Macron compte sur nos footballeurs pour redorer son blason

Le combat France-Etats-Unis, ces jours-ci, se fait sur différents fronts : en économie, en politique internationale et en sport.

Samedi prochain, un match amical aura lieu entre notre équipe nationale et l’équipe de l’USSF (United-States Soccer Federation). Il apparaît presque certain que Didier Deschamps et ses joueurs remporteront  la victoire. La Fédération américaine est toute jeune dans l’histoire du football mondial.

Si en 1884, ce regroupement de clubs qui tapaient dans un ballon rond s’appelait AFA (American Amateur Football Association, personne n’était encore professionnel), c’est que le terme « football » (en anglais il faut le remarquer) prévalait encore sur le terrain. Plus tard, le mot devint « soccer » pour ne pas être confondu avec un autre sport : le « football américain » dont le ballon ressemblait plus à un ballon de rugby et que ce sport était devenu numéro un dans ce domaine.

Le mot «  soccer » utilisé dans les pays anglo-saxons vient de l’abréviation « Association »  et du suffixe « er » qui indique celui qui fait comme dans « lawyer » celui qui fait ou applique la loi.

Ce sport en lui-même est très ancien : on en trouve des traces en Grèce antique, à Rome et aussi en Chine au 2siècle. Des illustrations d’hommes tapant dans un ballon de cuir montrent que c’était un défoulement nécessaire aux soldats. Mais comme à l’heure actuelle dans certains stades, le sport devint violent à un tel point que le Roi James 1er d’Ecosse l’interdit : « Na man play at Futeball » déclara-t-il pour calmer la situation. Mais au 18siècle, sous la poussée des étudiants des universités anglaises, l’idée de taper dans un ballon rond reprit et une « league se forma » .

Aux Etats-Unis, d’autres sports dominèrent vite : le football, le baseball (un peu unique à l’Amérique), le basket.

Comme le football était devenu le sport le plus pratiqué au monde, les Etats-Unis suivirent mais à petits pas. En 1996, la Major League Soccer comptait 10 équipes puis passa à 23 équipes. Des joueurs français la joignirent  comme Youri Djorkaeff et Thierry Henry, tous les deux dans l’équipe de New York.

Par conséquent le match France-Etats-Unis de samedi ne devrait présenter aucune difficulté aux joueurs de Didier Deschamps. Cette victoire aurait une double signification d’abord sur le régime de Trump et ensuite pour venger un peu les relations actuelles entre la France et Washington. Le foot adoucira, nous l’espérons, les mœurs.

Car Macron a besoin de ce sacré coup de main symbolique. Depuis plusieurs semaines, il subit des humiliations de la part de Trump : l’Iran, Jérusalem, le climat et maintenant le retrait de Peugeot et de Total de l’Iran, causant ainsi une perte sèche à notre producteur automobile.

Mais ce qui consacrerait le plus la gloire de Macron sur la scène internationale et effacerait beaucoup de sa faiblesse dans le monde de la diplomatie, c’est évidemment la coupe du monde de football revenant à la France comme en 1998. Sa popularité grimperait (+ 19% pour Chirac), il aurait un champ encore plus libre pour ses réformes et il aurait l’occasion de parader avec l’équipe de France sur les Champs-Elysées, applaudi par plus d’un million de Parisiens. L’apogée, le tabernacle de sa gouvernance, le graal de son mandat.

La question se pose alors : faut-il que la France, selon le slogan de Macron, gagne ? France first in soccer ? France is great again ? France is the best ?

Honnêtement et sans scrupules, je vais faire bondir beaucoup de fanatiques du foot, je souhaite que la France soit éliminée en quart de finale. La paix reviendrait dans notre pays et Macron descendrait un peu de son piédestal.

A voir la composition de notre équipe nationale, elle peut dépasser le tour éliminatoire pour les huitièmes de finale et certainement les passer. On aura ainsi vécu des heures d’enthousiasme et de folie avec le rêve suprême de renouveler l’exploit de Zidane et des siens en 1998. Macron ne se sentirait plus… Gouverner et innover, écrasant tous les obstacles devant lui. Que voulons-nous donc ? Victoire du foot ou victoire de Macron ? A vous de le dire, chers lecteurs !

André Girod