M. Sitbon, avez-vous vraiment conscience des énormités que vous proférez ?

Sur le site internet Causeur, M. Guy Sitbon, journaliste de son état, a commis un article (03/11/2010) où le grotesque le dispute à la mauvaise foi la plus éhontée. Le titre en lui-même est déjà très évocateur : « Non à la riposte panique. Ma France, elle est saucisson-Coran ». On l’aura compris, il s’agit d’une attaque, bien peu convaincante au demeurant, contre Riposte Laïque. L’on s’étonnera cependant que M. Sitbon puisse affirmer qu’il est « saucisson-Coran ». Pourquoi ne serait-il pas « saucisson-Torah » ou « saucisson-Bible » ? La France de Riposte Laïque, en tout cas, est davantage saucisson que Coran. Malheureusement, il suffit d’un simple regard jeté sur la réalité pour s’apercevoir qu’elle devient plus Coran que saucisson.
Passons pour ne plus y revenir sur le style délibérément familier, voire « populo » de l’article, comme si M. Sitbon voulait prendre le prolo à témoin. Il nous fait tout de même la grâce de reconnaître que nous défendons bien nos idées. Monsieur est trop bon ! Toutefois, l’on peut se demander s’il a fait l’effort de lire de manière approfondie les articles parus sur notre site internet. Selon lui, pour Riposte Laïque, « l’islam égale le mal ». Où donc M. Sitbon a-t-il été pêcher de tels propos ? Peut-être est-ce sa propension à déformer la réalité, comme on aura le loisir de le constater plus loin. De même, il attribue notre combat contre les débordements d’une religion à… la peur ! « Ils ne sont pas méchants, pas racistes, pas néo-nazis. Juste, ils ont peur ».
L’ami Sitbon commet une grossière erreur. Ce n’est certainement pas la peur qui nous motive. Il aurait dû, pour s’en rendre compte, venir assister à l’un de nos rassemblements, le 18 juin ou le 4 septembre derniers. Tous les gens qui étaient là n’avaient pas la peur au ventre, mais étaient animés par le même désir de faire vivre la laïcité et nos valeurs républicaines. Ces rassemblements ont représenté un formidable message d’espoir lancé à nos concitoyens : non, l’islamisation de la France n’est pas une fatalité ! Non, face à la lâcheté et aux compromissions, nous ne renoncerons pas à faire entendre notre voix ! La peur M. Sitbon, elle est dans le camp des politiques de gauche comme de droite qui voient bien la réalité, mais ne veulent pas en tenir compte pour ne pas faire partie du club des fachos. Elle est aussi dans le camp des vedettes du show-bizz qui, pour préserver leurs rentes de situation, préfèrent s’adonner à la bien-pensance et aux discours convenus. Vous êtes complètement à côté de la plaque mon cher Guy : la peur nous est totalement étrangère.
Mais M. Sitbon persiste à utiliser le vieil argument de la peur : « Un peuple, ça ne s’administre pas avec la peur. On traite sereinement les maux quand ils se déclarent, on prévient autant que ce peut ». Vraiment ? Les émeutes dans les banlieues doivent être traitées sereinement ? Il est de notoriété publique que la violence des casseurs, des incendiaires et des voyous de tout poil est sereine et appelle donc un traitement serein ! Mais puisque vous semblez tant tenir à la peur, sachez que oui, il y a des gens en France qui ne peuvent pas circuler librement sans avoir peur et se demander ce qui va leur arriver toutes les fois où ils mettent le nez dehors. Cela se passe dans des quartiers où la loi de la jungle a remplacé la loi tout court. Mais peut-être n’est-ce pour vous qu’un simple « sentiment d’insécurité » pour reprendre une expression chère à la gauche.
Les propos que vous tenez par la suite sont tout bonnement consternants. On y apprend que « la population française est à 10 % musulmane » et que « 40 % des écoliers parisiens ont un parent ou deux étrangers », sans que l’on puisse savoir d’où M. Sitbon sort ces statistiques. « Il y aura bientôt plus d’imams que de curés », « les prisons sont à moitié peuplées d’étrangers », « tous les dealers ou presque s’appellent Mohamed ». Non, vous ne rêvez pas ! M. Sitbon a bien écrit tout cela. Il a d’ailleurs beaucoup de chance de ne pas s’appeler Marine Le Pen ou Eric Zemmour, tant ces propos lui auraient valu de déboires judiciaires. En substance, notre journaliste affirme que nous devons nous y faire, que la France c’est cela et pas ce que nous autres pauvres petits blancs fantasmons qu’elle est.
Tout d’abord, force est de reconnaître que Guy Sitbon a fait un diagnostic pertinent des ravages d’une immigration incontrôlée : progression exponentielle de l’islam et délinquance. Néanmoins, il n’en tire pas les mêmes conclusions que les membres de Riposte Laïque : « Ils sont ici, ils resteront. Très probablement en plus grand nombre. Vous n’avez pas le choix. C’est à prendre ou à laisser. Comme vous n’avez aucune envie de laisser, faut que vous preniez. Pas comme vous les voudriez, comme ils sont ». Non seulement pour M. Sitbon nous devrions accepter sans broncher l’augmentation des flux migratoires, mais, cerise sur le gâteau, nous devrions également accepter les étrangers venus s’installer en France comme ils sont, sans rien leur demander en contrepartie. Et bien non ! L’on n’oblige personne à venir en France, alors la moindre des choses, pour ceux que l’on accueille, est de respecter nos us et coutumes et de ne pas nous imposer les leurs. La France n’est pas un distributeur automatique de droits et d’avantages matériels divers et variés qui aurait vocation à l’être pour les siècles des siècles. A prendre ou à laisser, dites-vous ? Je suis tout à fait d’accord : les étrangers qui veulent s’installer en France doivent s’adapter à notre mode de vie. C’est une condition qui devrait être non discutable et non négociable !
Le reste de votre article verse dans l’humour involontaire. Vous expliquez le blocage de la rue Myrrha tous les vendredis par le fait que les pauvres musulmans brimés ne peuvent exercer leur culte. En leur nom (même s’ils ne vous ont rien demandé), vous exigez cent mosquées pour cela. Rien moins ! En 1970, la France comptait une centaine de mosquées. Elle en compte environ 1600 aujourd’hui (selon une étude du CNRS). Cela ne vous suffit donc pas ? En outre, vous savez très bien que l’exercice du culte musulman n’est qu’un prétexte, mais vous n’hésitez nullement à reprendre cet argument fallacieux à votre compte. Il s’agit en fait d’une occupation du territoire, geste éminemment politique. En témoignent les plaques d’immatriculation des voitures des fidèles, dont la majorité vient de l’extérieur de Paris. Le sieur Sitbon nous met ensuite au défi d’interdire le culte. Quelle mouche a donc piqué ce monsieur pour qu’il nous prête des intentions que nous n’avons jamais eues ? La conclusion est brillante : « sauciflard et pinard ne règlent rien ». En l’occurrence cher monsieur, vous vous mélangez les crayons, car si le culte n’a pas été interdit, notre apéro, lui, l’a bel et bien été !
Mais c’est surtout la fin de votre article qui fera se tordre de rire les lecteurs de notre site internet. Vous nous reprochez de penser que l’islam est une abomination et qu’il n’y a qu’à lire le Coran pour s’en apercevoir. Et vous nous conseillez, pauvres ignares que nous sommes, de nous pencher sur les autres livres sacrés. Grâce à vous, nous apprenons que violer le Shabbat est passible de la peine de mort. Bien sûr, tous les jours à Jérusalem, de mauvais juifs sont pendus ou lapidés pour ne pas avoir respecté leurs obligations religieuses ! Dans votre prochain article, peut-être nous affirmerez-vous que l’on continue à brûler des sorcières et des hérétiques place Saint Pierre de Rome ! En revanche, les lapidations de femmes adultères et les pendaisons d’homosexuels en Iran sont hélas bien réelles.
Toutefois, dans votre infinie mansuétude, vous reconnaissez que les islamistes peuvent poser un problème, malgré que nous soyons « un peu, un pays musulman ». L’on appréciera cet aveu à sa juste valeur. Après tout, il n’engage que vous. Les attentats ? Pas d’inquiétude, Super Sitbon a la solution : mettre les RG au boulot et attendre que ça se passe ! Oui, les Français devront faire le gros dos et subir le cas échéant sans broncher, comme les tsunamis migratoires. De toute façon, selon vous, tout le monde a oublié le dernier attentat perpétré en France. Quel délicat hommage rendu aux victimes ! Nous ne savions pas que vous vous étiez fait une spécialité de cracher sur les tombes. Mais il est vrai que nous, petits Français, sommes trop sensibles et trop enclins à dramatiser. Et puis on l’a bien cherché aussi, à trop persécuter les musulmans, à leur interdire de porter la burqa, nous avons récolté ce que nous avons semé, non ?
Vous ne nous quitterez pas comme ça sans avoir rendu, comme il sied à un journaliste de votre trempe, un vibrant hommage au métissage et à la diversité et sans nous avoir fait rire une dernière fois. « Les alliages ont tout l’air féconds. Les pays riches et libres sont métissés. Les homogènes crèvent de faim et de dictature ». Nous ne savions pas que l’on crevait de faim et de dictature au Japon, en Norvège ou en Australie, pays peu mélangés. Nous ignorions également que la concorde et l’harmonie régnaient au Brésil ou en Afrique du Sud, pays métissés s’il en est. Monsieur Sitbon, avez-vous vraiment conscience des énormités que vous proférez ?
Marc ISULNOY

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