M. Bouguereau, je m'honore d'être un connard

Ainsi le journaliste Jean-Marcel Bouguereau, du Nouvel Obs, rejoint-il la catégorie des brillants plumitifs ayant recours à ce qualificatif aussi nuancé que raffiné : « connard », pour régler leur compte, ou du moins s’imaginer qu’ils le font, aux rédacteurs de Riposte Laïque et à leurs ignobles complices. Monsieur Bouguereau, je vous dis bravo ! Votre richesse de vocabulaire n’a d’égale que votre sens de l’analyse. « Connard », ça c’est du journalisme de haute école. Combien d’années d’étude dans les écoles de journalisme, combien d’heures de recherche, que d’imagination, que de talent, quelle originalité, quelle inventivité pour parvenir à un tel résultat! Jusque là, du moins à ma connaissance, il semble que seul le secrétaire général de la Libre Pensée avait atteint de tels sommets stylistiques. J’espère qu’il ne vous accusera pas de plagiat. Unissez donc plutôt vos génies sémantiques pour mieux combattre l’ennemi ainsi désigné.
Alors voyons : quelle réalité recouvre cette élégante dénomination? Il suffit, me semble-t-il, pour bien comprendre le sens de ce mot rare, de considérer les personnes qu’il est censé qualifier. Ainsi pourrons-nous nous faire une idée de sa signification.
Allons-y. Est un connard tout individu que la soumission quasi esclavagiste de la femme révolte. Est un connard tout être humain qui ose se référer aux valeurs développées par les philosophes du Siècle dit « des Lumières » (de grands connards probablement). En corollaire, est un connard tout individu qui dénonce l’obscurantisme là où il est. Est un connard(e) toute personne qui revendique l’émancipation de la personne humaine plutôt que sa soumission à tel ou tel dogme, religieux, idéologique ou autre. Est un connard toute personne qui dit la vérité, quelle qu’elle soit. Est un sinistre connard tout homme (ou toute femme) qui défend la liberté individuelle sans pour autant affirmer qu’il est interdit d’interdire. Est un sale connard celui qui s’indigne que l’on insulte le drapeau français. Est un immonde connard celui qui n’emploie pas le verbe stigmatiser à tort et à travers. Est un super connard celui qui, se référant aux leçons de l’histoire, discerne les ingrédients et mécanismes du fascisme là où ils se trouvent. Est très connard celui qui ne confond pas race et religion. Est un sordide connard celui qui ne confond pas émancipation des peuples avec racisme ou xénophobie. Est un abominable connard celui qui dénonce l’immigration incontrôlée comme étant contraire en premier lieu à l’intérêt des intéressés eux-mêmes. Est un épouvantable connard celui ou celle qui se revendique du courant humaniste. Est un fieffé connard celui qui a compris que la « gauche » caviar boboïsante avait totalement trahi les idéaux qui avaient fait son histoire. Est un triste connard celui qui se fout du politiquement correct et ignore les calculs politiciens. Est un grand connard celui qui ne considère pas le Nouvel Obs, Libé et quelques autres publications de ce genre comme la bible…
La liste serait trop longue et ne saurait être exhaustive. Je pense m’être suffisamment fait comprendre. Eh bien Monsieur Bouguereau (entre autres), je m’honore d’être un connard et vous laisse aux délicats plaisirs de votre terminologie préférée.
Yves Pialot

image_pdfimage_print