M. Sifaoui, vous êtes dans notre camp, puisque vous avez choisi la démocratie contre l'islam

Cher M. Sifaoui,
Il serait honorable de votre part que vous cessiez les accusations calomnieuses et diffamatrices à l’encontre de Riposte Laïque et de ses rédacteurs, plus particulièrement à l’encontre de Pierre Cassen, sur lequel vous avez déversé un tombereau d’immondices.
Le propos de vos deux articles, publiés sur votre blog respectivement le 1 et le 8 septembre 2009, est d’affirmer que Riposte Laïque, n’attaque pas l’islam, mais les musulmans, et que par conséquent elle viserait à stigmatiser des personnes en raison de leur appartenance religieuse. Vous vous en prenez en particulier à un texte, qui critique le Ramadan et ceux qui l’observent, et vous dites que « dans ce texte, vous diffamez, non pas le culte, mais tous ceux qui pratiquent ce culte en particulier et je trouve malheureux de constater votre incapacité à saisir cette subtilité. »
Vous écrivez encore « il ne s’agit pas de la critique d’une pratique religieuse mais d’une volonté manifeste de jeter le doute sur des croyants. » Vous accusez Pierre Cassen d’avoir franchi l’invisible frontière entre la critique et l’incitation à la haine d’un groupe de personnes. Nous écrivez que nous tous, rédacteurs de Riposte Laïque, nous serions des « racistes », vous nous accusez de véhiculer des « idées nauséabondes », de tenter de « fédérer des personnes qui ne cherchent pas à véhiculer autre chose que des idées xénophobes » ; et vous concluez que « Riposte laïque véhicule insidieusement un racisme coiffé d’un bonnet phrygien. » Vous nous mettez en garde, et laissez planer la menace d’une poursuite judiciaire au nom de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse.
Pour que la diffamation soit établie, il faut en venir à bout les deux moyens de défense de l’accusé : l’exception de vérité (article 35), c’est-à-dire la preuve de ce que l’on affirme, et la bonne foi, qui elle-même exige la réunion de quatre critères 1. la sincérité : l’auteur disposait d’éléments suffisants pour croire à la vérité des faits relatés ; 2. la poursuite d’un but légitime : les propos visent à informer et non à nuire ; 3. la proportionnalité du but poursuivi et du dommage causé ; 4. le souci d’une certaine prudence.
Cher Monsieur Sifaoui, votre accusation de diffamation ne tient pas la route, si on regarde attentivement le contenu de notre journal. Tout d’abord, nous étayons nos affirmations concernant la religion musulmane sur les faits les mieux établis par la Sunna. Vous écrivez que « l’approche de « Riposte laïque » est farfelue parce qu’elle ne repose sur aucune connaissance théologique ni historique, elle se suffit de quelques lieux communs, d’ailleurs largement utilisés par tous les racistes pourfendeurs de l’islam. Mahomet serait un vulgaire pédophile et un massacreur. » Cela est pitoyable de votre part, car ce sont les hadiths les plus authentiques qui expliquent que Mahomet a défloré une fille de neufs ans et qu’il a commis nombre de razzias et de massacres.
Ce n’est pas une invention diffamatoire, c’est du Ibn Hicham, le biographe de Mahomet le plus révéré dans le monde musulman. Je laisserai à votre seule conscience, dont vous affirmez haut et fort la liberté, la décision de réciter encore la « profession de foi », la chahada, une fois avoir connu dans le détail la vie du « beau modèle » des musulmans. Car c’est en cela que ces faits sont problématiques : c’est qu’ils sont donnés en exemple, pour les musulmans d’aujourd’hui, dont vous vous dites faire partie. En voilà pour l’exception de vérité.
Concernant la bonne foi, nous rapportons pour l’ensemble dans nos articles des éléments et des témoignages factuels, nous poursuivons un but légitime, car nous défendons la laïcité et nous informons sur les atteintes publiques à cette valeur de la République, nous ne causons pas spécialement de dommages à quiconque, et nous faisons preuve de prudence dans la plupart de nos affirmations, étant bien conscients que les premières victimes de l’islam, ce sont les musulmans et les musulmanes. Si vous tenez à nous chercher des poux, et à monter en épingle je ne sais quelle formulation plus tranchée ou plus passionnée, sachez que la jurisprudence stipule que des expressions ; les images forcées, les termes déplaisants et les critiques ne suffisent pas à eux seuls à constituer une provocation et qu’il n’y a pas provocation en cas de formules trop générales, imprécises ou équivoques.(1) S’ils le pouvaient, Moulod Aounit et son association persécutrice se seraient fait un plaisir de nous traîner devant un tribunal.

L’accusation de provocation à la haine raciale que vous portez à l’encontre de Riposte Laïque est par conséquent fausse, mais pas seulement. Elle est elle-même une diffamation publique de l’ensemble du comité de rédaction de ce journal. Vous seriez incapable de donner la preuve de ce que vous avancez lorsque vous nous qualifiez en bloc de « racistes », pas plus que vous ne pourriez démontrer votre bonne foi, puisque vous n’avez absolument pas d’éléments suffisants pour vous laisser aller à de tels excès. Le « souci de prudence » n’est que votre cadet : « prose dangereuse », « nauséabonde », « intégrisme », « illuminés », « hurluberlus », « idées puantes », « staliniste », « sectaire », « courrier des lecteurs, souvent rédigés par des beaufs de retour du camping », « ignares », elle est longue la liste des quolibets dont nous faisons les frais !
Votre intention manifeste est de nous nuire, non pas d’informer, car l’ensemble de votre propos est émaillé d’injures, de sous-entendus, et d’amalgames, comme par exemple lorsque vous écrivez « les constructions intellectuelles de « Riposte laïque » ne sont pas inédites, faut-il le préciser. Il n’y a rien de nouveau : si les animateurs de ce site Internet disent qu’un « bon musulman » est celui qui cesse d’être musulman, dans les années 1930, d’autres répétaient aussi que le « bon » juif était celui qui cessait d’être juif. Comme quoi certaines idéologies ont la vie vraiment longue et ont cette capacité à se muer, à se transformer et à s’adapter à leur contexte. »
Vous affirmez ainsi gratuitement que nous serions des néo-nazis, en déformant en plus la vérité historique : les nazis ont déporté les juifs dans leur ensemble, même les convertis au christianisme et les athées, sur un critère racial et non sur un critère de foi ! Cette déformation de l’Histoire est significative, car vous ne voulez pas comprendre que la question que nous posons à l’ensemble des musulmans est celle-ci : quelle loi voulez-vous suivre, la loi d’Allah ou la loi de la République ? Ce que notre journal interroge, c’est le sens même de l’appellation « musulman ». Est-ce que « musulman » veut dire « soumis à Allah », c’est-à-dire membre d’une communauté politique dont le Coran est la constitution ? Est-ce que « musulman » veut dire autre chose ? Notre question est politique, non pas raciale ou culturelle : est-ce qu’un musulman est le partisan des droits d’Allah contre les droits de l’Homme ?
La réalité des pays musulmans et du fonctionnement de la religion islamique montre qu’être musulman, c’est considérer que seul Mahomet, interprété par les muftis, a le droit de faire des lois politiques. Considérer qu’un autre qu’Allah (Mahomet), puisse faire des lois politiques, c’est être « associateur », c’est-à-dire le pire criminel d’après la loi musulmane. Nous pensons que cette définition politique du « musulman » est la plus adéquate à la réalité montrée par les représentants réels des musulmans, comme ces 400 associations musulmanes européennes qui, le 10 janvier 2008, ont signé à Bruxelles la Charte des Musulmans d’Europe. L’article 3 de ce document spécifie d’une manière très claire que « L’Islam, de par ses principes, règles et valeurs, s’articule autour de trois domaines : – Le dogme (al ‘aqidah) et ses six piliers : croire en Dieu, en Ses Anges, Ses Livres, Ses Messagers, au Jour dernier et au Destin. – La législation (la Charia) qui concerne aussi bien le culte que les actes de la vie courante. – Les règles morales qui définissent la voie du Bien. » (2)
Des associations qui promeuvent une doctrine dont l’un des domaines est « la législation qui concerne les actes de la vie courante », ne sont pas de simples associations culturelles ou cultuelles, mais ce sont des associations politiques, car vouloir faire la loi « concernant les actes de la vie courante », c’est faire de la politique. Or, cher Monsieur Sifaoui, il n’y a pas de limites à la liberté d’expression lorsqu’il s’agit d’une polémique politique. C’est pourquoi nous disons d’une manière ferme, sans peur d’un quelconque procès: l’islam est politique par essence, de l’aveu même de ses représentants, il est dissimulateur, car il masque son objectif politique derrière un paravent culturel et religieux, et son objectif politique est anti-démocratique, anti-laïque et anti-humaniste.
Que des personnes nées musulmanes, comme vous, ne veuillent pas se reconnaître dans cette définition politique de l’islam et de l’appellation « musulman », que vous parliez de spiritualité et de culture, libre à vous, mais ce n’est ni vous ni moi qui décidons ce qu’est l’islam et le « musulman ». Vous êtes considéré comme un apostat et un « hypocrite » par nombre de vos coreligionnaires, qui sont majoritaires, et qui vous feraient la peau s’ils pouvaient faire la loi concernant « les actes de la vie courante ». Et pourquoi vous considèrent-ils comme tel ? Parce que vous avez déclaré que vous aimez la démocratie, et que ceux qui ne l’aiment pas n’ont qu’à retourner dans un pays où l’on applique une législation inspirée du Coran. (3)
Par conséquent, pour nous, vous êtes dans notre camp, puisque vous avez explicitement déclaré que vous avez choisi la démocratie, c’est-à-dire que vous avez affirmé que l’homme peut faire les lois, sans recourir à Allah. Vous n’êtes plus « musulman », au sens politique défini plus haut, pas plus que ne l’est d’ailleurs notre ami Pascal Hilout, qui devrait s’appeler lui-même « néo-musulman », puisqu’il promeut un « Nouvel islam » qui remet justement en cause l’islam = Coran+ Mahomet en tant que source de droit. Vous resterez toujours « d’origine musulmane », comme je suis moi-même d’origine roumaine. Mais en rejetant l’islam politique, vous avez rejeté l’essentiel de l’islam : la précellence de Mahomet dans le domaine temporel. Un islam sans charia en tant qu’idéal juridique n’est plus l’islam, c’est une comme une sorte de merguez sans viande : il n’y qu’un boyau vide.
Cher Monsieur, vous feriez mieux de méditer la loi sur la diffamation et la provocation à la discrimination avant de la brandir comme une menace, car vos propos en relèvent véritablement. Vous portez atteinte à l’honneur de l’ensemble des membres de la rédaction de notre journal et de nos lecteurs, et il serait de bon ton que vous effaciez vos propos calomnieux avant qu’un des membres de cette rédaction ne perde patience et ne saisisse les autorités compétentes. Ce serait regrettable de donner à nos ennemis communs ce plaisir.
Radu Stoenescu
(1) [http://www.legalbiznext.com/droit/Delit-de-provocation-a-la->http://www.legalbiznext.com/droit/Delit-de-provocation-a-la ]
(2) [http://www.aidh.org/txtref/2008/Images/Charte_francais_def.pdf->http://www.aidh.org/txtref/2008/Images/Charte_francais_def.pdf ]
(3) http://www.youtube.com/watch?v=6udPiSM69ls

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