Il s’est éteint mercredi 8 mars à l’âge de 93 ans, chez lui à Saint-Cloud. La fin d’une longue histoire pour Marcel Amont (Marcel Jean-Pierre Balthazar Miramon), Bordelais de naissance, de condition modeste, monté à Paris dans les années 1950 et qui, petit à petit, s’est fait un nom dans les cabarets.
Il laisse en héritage à son public ses 75 ans de carrière, se produisant sur toutes les scènes de music-hall, en tournées provinciales et à la télévision. Du temps où celle-ci offrait de la culture et du divertissement de bonne qualité, sans vulgarité jamais.
Quelques hommages lui ont été heureusement été rendus. Mais c’est fouillant sur YouTube que l’on peut retrouver ou découvrir des perles de son immense talent. Et imaginer tout le travail en amont nécessaire.
Témoin cette Périchole avec l’inattendue Sheila
Sheila & Marcel Amont “La Périchole”
Un homme d’une grande simplicité, en famille
1970 : Une journée avec Marcel Amont | Archive INA
Marcel AMONT : “J’ai toujours rêvé du music-hall”
Marcel AMONT : La dernière interview d’une légende de la chanson
Une analyse lucide sur ce qu’est devenue une société qui discrimine ses personnes âgées
Qu’est-ce qu’être vieux ? Le chanteur Marcel Amont répond à cette questi…
Il y a trois ans, j’écrivais :
De la gaieté, de la variété, de l’humour, de la danse et du spectacle, toujours dans la bonne humeur, tel a été le credo de Marcel Amont.
Certes, après les succès des années 60-70, il y a eu des creux.
Marcel Amont se plaît à rappeler que pourtant tout ne se jouait pas à Paris, lorsqu’il n’y était plus en vogue. Les tournées en province se succédaient avec réussite.
Lors de la présentation de son neuvième livre, Les coulisses de ma vie (éditions Flammarion 2019) écrit avec son fils Mathias Miramon, ce dernier se souvenait que son père donnait alors quelque cent galas par an.
Toujours humble, Marcel Amont jette un regard lucide sur son métier et sur l’hygiène de vie qui contribue à sa longévité.
Il a su aussi s’épargner et, dès la quarantaine, préserver sa vie de famille. Des propos qu’il avait déjà tenus lorsque j’ai eu la chance de le rencontrer à Saint-Étienne.
C’était lors de la foire économique en 1996. Une anecdote est restée dans ma mémoire.
Après son mini-récital, il nous rejoint en salle de presse.
Il y avait là un ami journaliste du Club de la Presse 42 et des confrères d’une radio locale. L’émission était en direct.
Marcel Amont arrive, une écharpe entortillée autour du cou et une sorte de manteau sur sa veste. Il nous dit bonjour et s’assoit.
Une jeune stagiaire lui offre à boire ; il demande un Coca-Cola.
L’interview commence. La stagiaire lui apporte la boisson et un verre. Il porte le verre à ses lèvres et s’excuse de ne pas pouvoir boire glacé car il fait toujours très attention à sa gorge après avoir chanté.
Les micros sont toujours allumés. La stagiaire lui apporte un autre coca à température, elle le décapsule et voilà notre Marcel tout éclaboussé et la table toute embargaillée, en langage stéphanois.
La stagiaire est rouge de honte. Marcel Amont rit, s’essuie, boit à la canette et répond obligeamment à la presse. Je remarque ses petits yeux ronds, fixes et pétillants, qu’un battement de cils balaie rarement.
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Les chansons de Marcel Amont constituent un vrai petit trésor plein d’humour et de joie de vivre. Le menuet de la Reine est une chanson de Marcel Amont qui n’est pas sans rappeler Macron invitant tout le gratin à Versailles.
“Dans le palais
Tous les laquais
Sont au complet.
Ce soir il y a bal à Versailles.
Ambassadeurs
Et grand seigneurs
Sont inclinés
Leurs Majestés font leur entrée.”
Tous s’attendent à un menuet mais la reine, qui comme une autre “reine” a des goûts populaires, elle aussi, va vouloir une java.
sans oublier l’amitié d’avec Cabu , Cavanna , les gens de Charlie Hebdo , première version !
M. Amont a eu beaucoup de chance, il a TRES BIEN vieilli jusqu’à ses 93 ans, ce que n’ont pas certaines personnes. Ce qui est regrettable c’est qu’il n’a reçu après son décès l’hommage qu’il était en droit d’attendre. MAIS il n’était ni noir, ni musulman dont pas correctement correct dans le jeu politique d’aujourd’hui !
Eloge faite à un compagnon de route du Parti communiste français et un fidèle de l’Union pacifiste de France se produisant à la fête de l’Humanité et du mensuel L’Union pacifiste. Etonnant, ici !
Merci de nous communiquer cette information, Jacques, les médias ne l’ont pas claironné, je n’etais pas au courant. Marcel Amont etait un des chanteurs préférés de mon père et apportait du soleil et de la joie dans nos vies. Il faisait son métier en artisan en cherchant a distraire et a faire evader les gens du quotidien, pas comme les “zartistes” d’aujourd’hui, toujours prompt a donner des conseils, nous faire part de leurs “malheurs”, ou nous asséner des leçons de pseudo morale.
Il y a bien des années, j’étais souvent invitée au théâtre… que de merveilleux souvenirs. Un soir, nous avons vu Marcel Amont en pleine jeunesse et visible bonheur de vivre faire son entrée en tant que spectateur donnant chaque bras à deux ravissantes jeunes femmes. Il a communiqué son sourire à toute la salle. Nous sommes aussi le voir sur scène… “l’amour ça fait passer le temps ” …Quel artiste délicieux.
Marcel Amont c’est pour moi un artiste intemporel et s’il me fallait le classer quand même, le mettre dans une case quelconque, je dirais “artiste de variétés” de référence, à l’ancienne, ceux des années 50 et 60, un gars sympathique et bon enfant, simple et chaleureux. Ma chanson préférée c’est bien sûr le “Mexicain basané, allongé sur le sol, le sombrero sur le nez, en guise de parasol” interprétée avec humour à la téloche dans une émission de “variétés” ou l’autre de Maritie et Gilbert Carpentier natürlich…