Macron est-il prêt à déclencher des conflits pour être réélu ?

 

L’exécutif macronien a fait saisir par la gendarmerie maritime française un chalutier écossais le Cornelis Gert Jan, qui a été dérouté sur le Havre… Selon le très macroniste europhile Christian Beaune, ce chalutier ne figurait pas sur les listes de licences accordées au Royaume-Uni par la Commission européenne pour pêcher des coquilles Saint-Jacques dans nos eaux territoriales. Les services diplomatiques anglais  rétorquent que le bateau était en règle. Le pêcheur  écossais a estimé qu’il s’agissait d’un «malentendu» et dénoncé une manœuvre politique.

Bref, les chaînes d’information en continu en font leur miel à coup de titres bien clinquants: crise diplomatique, rappel d’ambassadeur, communiqués incessants, interviews… le tout est accompagné  de la part de l’exécutif du  vocabulaire martial de Matamore: pression, confrontation, combat, guerre de la pêche, lutte jusqu’au bout… Du grand cirque !

Cet événement en rappelle un autre. On se souvient  qu’en avril 2019, Macron devait intervenir à la télévision pour justifier plusieurs mois de consultations et en dresser le bilan, au sujet de la crise des gilets jaunes… Mais que pouvait-il dire ou annoncer? Rien, ces consultations avaient été du vent, de la parlotte pendant des heures devant un public trié sur le volet, de la communication creuse… La presse avait révélé son embarras, il n’avait aucune mesure concrète de qualité à proposer…

Et à quelques heures de son intervention, Notre-Dame de Paris prit feu, très opportunément pour le président de la République. La cathédrale partit en fumée comme les cahiers de doléances des gilets jaunes ;  Macron, rigolard devant l’incendie, l’après-midi,  apparut à la télévision le ton grave et joua un de ses rôles préférés, le larmoyant, et notre tragédien promit que tout serait fait pour rebâtir l’édifice calciné et qu’il dépenserait toute son énergie afin de connaître la vérité sur l’origine de ce désastre… et après deux ans et demi, l’enquête est au point mort…

C’est ce que l’on appelle la diversion, il faut chasser une mauvaise séquence par une autre plus contrôlée! N’oublions pas, il y a le feu au sein du gouvernement,  qui est en train d’apparaître aux yeux des Français  tel qu’il est, une coalition d’incompétents, de pompiers pyromanes, de corrompus  et d’imbéciles…. Dans ces conditions,  Macron fait allumer un contre feu, il fait donc créer une information  de toute pièce, pour occuper l’espace médiatique des journaux et couvrir ainsi de son enfumage la réalité des mauvaises nouvelles. C’est le principe  du pickpocket, il attire l’attention de sa victime par sa main droite, et de sa main gauche, il vole le portefeuille dans la poche. Macron, c’est à peu près la seule chose qu’il sait faire, détourner l’attention pour éviter que l’on s’aperçoive de ses mauvais tours, créer du buzz pour recouvrir d’une image positive, ses échecs et ses crimes.

Pensez que le gouvernement est aux abois, Véran enchaîne les prestations déplorables, il a créé un incendie en pleine pandémie dans le milieu hospitalier, qu’il n’arrive plus à maîtriser.  Blanquer est face à une vague  de violence à l’école sans précédent et Darmanin passe le plus clair de son temps à rejeter ses responsabilités sur ses adversaires politiques,  alors que les statistiques des trafics, des agressions et des meurtres explosent, que les jeunes délinquants ne sont plus contrôlés, dans tous les sens du terme et que la banlieue brûle…

Voilà, c’est pour toutes ces raisons que Macron déclenche une crise diplomatique au sujet de trois coquilles Saint Jacques pour faire diversion, pour éviter que les vraies affaires fassent la une et que ses éditorialistes se concentrent sur le narratif de sa communication. Ainsi,  ses journalistes pourront ranimer  le vieux fond français anglophobe,  et nous ressortir le réchauffé rance de la propagande anti-Brexit.

Technique efficace ? On peut en douter, tant  Macron a tendance ces derniers temps à provoquer des crises diplomatiques dans tous les sens et qui plus est, toutes les semaines;  il les accumule :  Mali, Algérie, USA, Australie, Europe et Allemagne… La ficelle est un peu grosse et un peu usée…

Et c’est bien là le problème, car que va-t-il imaginer les prochaines semaines pour faire le buzz et donner du grain à moudre à ses larbins des chaînes d’information ? Serait-il capable de déclencher  un vrai conflit pour enfiler un de ses déguisements favoris, celui de chef de guerre et ainsi se faire réélire ?

Marquis Louis de Dreslincourt