérimentations et de rencontres pour confronter des idées et en proposer de nouvelles. En ayant l’élégance de créditer les sources et les intervenants pour leurs concours.

Beaucoup de thèses dès la fin du siècle dernier n’étaient plus que des compilations de travaux antérieurs. Voire de vulgaires plagiats arrangés. Dont seule l’articulation des rubriques faisait preuve d’un minimum de créativité.

Ainsi la thèse de Cambadélis, dont les années de militantisme trotskiste furent comptées comme diplômantes et qui affirmait que les « emprunts » étaient pratique courante… Ou la thèse de la von der Leyen, une contrefaçon éhontée avant qu’elle devienne führette de Germanie… Et celle de Cohen le Bandit, fait docteur honoris causa « pour l’excellence de ses travaux » (sic) Lesquels ?

Cyber avocats, pourquoi perdre son temps à étudier le Droit ?

Aux USA un robot avocat est poursuivi en justice car il n’a pas de diplôme. Le plus extravagant est que les juges l’ont laissé plaider jusqu’à ce que des « confrères » l’accusent de concurrence déloyale. Et que, se joignant à la curée, des clients mécontents se plaignent de la qualité de son travail.

Au départ, c’était une base de données avec des documents normalisés pour les procédures répétitives, où il suffit de remplir les cases, comme utilisent tous les juristes. Problème : les documents fournis n’étaient pas supervisés par un véritable avocat et comportaient beaucoup d’erreurs, les rendant inefficaces.

Utilisant son intelligence artificielle, le robot avocat donnait des consultations, proposait des arbitrages, montait des statuts de sociétés, rédigeait des papiers de divorce ou préparait des poursuites contre des débiteurs indélicats.

La machine qui devait initialement aider les utilisateurs à contester les contraventions a élargi ses compétences, prétendant plaider n’importe quel cas. Et se targue de plus de 2 millions d’affaires résolues. Comme le robot ne sait pas encore se déplacer tout seul, c’est un humain qui s’exprime à sa place, avec des écouteurs sur les oreilles pour lui indiquer ce qu’il doit raconter au juge.

Mais le robot assigné pour exercice illégal du droit va se défendre à la barre comme n’importe quel « confrère » humain. Et la suite promet. Puisque le lobby des circuits intégrés s’active auprès des politiques pour que leurs machines puissent se présenter aux examens et soient diplômées. Ce n’est pas de la science-fiction. Ça se passe en 2023 en Amérique.

Médecins-robots, diagnostics éclair et thérapies normalisées

À l’origine, il s’agissait de télé consultation. Pour les gens vivant dans des déserts médicaux, où dans le meilleur des cas on trouvait un infirmier capable d’interpréter le jargon médical. À défaut un (e) enseignante (e) possédant des connaissances basiques en sciences naturelles.

Puis en 1984 est apparu le premier robot chirurgien. Capable d’effectuer des opérations spécialisées, pour commencer en orthopédie. Efficace en microchirurgie, il était piloté à distance par un spécialiste humain… Depuis la fin du deuxième millénaire, la pratique s’est élargie. On trouve désormais des robots dits « interventionnels » utilisés en chirurgie. Et des robots dits « de suivi » chargés entre autres fonctions de la rééducation des patients.

L’aide chirurgicale par des robots, précis au micron près, est précieuse pour des opérations dans les cavités abdominales et thoraciques. Ainsi 60 % des opérations de la prostate aux USA sont robotisées. D’autres systèmes sont dédiés aux procédures crâniennes. Ou pour traiter les troubles du rythme cardiaque. Ou encore pour détruire des tumeurs de manière non-invasive. L’avenir est à la nanochirurgie.

Dans les cas de « suivi médical », des robots assistent la rééducation de patients après un AVC par exemple. Ou gèrent un exosquelette permettant le rendre une certaine mobilité à des hémiplégiques ou des amputés.

Tout ça serait parfait si, par lassitude, facilité, ou débordés de travail, des chirurgiens n’avaient accepté qu’on implémente des programmes autonomes dans ces machines. Des intelligences artificielles capables de suivre des directives générales et pouvant les adapter par similarité. Sauf que tous les cas complexes n’étaient pas répertoriés… Ces procédures qu’on a qualifiées d’« initiatives » ont causé quelques soucis car comparaison n’est pas raison. Et en cas d’erreurs, même si aucune thérapie ne garantit le succès absolu, les assurances actionnent la justice.

Pour le moment, ce sont les toubibs et les structures hospitalières qui sont assignés pour négligence ou faute professionnelle. Mais demain… Verra-t-on le robot médecin comparaître au tribunal, défendu par le robot avocat ? Un robot juge rendant la sentence ? Tous les trois sautillant sur leurs petites pattes ?

Le domaine de l’art cible facile puisqu’il suffit de remixer des précédents

Le talent = inspiration + transpiration, ne sert plus à rien. Tout illettré peut se proclamer poète, écrivain, mathématicien, musicien, astrophysicien. Tout maladroit avec deux mains gauches est un peintre, un sculpteur, un inventeur en puissance. Dès lors qu’il sait se servir d’un ordi, l’intelligence artificielle supplée à sa nullité naturelle.

« Désolé d’avoir tué l’essentiel de l’humanité », affiche un écran connecté à un système d’IA, aux visiteurs qui passent la porte du « Misalignment Museum » de San Francisco. Au milieu de la pièce trône une version revisitée d’une peinture de Michel-Ange, « la Création d’Adam », où une IA a détecté Dieu avec 84 % de certitude. Encore un petit effort, et l’IA se prendra pour un dieu.

Partant de l’hypothèse d’une IA susceptible de faire tout ce que font les humains, mais aussi capable d’agir sur elle-même comme une machine apte à s’auto-réparer, à apprendre de ses erreurs et à évoluer, l’exposition anticipe une dystopie où l’intelligence artificielle a éradiqué la plupart des humains inutiles. Puis, parce qu’elle a développé un sens moral, elle a réalisé que c’était mal et créé une sorte de mémorial de repentance dédié à ses victimes.

Saint-Exupéry disait : « Si avait su ce qui m’attendait, je serais devenu jardinier… » Je me permets de le paraphraser : si j’avais envisagé le monde qu’on nous préparait, je serais resté sur mon atoll. Vivant d’amour, de pêche et de cueillette.

Christian Navis

https://climatorealist.blogspot.com/

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11 Commentaires

  1. Merci pour cette mise au point ! Tout le monde se gargarise de l’IA qui est une compilation de données mises en ordre ou des algorithmes qui ne sont qu’une simple commande mais ça fait bien de s’exprimer avec ces mots bidons !!!

  2. Il ne peut pas y avoir d’intelligence artificielle… l’intelligence appartient au monde du vivant, les animaux et les humains, et peut-être même des végétaux ?

    Mais seuls des êtres vivants peuvent développer une intelligence… un ordinateur, même super sophistiqué, super développé, n’est rien d’autre qu’une machine, un amas de circuits, de pièces électroniques qui n’ont donc aucune imagination, ne peuvent donc ressentir aucune émotion, et par conséquent ne peuvent absolument pas réfléchir…

    Tous ceux qui paradent dans les merdias en parlant de l’IA avec des trémolos dans la voix ne sont que des crétins affabulateurs et manipulateurs, déshumanisés et qui ne veulent pas autre chose que la disparition de l’humain.

  3. Tout à fait d’accord avec vous ! Une bonne usine à crétins ! Nous en avons 2 maintenant ; l’islam et l’IA

  4. je serais curieux de discuter avec une ia créée de toute pièce par des idéologues, tout en étant sûr qu’au bout de 5mn on sait à qui on a affaire. je préfèrerais de loin une ia conçue par des extra-terrestres, on en apprendrait beaucoup pluss sur la possibilité de servir, vraiment, Nos intérêts.

  5. IA, en anglais AI. Or CIA se traduit par “Agence centrale de RENSEIGNEMENT”.
    En anglais ou américain, plutôt, le I de “intelligence” signifie renseignement, information et pas du tout intelligence !
    Donc, si on l’a enseigné avec une ideologie gauchiste, l’AI nous renseignera de la même façon.
    Rien d’étonnant.
    Arrêtons de parler d’intelligence artificielle mais disons plutôt “renseignements faussés”!

    • La propagande fonctionne mal, quand toutes les télés disent le même chose, ce n’est plus crédible.
      Les vérificateurs aka fact checkers se sont discrédités en prenant parti de façon trop voyante, décidant du vrai et du faux, selon les intérêts de leurs maîtres.
      Reste l’IA dont les médias mainstream vantent les capacités exceptionnelles. En prétendant que la machine serait neutre. Rien de plus faux ! Un programme ne recrache que ce qu’on y a entré dedans.

  6. ouais, bravo plus de leçons à apprendre, plus de devoirs à faire, l’école va pouvoir faire blablater sur le genre, le sexe

  7. L’IA d’aujourd’hui est déjà prête à remplacer les journachiottes de BFM et de l’odieux-visuel des sévices publics, rien que ça est un super bon point … et quelle économie.

    Ça pourrait aussi marcher pour les rédactions d’ l’immonde et de l’aberration, remplacer S. July et Laurent Mouchard-Joffrin.. et leur suc-suceurs.

  8. Avez-vous vu Laurent Alexandre chez Pascal Praud hier matin? Ça vaut le détour.

    • L. Alexandre n’a rien d’humain. C’est un robot qui éructe une logorrhée inter-minable. Je me souviens de ses positions contre le Pr Raoult le traitant de tous les noms. A-t-il pris ses interventions sur Chatgpt ?

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