Mali : Moussaoui remercie Normal 1er de parler de terroristes, et pas d’islamistes !

Mohamed Moussaoui, roi des menteurs, Empereur des manieurs du double langage, gogo naïf ou enfumeur cynique?

Dans un communiqué en date du 14 janvier, et en sa qualité de Président du CFCM, le « frère musulman » Mohamed Moussaoui se félicite du discours du président François Hollande concernant les événements maliens.

François Hollande a en effet parlé de « terroristes » en action au Mali, et non d’islamistes. Bien, très bien convient patelin et professoral, dans son communiqué, notre chef en religion de paix

Par contre, « mal très mal », fulmine ensuite le chef du CFCM, regrettant que la presse et les autres hommes politiques ne recourent pas à ce langage codé, un langage convenu suivant les bonnes pratiques verbales ou écrites fixées par les bornes encadrant le sentier de l’autodhimmisation.

En effet, veut-il souligner : « 90% des victimes du terrorisme sont des musulmans ».En conséquence, mettre en cause l’islam dans cette affaire, ce serait une calomnie, ce serait du racisme, et que sais-je encore.

Une question à notre « frère musulman », décernant avec autorité bons et mauvais points : où se trouvaient ces 90% de victimes ? Qui étaient-elles ? Quels groupes les ont tués, quand, comment et pourquoi ?

Le sieur Moussaoui veut-il parler des gazaouites, lynchés publiquement il y a quelques semaines par des « frères musulmans » miliciens du Hamas ; c’étaient de jeunes hommes, sauvagement battus jusqu’à la mort, devant une foule en liesse ; leurs dépouilles avaient été trainées chacune derrière une moto, parce qu’ils avaient été accusés d’être des informateurs des « sionistes ». On les avaient jugés sans procès et immédiatement exécutés, sans recours possible ?

Le Président du CFCM veut-il parler des 200000 algériens assassinés par le GIA ?

Au fait, c’était quoi le GIA ? N’était-ce pas des groupes de prédicateurs armés, issus des rangs du front islamique du salut (le FIS) ?

Monsieur Moussaoui voudrait-il parler du demi-million de Darfouris, victime des bandes d’assassins et de pillards envoyés par le gouvernement de Khartoum, parce que ces bougres se passaient trop volontiers de la charia pour mener leur petite existence villageoise?

Monsieur Moussaoui, c’est quoi ce gouvernement de Khartoum ?

N’est-ce pas un membre éminent et un des piliers de la conférence des Etats islamiques ?

Ne serait-ce en réalité qu’une bande de brigands, sans autre qualité ?

Monsieur le Frère musulman Président du CFCM voudrait nous demander quoi au juste, quand il nous invite à ne pas faire d’amalgames ?

Question à ce monsieur, qui nous prend pour des bougres d’andouilles : dîtes-nous, monsieur l’ulcéré par ces méchantes langues qui parlent d’exactions islamistes et de violences pro-charia à Tombouctou, Gao, Kidal, dîtes-nous, vous avez condamné quand, sous quelle forme, les meurtres de masse en Algérie, les lynchages à Gaza, les centaines de kilomètres carrés carbonisés du Darfour avec les villages et les humains qui s’y trouvaient ?

Dîtes-nous, vous avez dénoncé quand, les djihadistes du Mujao, groupe « terroriste » officiellement basés à Nouakchott la capitale d’une « république islamique » (ainsi que l’appelle ses dirigeants)?

Dîtes-nous, monsieur l’indigné appelant à la censure : Ansar Din, -un autre de ces « groupes terroristes » ayant pour but stratégique d’imposer aux Maliens la charia intégrale, la charia dans toute son étendue et sa brutalité sauvage- vous l’avez dénoncé quand, et en quels termes ?

Ces groupes, ce ne serait pas l’islam en action, ce serait son contraire ?

Ces groupes totalitaires, ce ne serait pas la déclinaison du programme de Mohamed Morsi ?

Vous ne connaissez pas cet homme ? Si vous l’ignorez, ce qui est étonnant, vu votre responsabilité et votre affiliation : c’est le « frère musulman » devenu Président de l’Egypte ?

Ces « groupes terroristes » au Mali, pour parler comme le Président français, n’imposeraient-ils pas, sans vote, à coup de fouet, ce que votre camarade de « parti » prétend imposer à tous les Egyptiens, au moyen d’un dévoiement du processus de vote, lui ayant permis de recueilli 64% de voix pro charia parmi les votants, tandis que 68% d’Egyptiens refusaient courageusement de participer à un simulacre de démocratie ?

Je ne me suis pas livré à une statistique répartissant -aussi précisément que Monsieur Moussaoui- les victimes des hommes de la charia, selon leurs croyances et leurs convictions ou préjugés politiques ou religieux. Mais le fait est là : le mobile, le prétexte, était toujours et partout le même, imposer la charia.

Il s’agissait d’imposer aux milliers d’aborigènes de Papouasie occidentale, le mode alimentaire et vestimentaire islamiquement correct

 Il s’agissait de dénier à des hommes et à des femmes, leur droit à disposer d’eux-mêmes et à continuer de vivre selon leurs coutumes plusieurs fois millénaires. Il s’agissait de leur interdire de vaquer nus ou quasi-nus comme ils le faisaient depuis toujours. Il s’agissait aussi de leur dénier le droit de continuer de se nourrir comme avant, de la racine de taro accompagnant la chair de leurs petits porcs sauvages.

Vous n’avez jamais entendu parler de l’Irian occidental, Monsieur Moussaoui ?

Vous n’avez jamais entendu parler de l’islamisation forcée des animistes papous, dont le destin s’est trouvé être rattaché à l’Indonésie par un effet de l’indépendance accordée par l’ancienne puissance coloniale. Celle-ci avait en effet administrativement associé des gens n’ayant rien de commun entre eux, sauf le fait de s’être trouvés, pendant quelques décennies, sous administration batave.

Les assassins, les persécuteurs des Papous, ne sont pas membres de Mujao ou d’Ansar Din. Ce sont des miliciens, armés par Djakarta, la capitale d’un Etat « islamique » (c’est lui qui le dit et l’écrit).

Ces miliciens accompagnant les unités de l’armée indonésienne agissent à l’image des Jenjawid armés et commandités par Khartoum, la capitale d’un autre Etat se proclamant « islamique », pour piller et massacrer des populations musulmanes du Darfour jugées pas assez musulmanes.

Vous ne le saviez pas, monsieur le donneur de bons et de mauvais points ?

Peut-être est-ce pour cela que le CFCM et le parti international des « frères musulmans » ne sont pas venus au secours des dizaines de milliers d’aborigènes Papous massacrés, qu’ils n’ont rien fait pour venir en aide aux survivants, réduits à une condition débilitante leur interdisant radicalement l’exercice de leur culture ancestrale ?

Rassurez-nous, vous le brave et bon croyant, vous le chef « religieux » prêchant par les mots et condamnant la violence, faîtes-nous connaître votre noble et généreuse action, pour vous opposer à l’anéantissement des peuplades papoues et à l’anéantissement violent de leur culture plusieurs fois millénaire…rassurez-nous, montrez-nous que vous n’êtes pas un empereur de la duplicité, n’est-ce pas ?

Et puis, plus près du théâtre des opérations djihadistes, ou « terroristes » au Mali, il y a le nord-Nigéria.

Il y a Boko Haram, dont des éléments besognent au Mali pour aider à conquérir Ségou

Monsieur Moussaoui, vous ne connaissez par ce groupe armé ? Il est célèbre pourtant. Il est connu du monde entier, parce qu’il s’attaque régulièrement aux églises et aux fidèles chrétiens.

Vous n’avez jamais entendu parler de ses actions meurtrières, pour imposer à tous la charia ?

C’est quoi, « Boko Haram », dîtes-nous monsieur le Président du CFCM, c’est quoi ? Il est aussi une composante des groupes armés voulant imposer aux Maliens la dictature de la charia.

Dîtes-nous, cela nous intéresse, quand avez-vous dénoncé et condamné les crimes répétitifs, les assassinats sauvages, perpétrés par ces « terroristes » nigérians ?

Attentif, à l’évidence vous l’êtes. Vous devez rester informé de ce qui se déroule ce jour au Mali. Vous avez appris que les « groupes terroristes », ces bandes armées qui veulent faire rentrer la charia dans les mœurs et si possible dans les cerveaux, à coups de mortiers, de kalachnikov, de parades armées en « pick-up », par le fouet et les lapidations, s’étaient emparés de Diabali.

Vous avez dû apprendre aussi que pour s’y maintenir, ils se sont positionnés à la manière dont combattent le Hamas et le Hezbollah, ainsi que les salafistes en Syrie cherchant à remplacer la dictature baathiste par celle de la charia.

Vous avez comme nous appris : que ces vilains qui usurpent le beau nom si pur dont vous seriez, vous, votre parti, votre association et le CFCM, les vertueuses déclinaisons, se sont installés au milieu des habitants de Diabali n’ayant pu fuir, pour répliquer aux tirs de l’aviation française.

Alors, Monsieur le Président, comme vous êtes farouche ennemi des méchants usurpateurs du doux nom dont vous êtes la véritable émanation, qu’allez-vous proposer : de leur céder le terrain conquis ou donner réellement aux populations maliennes les moyens pour vaincre et anéantir les terroristes de la dictature de la charia ?

Pour ce qui nous concerne, mais vous ne manquerez certainement pas d’être d’accord avec nous, nous pensons que nous devons aider à ce que la nation malienne forge et trempe ses âmes pour vaincre le banditisme terroriste de la charia ; pour qu’elle produise ses Danton, ses Carnot, ses Saint-Just, ses petits tambours Bara.

Armement général du peuple, les hommes et les femmes

Armement de toute la nation malienne qui se forge dans le combat pour la liberté personnelle et collective !

Monsieur Mohamed Moussaoui, vous seriez crédibles dans vos protestations, si vous vous prononciez immédiatement pour doter les Maliens des outils pour vaincre. Si vous faisiez observer  aux amis du peuple malien, qu’il a d’abord besoin de se libérer par lui-même et que par conséquent il lui faut : moyens de transports de troupes et armements, qui réduiront leurs oppresseurs à n’être effectivement plus qu’un groupuscule illégitime en déroute, définitivement mis KO.

Est-ce cela votre point de vue sur la question, Monsieur Moussaoui ? Si c’est le cas, dîtes-le.

Est-ce qu’au contraire, votre petit cœur de croyant ne vous porterait pas plutôt à souhaiter qu’en fin de compte ce ne soit Abou Zeid et le siens qui l’emportent sur ces musulmans suspects d’idolâtrie, ces « musulmans » dont les femmes montrent avec recherche qu’elles sont belles et fières, qu’elles chantent et jouent de la musique. Est-ce  qu’en vérité, vous ne priez pas, dans votre for intérieur, pour qu’ils tiennent bon à Diabali et parviennent à descendre sur Ségou, les groupes…terroristes ?

Monsieur le Président du CFCM, nous attendons votre réponse avec beaucoup d’impatience. Permettez pour cela qu’à notre tour nous vous sommions.

Et si vous avez déjà répondu à mes questions, en quels termes l’avez-vous fait ?

Monsieur le Président, nous insisterons, bien respectueusement ; nous souhaitons que vous nous apportiez vos lumières, vos réponses. Elles nous rassureront, c’est sûr.

Elles nous prouveront, à l’évidence, que vous êtes bien le chef d’un « islam de France », que vous êtes l’élu légitime et si longtemps attendu, le leader d’un islam policé, un islam pacifique, un islam tolérant, ouvert, un islam sans ambition hégémonique et exclusiviste…bref, vous apparaîtrez comme le chef de quelque chose étant tout le contraire du quotidien sanglant vécu en Papouasie occidentale, à Gaza, au nord-Nigeria, à Tombouctou, Gao, Kidal, Diabali, en Syrie, en Irak, en Afghanistan, au Pakistan, et même à New York où des policiers musulmans (mais peut-être sont-ils eux-aussi aussi des imposteurs provocateurs) sont descendus par dizaines dans la rue, pour réclamer la venue du règne de la charia sur le territoire des Etats-Unis d’Amérique ; sans parler d’Amiens et de certains endroits encore insignifiants, tel que ce ou ces dépôts de la régie autonome des transports parisiens .

Nous sommes toutes ouïes, Monsieur le Président du CFCM, bien cordialement.

Alon Gilad

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