L’UDMF change de tête, mais pas de politique !

L’UDMF change de tête, mais pas de politique !

La nouvelle n’aura pas fait beaucoup de bruit dans le paysage politique français. L’Union des démocrates musulmans français (UDMF) a changé récemment de président. Nagib Azergui, après 11 ans à la tête du parti, a transmis le flambeau à son successeur Farid Omeir [1].
Si la presse française n’a pas ou peu mentionné le changement de présidence, tel n’est pas le cas d’Oumma.com qui a consacré une page à l’événement le 16 mars 2023 : « Animé du même volontarisme politique que le créateur historique de l’UDMF, Farid Omeir, son nouveau président, repart aujourd’hui à l’attaque, à l’occasion du 19e anniversaire de la loi du 15 mars 2004, en dénonçant l’instrumentalisation incessante de l’islamophobie par la classe politique française. Ce brasier incandescent de la haine qui est, élection après élection, année après année, continuellement ravivé à dessein ». Le ton est donné, la chasse aux islamophobes est ouverte. D’autre part, le mouvement UDMF traduira en justice toute personne qui se permettra de le diffamer publiquement [2].

Cette nouvelle nomination va-t-elle changer quelque chose dans la politique de l’UDMF ? C’est peu probable et ce parti restera avant tout un parti musulmans d’extrême gauche dont l’idéologie politique est basée sur le triptyque : « Anti-impérialisme, antisionisme, anticolonialisme ». Cette référence a disparu depuis des documents du parti. Le principal but reste la lutte sans merci contre une islamophobie supposée en France et dans le monde. Selon le nouveau Président, « le combat contre ce fléau est non seulement d’actualité, mais il devrait être un impératif quand on sait les discriminations et autres abus commis en son nom. C’est au nom de l’islamophobie qu’en France, on souhaite réduire les musulmans à l’invisibilité, qu’on discrimine les femmes voilées à l’embauche, qu’on dissout des associations sous des prétextes fallacieux, qu’on ferme des mosquées dont les représentants sont critiques envers la politique du gouvernement, qu’on expulse des imams sans autre forme de procès qu’une décision préfectorale, qu’on ferme des écoles confessionnelles musulmanes, qu’on bafoue la liberté d’expression de prédicateurs ou de simples musulmans engagés pour donner des gages à l’extrême droite, et qu’on qualifie d’islamiste ou de “séparatiste” quiconque ose s’opposer à cette politique ou réclamer ses droits ». Pour Farid Omeir « c’est également l’islamophobie qui conduit le régime chinois à emprisonner un million d’Ouïghours dans des camps de concentration, à les torturer et les endoctriner, les contraignant à renoncer à l’islam ». C’est encore cette islamophobie « qui conduit le régime birman à faire des Rohingyas des apatrides victimes d’apartheid, de nettoyage ethnique et de persécution depuis des décennies. Et c’est toujours « l’islamophobie qui conduit le gouvernement nationaliste hindou à persécuter la minorité musulmane » (communiqué de Farid Omeir du 16 mars 2023 sur oumma.com). La victimisation est au cœur de la stratégie du parti. Dans tous les pays où ils sont minoritaires, les islamistes se présentent en éternelles victimes et le voile leur sert de catalyseur. Le sexisme du voile est l’outil politique principal de l’islamisme. C’est un formidable cheval de Troie qui fonctionne bien. Il suffit de regarder autour de soi ! L’écrasante majorité des affaires concernant l’islamisme politique depuis 30 ans sont liées au voile.

Malgré son appellation faisant directement référence à la religion, le parti ne se veut pas confessionnel, mais assume son « éthique religieuse musulmane ». Il se dit laïc, ouvert à tous, croyant ou non croyant et prétend ne pas porter dans ses programmes de revendications religieuses. Mais le mélange entre religion et politique est affiché jusque dans son logo. Monsieur Farid Omeir maîtrise parfaitement la « taqiya » (technique de dissimulation religieuse visant à tromper l’ennemi en camouflant sa foi). L’UDMF aime se comparer au Parti chrétien-démocrate (PCD) de l’ex-ministre Christine Boutin. Ce parti n’existe plus sous cette appellation, il a changé de nom en 2020 et s’appelle maintenant « VIA — La voie du peuple ». L’UDMF reste maintenant le seul parti en France se fondant sur une référence religieuse. D’ailleurs comment peut-on considérer comme identiques deux partis dont l’un met la personne humaine et sa dignité au centre de toutes ses conceptions, et l’autre qui priorise la masse des croyants réunie dans l’Oumma politique et spirituelle, indépendamment de toute notion de dignité individuelle. Pour l’islam, le seul législateur légitime est Dieu, tel qu’il parle dans le Coran. L’individu n’existe pas, seul l’Islam compte ! Les revendications de l’UDMF sont clairement liées à une application stricte de certains principes du Coran. La dénomination « Démocrate musulman » peut donc être considérée comme un oxymore. Ce parti devrait s’appeler en réalité  l’Union des musulmans de France (UDMF).

Les musulmans la communauté la plus menacée de France

D’ailleurs, la grande majorité des articles disponibles sur le site et dans la gazette du Foulard Déchaîné [3] portent sur les musulmans, l’Islam et l’islamophobie… Mais jamais sur les chrétiens… Bizarre pour un parti qui se veut ouvert à tous. L’UDMF parle de la Palestine, des Ouïghours, des Rohingyas… mais jamais de la persécution des chrétiens dans les pays musulmans, ni du fait que le christianisme risque d’être « éradiqué » de certaines régions du Moyen-Orient. Avant de parler de persécution des musulmans, l’UDMF ferait bien de ne pas oublier que plus de 360 millions de chrétiens sont fortement persécutés ou discriminés dans le monde. Soit 1 chrétien sur 7. L’Index mondial de Persécution des chrétiens 2023 le montre sans équivoque. Et l’UDMF ne parle que d’islamophobie… tout en prétendant être le parti de tous !

L’Index mondial de Persécution des chrétiens 2023

De qui se moque-t-on ? En France aucune personne n’a été tuée parce qu’elle était musulmane. En revanche, depuis 2012, les attentats terroristes islamistes ont causé la mort de 271 personnes et fait près de 1200 blessés et peu d’entre elles étaient musulmanes.
Par ailleurs, la religion la plus sujette à des actes haineux n’est pas… l’islam, mais bien le christianisme. Selon les chiffres officiels du gouvernement français, 1 659 actes antireligieux ont été recensés sur l’année 2021. Parmi eux, 857 ont visé des chrétiens, 589 des juifs et 213 des musulmans. Loin de toute médiatisation, les catholiques ont été victimes de la haine : églises et cimetières vandalisés et fidèles attaqués sur la voie publique. Sans parler des Juifs qui quittent la France, car ils ne s’y sentent plus en sécurité (60 000 entre 2000 et 2017). En revanches, rares sont les musulmans qui retournent en terre d’islam bien que ce soit une prescription du Coran et de nombreux hadiths (Coran 29/56 et Coran 4/97-100). Habiter dans les pays des mécréants et de vivre parmi eux est l’une des plus grandes perversités et des plus dangereuses perditions pour la religion du musulman. Mais pour le musulman qui ne craint rien pour lui-même, pour sa famille, et pour ses biens, et qui est capable de pratiquer ses actes cultuels dans un des pays non musulmans, il n’est pas obligatoire de quitter ce pays… Donc les musulmans se sentent en sécurité en France ! Il est vrai que dans certains quartiers les musulmans se sentent comme en Dar al-islam, une terre régie par les lois d’Allah.

Racisme anti-blancs

Les actes de racisme anti-blancs sont également en hausse en France. Ce n’est pas qu’un ressentiment, car d’après un sondage exclusif de l’institut CSA pour CNEWS, publié le 5 octobre 2022, 80 % des Français interrogés pensent qu’un racisme anti-blanc existe en France, dans certaines communautés [4]. C’est sans surprise que l’UDMF rejette fermement ce sondage qu’il qualifie d’islamophobe, car selon lui une des communautés visées serait plus particulièrement celle des musulmans « qui subit pour le coût un véritable racisme bien structuré et cela depuis bien longtemps ». Il ajoute d’ailleurs que la notion de racisme anti-blanc « n’existe pas pour les sciences sociales, car les blancs ne subissent pas les discriminations à l’embauche, au logement ou les contrôles au faciès ». Il juge donc que 80 % des Français sont islamophobes !

L’UDMF veut également lutter contre l’islamophobie en Europe, notamment par l’instauration d’une directive européenne qui permettrait de dissoudre tout groupe ou média raciste. Le mouvement semble avoir été entendu par l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) qui vient de publier en 2021 un guide pratique de 112 pages sous l’appellation : « Comprendre les crimes de haine contre les musulmans et répondre aux besoins des communautés musulmanes en matière de sécurité ».
Extrait de l’avant-propos : « Les crimes de haine contre les musulmans sont monnaie courante dans nombre des pays de la région de l’OSCE. Ces attaques et cette discrimination empêchent les musulmans d’affirmer librement leur identité et créent un sentiment dominant de peur et d’insécurité au sein des communautés concernées. Elles ciblent les musulmans et leurs biens, mais aussi les individus perçus comme étant musulmans. Les crimes de haine prennent la forme d’attaques contre les musulmans, les mosquées, les centres et établissements scolaires islamiques dans toute la région de l’OSCE, ainsi que des sites d’importance historique et religieuse ».
Comme quoi la victimisation fonctionne parfaitement !
Dans ce guide plusieurs exemples d’islamophobie sont donnés pour la France. Par leur choix, ces actes doivent être les plus barbares commis à l’encontre de la communauté musulmane. Et selon ce rapport aucun musulman n’a été tué en France. Le plus récent date de 2019 pour un document édité en 2021.

— France, le 11 septembre 2019, un homme a poignardé une femme et a arraché son voile, devant ses deux petites filles. Après l’événement, l’attaquant a martelé « Ici, c’est notre patrie » et « Ce n’est pas fini ».
Il est à noter que les faits ont été volontairement orientés par la femme agressée vers une attaque islamophobe. Le procureur de la République de Saint-Étienne, David Charmatz, se veut prudent sur cet aspect : « il y a eu d’autres victimes avant, sans lien, je me garde de retenir une motivation religieuse », explique-t-il. Le quinquagénaire avait en effet agressé deux hommes dans la rue sans raison apparente peu avant le drame, mais sans user de son arme. L’homme très alcoolisé a été hospitalisé depuis en psychiatrie (France 3 régions).
Même oumma.com ne parle pas d’islamophobie.
— France en février 2016, une femme musulmane portant un voile a été agressée verbalement et menacée avec un couteau devant l’école de ses enfants. Nota : aucune trace de cette attaque sur Internet.

L’OSCE n’a pas beaucoup à se mettre sous la dent. Effectivement ces deux actes cités ci-dessus sont très violents en comparaison des 120 agressions à l’arme blanche qui ont lieu chaque jour en France… [5] par des déséquilibrés dont l’identité est souvent tenue secrète.

— Ostwald (67) : un père de famille intervient lorsqu’il voit un jeune insulter sa compagne ; il est tabassé jusqu’à la perte de conscience devant ses enfants qui « hurlaient et pleuraient » ; Yassim Lamri, déjà connu pour violences, condamné (mai 2023).
Stains (93) : il tente d’égorger un passant après un refus de cigarette, le suspect était muni de trois armes blanches et aurait hurlé « Allah Akbar ». Il aurait ensuite tenté de s’en prendre à une femme avant de pénétrer dans une mosquée, et de se réfugier chez lui (avril 2023).

Dans la gazette du Foulard Déchaîné se trouvent de nombreuses caricatures et illustrations occidentalophobe.
Comme l’UDMF n’a pas trouvé d’acte islamophobe ayant coûté la vie à un musulman, ils sont obligés de se tourner vers Christchurch pour pouvoir mettre en avant leur slogan « l’islamophobie tue ». En revanche ce parti laïc aurait aussi pu dire que « l’islamisme tue » et le faire savoir dans sa gazette.

L’islamisme tue 

Pour terminer, quelques citations de Recep Tayyip Erdogan, en pleine campagne électorale en Turquie :
« La démocratie et ses fondements jusqu’à aujourd’hui peuvent être perçus à la fois comme une fin en soi ou un moyen. Selon nous la démocratie est seulement un moyen. Si vous voulez entrer dans n’importe quel système, l’élection est un moyen. La démocratie est comme un tramway, il va jusqu’où vous voulez aller, et là vous descendez ».
« Nous vous conquerrons par vos valeurs démocratiques et nous vous dominerons par nos valeurs musulmanes ».
« L’expression ″islam modéré″ est laide et offensante, il n’y a pas d’islam modéré. L’Islam est l’Islam ».

Johan Zweitakter

Autres articles sur le sujet :
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[1] Monsieur Farid Omeir s’est présenté lui-même lors des élections législatives de 12 et 19 juin 2022 :
« Je m’appelle Farid Omeir, je suis Lyonnais de naissance. Après avoir obtenu un Master en sciences politiques et en journalisme, j’ai été correspondant permanent au Caire de 2011 à 2015. (…) Aujourd’hui, je suis professeur de Lettres-Histoire Géographie dans un lycée à Villeurbanne. Marié et père de deux enfants, je vis actuellement à Villeurbanne. Je suis également investi dans le champ associatif musulman depuis plus de 10 ans, et j’ai pu constater les discriminations dont fait l’objet le culte musulman ainsi que ses adeptes. (…) Aujourd’hui, je veux que les musulmans ne soient plus les cibles des politiques, mais des sujets politiques capables de prendre part aux décisions et d’investir le champ politique. (…) Je m’opposerai à toutes mesures de hausse de la fiscalité et soutiendrai toutes les dispositions visant à relancer la croissance, combattre le chômage, la précarité, les inégalités et l’islamophobie, ce fléau que personne n’ose dénoncer et qui contamine pourtant, de jour en jour, notre démocratie ».
[2] Le 12 janvier 2020, Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France, avait alors franchi la ligne rouge en affirmant sur France 3 : « l’Union des démocrates musulmans de France pensent qu’il faut qu’il y ait des horaires différenciés dans les piscines. Ils pensent qu’il faut qu’il y ait des menus adaptés dans les cantines. Ils pensent également que la femme n’est pas l’égale de l’homme dans de nombreux domaines. Ça, je ne l’accepte pas». La justice vient de le relaxer au nom de la liberté d’expression ignorant la diffamation. L’UDMF fait appel de cette décision.
[3] Le Foulard Déchaîné – La gazette impertinante (sic) et satirique qui décoiffe l’actualité politique de notre pays. Une revue inédite pour décrypter l’actu et tordre au passage le coue (sic) aux idées reçues.
[4] Sondage du 5 octobre 2022
[5] Les derniers chiffres qui datent de 2017 sont éloquents. Ils indiquent que 44 000 agressions se sont déroulées dans le pays, soit plus de 120 par jour.

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5 Commentaires

  1. Je suis islamophobe et j’en suis fier. Je saurais me défendre si on venait à me juger : un admirateur de Pinochet ne rentrera pas dans mon cercle d’amis, un admirateur de Muhammad n’y rentrera jamais non plus. Je n’accepte pas ceux qui copient un criminel, quand bien même ils seraient des milliards et moi seul. C’est mon droit.

  2. “Les musulmans menacés” !!! ils ne manquent pas d’air ces mecs-là, mais par qui ? où ça ? comment ?… ce sont en majorité des individus issus de leur satanée communauté qui tuent, pillent, agressent, tabassent les autochtones et ils osent se faire passer pour de pauvres victimes !… ils n’ont décidément honte de rien ces salauds-là !!!

  3. Démocrate et musulman: c’est pour le moins ridicule et ne recouvre qu’une bande d’agresseurs pleurnichards, du balai

  4. “les musulmans, la communauté la plus menacée” !!! mais par qui ? l’ultra droite qui les égorge au coin des rues? qui les mitraille le soir ? foutaise, remigration pour qu’ils vivent en paix et en sécurité chez eux

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