Le dernier article de Laurent Joffrin, publié le 18 septembre 2011 sous le titre « Prières de rue : la sagesse de l’Islam de France », est d’une flatterie tellement faux-cul, qu’il finit par exprimer tout le contraire de ce qu’il nous donne à lire.
Alors même que les prieurs mâles n’ont pas totalement libéré les rues du 18e arrondissement de Paris, alors même que, vendredi dernier, d’autres militants mâles ont ostensiblement continué à narguer la République en se prosternant dans bien d’autres rues de France, alors même que des hors-la-loi musulmans ont encore une fois humilié et infligé un démenti cinglant à Claude Guéant et à Daniel Vaillant, voilà que notre journaliste, avec un cynisme consommé, ose voir de la SAGESSE dans ces faits de notoriété publique !
Concédons tout de même à Laurent Joffrin que les doux agneaux musulmans ont été si sages vendredi dernier qu’ils n’ont pas agressé les CRS restés dans leurs casernes. Nous vivons une époque formidable : depuis fort longtemps, « La République des lâches », si bien nommée par Rachid Kaci, ne nous engendre plus que des serpillières et des carpettes comme ministres de l’Intérieur, de Daniel Vaillant à Claude Guéant, en passant par Nicolas Sarkozy. Le Kärcher n’est finalement qu’une plaisanterie, une marque publicitaire, prises trop au sérieux par nos médias. Nous constatons que la lâcheté nous a aussi engendré une troupe de journalistes dont la tâche quotidienne consiste à vider le langage de sa substance pour ne pas regarder la réalité en face et la décrire telle qu’elle est.

Les yeux grands ouverts, Laurent Joffrin dénombre les sages agneaux qu’ils voudrait mener vers les urnes de gauche. Comme s’il était persuadé qu’ils sont si bêêtes qu’une flatterie factice suffira pour les amener à se réfugier sous son burnous de bon berger. Il continue donc de considérer nos concitoyens musulmans uniquement comme victimes, de père en fils, comme si cette assignation à une condition subalterne et peu flatteuse pouvait être indéfiniment reconduite, de génération en génération. M. Joffrin peine à changer de logiciel : il en est encore à la génération Mitterrand, du temps où le petit jeu consistait à faire semblant de protéger les doux agneaux étrangers du méchant loup d’extrême droite. En jouant toujours à ce jeu en noir et blanc, Laurent Joffrin n’a pas encore compris qu’en 2002 Jospin et les républicains, dans son sillage, n’ont récolté que la honte et un lamentable « game over ».
Visiblement M. Joffrin n’a pas encore saisi dans sa base de données les résultats du sondage publié par Le Monde en décembre dernier : dans leur écrasante majorité, aussi bien les Français que les Allemands constatent l’échec des musulmans à s’intégrer. Contrairement à Laurent Joffrin, les Français et les Allemands ne prennent plus leurs concitoyens et voisins musulmans pour des petits enfants, totalement irresponsables de ce qui leur arrive. Au contraire, ils les tiennent pour responsables de leurs propre auto-exclusion.
Si l’islam de France est si plein de sagesse c’est uniquement parce Laurent Joffrin en manque terriblement, incapable qu’il est de VOIR que les musulmanes ne s’abaissent pas à l’indignité de prier dans les rues ; incapable d’enquêter pour constater que les musulmanes ne s’abaissent pas non plus à la prière dans les caves ; incapable de comprendre que l’islam permet aux musulmanes et aux musulmans de prier chez eux, seuls ou en petits groupes.
Comme bien d’autres intellectuels soi-disant bienveillants, Laurent Joffrin tente certainement de récolter sa part du fromage annoncé tomber l’an prochain. A l’instar de Maître Renard, il croit que les Français, y compris musulmans, tomberont encore aujourd’hui dans le piège de sa flatterie à deux sous. Il est grand temps, Monsieur Joffrin, de prendre nos concitoyens et voisins musulmans pour des responsables à part entière, surtout de leurs actes. Il est grand temps de nommer les-hors-la-loi parmi eux par ce nom qui leur convient. Soyez aussi persuadé que nos concitoyens et voisins musulmans sont capables de changer, si seulement la République venait à devenir exigeante et renonce à se prosterner devant eux.
Pascal Hilout