Il y a quelques semaines, j’interpellais en direct, sur France Inter, l’ambassadeur de France en Syrie : « M. l’ambassadeur peut-il nous confirmer la présence d’étrangers notamment des djiadistes aux côtés des forces rebelles ? Et j’avais rajouté : « La France, dans son soutien à ces rebelles,ne prend-elle pas de gros risques ? »
La réponse dite avec beaucoup de précautions : Madame vous avez raison de vous poser ces questions ; engagés parce que nous sommes sensibles aux aspirations de liberté, nous sommes vigilants ;notre soutien exige le respect de la diversité .
En ce qui concerne la présence de combattants étrangers, leur nombre est très restreint ; il faut regarder cela très sérieusement. Il faut qu’Achar parte.
Depuis, le nombre de djiadistes a considérablement augmenté et ce n’est plus un secret.
Après avoir ouvert la boîte de Pandore en Lybie, la France n’a pas à se féliciter des rébellions successives en Tunisie, Egypte, portées aux nues par nos politiques et médias « en chambre » ;peu de clairvoyance, refus de voir la réalité qui se profilait dès le début des évènements :la prise de pouvoir par les islamistes.
Mais la France, au nom de ses grands principes « révolutionnaires » à géométrie variable n’en est pas restée là.
Rien ne l’arrête. On envoie des troupes au Mali, pour une opération qui est vouée à l’échec, on se dresse sur ses ergots pour défier l’Europe qui ne se décide pas à intervenir en Syrie.
Alors, Monsieur Hollande, puisque c’est vous qui êtes au pouvoir maintenant, avez-vous consulté l’Assemblée Nationale et le Sénat avant de décider une intervention ? Vous ne vous êtes pas privé de reprocher, et avec raison, ce déni de démocratie à votre prédécesseur .
Les médias font des comptes contradictoires sur le nombre de victimes en Syrie, mais j’attends toujours la communication du nombre de victimes en Lybie occasionnées par les bombardements aériens : silence assourdissant.
Vous voulez armer les rebelles ; êtes-vous dans la capacité d’attribuer d’une manière sélective des armes redoutables qui , si elles tombaient entre les mains des djiadistes pourraient se retourner un jour pas très lointain sur des avions de ligne ?
Enfin, Monsieur Hollande vous voulez armer des djiadistes en Syrie, frères de ceux que vous allez combattre au Mali.
Il serait bon que vous vous intéressiez à ce qui se passe sur le sol français ; les apprentis djiadistes semblent en nombre croissant. Avez-vous une véritable stratégie pour les combattre ou vous contentez-vous d’une vulgaire tactique médiatique ?
Mireille Kukawka