Lutte contre la désinformation ou censure contemporaine ?
L’actualité démontre jour après jour que les Facebook, Google, YouTube et autre Twitter ont bien été les acteurs d’une censure radicale des opinions divergentes dans de nombreux dossiers : la covid, les élections américaines et maintenant la guerre en Ukraine, sans oublier la lutte contre les opposants à la théorie du genre ou à la théorie du réchauffement climatique d’origine humaine.
Alors que l’internet est un espace de liberté inédit, s’organise une lutte acharnée contre la liberté. Et la formule magique est : la lutte contre la désinformation. Alors que les modernes avaient lutté contre la censure des Anciens régimes et de l’Église pour avoir le droit de s’exprimer librement contre eux, maintenant qu’ils ont le pouvoir, ils ne trouvent pas mieux que de nous préserver de l’erreur, comme les bon vieux inquisiteurs. Ils sont charitables. Merci à eux.
En effet, l’argumentation est exactement la même que la très Sainte Inquisition. Revenons-y un instant. L’inquisition luttait contre les menteurs qui niaient l’existence de Jésus, qui professaient que le Salut n’avait pas d’importance ou que le jugement dernier et le paradis et l’enfer étaient des fables. À une époque où la Révélation chrétienne était largement partagée, la charité chrétienne voulait que l’on protège le bon peuple de ce qui pourrait l’égarer. La censure était donc parfaitement légitime à leurs yeux, la poursuite des menteurs l’était tout autant. Il fallait lutter contre les hérésies, voire contre les hérétiques.
Or, les modernes ont contesté l’autorité d’une telle institution. Pour l’Église de cette époque, la dogmatique exigeait de montrer en quoi certains se trompent. C’était la raison des procès d’inquisition, dont la plupart était instruit à la façon d’une juridiction où s’opposaient des arguments pour faire la lumière sur ce qu’il convient de croire ou de ne pas croire, en évitant les hérésies trompeuses qui perdraient les âmes. Rappelons que pour s’autoriser la censure, il fallait au préalable être sûr de la Révélation. “Je suis le chemin, la Vérité et la vie” (Jean, 14). Encore une fois, dans une société très chrétienne, ne pas s’écarter du chemin pouvait se comprendre, dans les limites d’une récrimination fraternelle, le risque étant, et le pas fut franchi, de persécuter les hérétiques, au nom de la vérité, fusse-t-elle d’enseigner l’amour ! Perte de patience, doute, peurs, enjeux politiques et d’influences bien sûr aussi, détournement du message évangélique, soif de domination et manque de sagesse et de foi peut-être au bout du compte.
De nos jours, la magie de la dialectique de nos contemporains transforme la censure en lutte contre la désinformation. Mais comment lutter contre la désinformation, sans avoir la certitude de détenir là encore une vérité ? Là est l’extraordinaire paradoxe de cette société du relativisme. En effet, au bout du compte, elle ne tolère rien d’autre que ce qu’elle impose : le relativisme lui-même qui est un nouveau dogme, des croyances nouvelles qui sont autant d’éléments de sa doctrine. Après avoir enseigné la relativité des choses pour briser le joug ecclésiastique et royal des sociétés d’Ancien régime, nos progressistes en reprennent aujourd’hui tous les mécanismes pour légitimer leur censure-lutte contre la désinformation. Ils en sont les singes, les imitateurs.
La covid en aura été un exemple pathétique. Alors que nous étions face à un virus méconnu, face à de grandes incertitudes de ce fait sur sa létalité, les effets de la maladie, comme de la qualité des éventuelles thérapeutiques fabriquées à la hâte, une succession de doctrines se sont imposées dans la plus grande violence, jusqu’à lutter contre les malheureux hérétiques sur des plateaux de télévision, devenus la version contemporaine des tribunaux d’inquisition, avec des versions du grand inquisiteur à la Hanouna, Elkrief ou Salamé et d’autres encore. Avec l’intelligence en moins, ceci étant malheureusement une certitude, ces inquisiteurs de plateau mettaient au pilori des scientifiques éminents, simplement sceptiques ou inquiets, avertissant des risques, émettant des doutes légitimes.
Or, pour lutter contre la désinformation, il faut être sûr de la véracité d’une information. Aujourd’hui même, la prise de Soledar relève-t-elle de l’information ou de la désinformation ? Les Russes disent-ils vrai ? Les Ukrainiens disent-ils vrai ? Qui peut établir que l’espace géographique de la ville est bien sous contrôle des Russes ? L’occupation physique, ce qui semble être le cas, n’est pas à confondre avec d’éventuels tirs d’artillerie des Ukrainiens sur la ville. Bref. Faut-il être modeste, factuel, précis pour tenter de dire ce qui se passe. Or, ce simple fait géographique n’est même pas ce soir encore établi, avec des versions contradictoires qui circulent. Qui croire ? Comment lutter contre une prétendue désinformation, sauf à pré-juger que certains mentiraient par construction : les hérétiques, ici les Russes bien évidemment.
Pour lutter contre la désinformation, il faut des chiffres et des faits indubitables. Or, nous aurons le 19 janvier au soir la preuve que le fait n’est pas connu. Comme à l’habitude, les syndicats annonceront des chiffres, l’État un autre. Je parie pour le million d’un côté et quelques 150 000 de l’autre. Rien que de la vérité mes amis. Tous mentent et personnes ne pourra expliquer et attester d’un chiffre. Notons que nous sommes là encore sur un fait assez rudimentaire : une manifestation de rue avec des personnes à compter. Pourtant, toutes les institutions de pouvoir sont en train de nous dire qu’elles veulent lutter contre la désinformation, ce qui suppose bien de connaître la vérité de l’information dûment fondée. Rendez-vous le 19 janvier au soir !
En matière de décès, de mortalité, de comparaison des mortalités selon les pays, avons-nous disposé des chiffres pendant les années de ladite épidémie ? Non. Beaucoup se sont même interrogés sur la manière de compter : cas du fameux mort par la covid ou avec la covid, qui fait encore très largement débat, puisque le nombre de décès au niveau mondial n’a pas sensiblement évolué durant les trois dernières années ! (CQFD). Où est la fausse information ? Il y a des décomptes, des interprétations, des conflits d’intérêt et des controverses scientifiques. Voilà, rien de bien anormal au fond.
En matière de réchauffement climatique, et je reste personnellement très prudent, tant les modèles présentés sont tout aussi interrogeables que les prévisions statistiques d’Oxford concernant les millions de morts promis par l’épidémie covid, nous prenons des décisions aux conséquences tragiques pour l’emploi industriel dans l’automobile, pour la sécurité futur des transports : ambulances, pompiers, police, etc. mais la décarbonation est aujourd’hui un dogme. La lutte contre la désinformation paraît tout aussi active, persécutant, dénonçant, humiliant les hérétiques qui insinueraient quelques doutes face à la Sainte Doctrine Contemporaine. Pour avoir lu les derniers rapports du GIEC, je n’ai pas trouvé la moindre preuve scientifique que l’activité humaine était LE facteur explicatif des évolutions récentes. Il semble qu’au Moyen-Âge nous ayons eu des épisodes chauds comparables. Qui peut nous en expliquer les causes ? La modélisation mathématique du climat supposerait de connaître la totalité des phénomènes physiques expliquant ces variations. Cette connaissance aujourd’hui n’est pas réunie ni maîtrisée, à commencer par la pleine connaissance des cycles solaires et de leurs effets par exemple. Il n’y a donc pas de théorie constituée du climat. C’est un fait épistémologique indubitable celui-là. Mais je suis un hérétique qui doute de la Sainte Parole !
Ceux qui prétendent lutter contre la désinformation sont par construction des désinformateurs qui luttent pour la survie de leur pouvoir et des croyances qui leur permettent d’exercer un pouvoir écrasant sur les populations. Rien n’a changé et nous vivons une Nouvelle Inquisition. Ceci montre, de mon modeste point de vue, que ces élites sont en lutte contre le véritable progrès, celui de l’intelligence en acte, celui de la créativité et de l’invention. Nous sommes avec des vieillards pathétiques : les Soros, Schwab ou Gates, des hommes du passé qui ont peur de la vie, peur de leur mort, peur de la nouveauté, peur de la liberté ; mais qui veulent surtout continuer d’asseoir une domination sans partage selon les modèles qui les ont conduits à leur puissance : le capitalisme de connivence et de corruption, la prédation des ressources et surtout, la domination des esprits qui ne doivent pas exercer leur liberté ni s’émanciper de leurs théories sectaires. Nous devons les croire eux, car eux sont les détenteurs de la vérité, comme leurs lointains ancêtres de la Sainte Inquisition dont ils sont les singes.
Alors, ne perdons pas notre temps, pensons, agissons, construisons notre réalité chaque jour, et si Riposte Laïque devenait aussi le lieu de cet échange, pour ne pas tomber dans le piège de la seule fascination de l’ennemi. Oui, luttons avec acharnement pour nous libérer du joug de nouvelles censures. C’est une évidence. Mais montrons peut-être aussi le chemin des libertés en écrivant encore plus pour informer, documenter, montrer sur de nombreux sujets.
Pierre-Antoine Pontoizeau