Monsieur Christian Honoré
Conseiller du XVIIIe arrondissement
Paris, le 28 décembre 2010
Monsieur le Conseiller,
Dans la dernière livraison de « La Lettre du 18e » vous exigez, à juste titre que « l’action des pouvoirs publics doit être totale et sans complaisance » dans la lutte « contre la drogue, les vendeurs à la sauvette ou les bandes ». Je souscris pleinement à cette injonction.
J’ajouterai, cependant, que cette action déterminée et sans complaisance doit aussi se manifester contre le phénomène particulièrement inquiétant des prières publiques, qui, chaque vendredi, rue Myrha et alentours, rassemblent des centaines de musulmans. C’est un véritable défi que lancent à la France, en ces occasions, et sous la protection de la police nationale, des fondamentalistes religieux hostiles aux lois de la République et en particulier aux règles de la laïcité. Ces prières ne sont en rien la conséquence d’un manque de lieux de culte, Paris comptant désormais une soixantaine de mosquées. Au demeurant, en Algérie même, « terre d’islam », une telle pratique est formellement interdite et réprimée. Pourquoi devrions-nous être plus complaisants ?
Il ne saurait y avoir, en l’espèce, d’accommodement. Comme nous y invite l’historien Elie Barnavi [Les Religions meurtrières, Champs, Flammarion], il convient, au contraire, que la République, loin de se contenter de rappeler ses principes fondamentaux, « sortent ses griffes », comme elle a su le faire, avec succès, par la loi du 15 mars 2004 interdisant le port de tout signe religieux ostensible dans les écoles et les lycées.
Il revient aux élus de Paris et particulièrement du XVIIIe arrondissement, directement concernés, d’interpeller les pouvoirs publics sur cette confiscation de l’espace public à des fins de prosélytisme religieux et d’exiger d’eux qu’il y soit mis fin sans délai.
C’est pourquoi, Monsieur le Conseiller, je compte sur votre intervention et sur celle du groupe UMP au Conseil d’arrondissement et au Conseil de Paris pour faire entendre la voix de la République.
Avec l’expression de mes salutations distinguées, je vous prie d’accepter, Monsieur le Conseiller, mes vœux les meilleurs pour l’année 2011.
Daniel Lefeuvre
Professeur d’histoire contemporaine
Université Paris 8 Saint-Denis
Auteur notamment de :
Pour en finir avec la repentance coloniale (Champs Flammarion)
Faut-il avoir honte de l’identité nationale ? (en collaboration avec Michel Renard, Larousse)