Marre de la compassion sélective des bobos parisiens !

Anne Lorraine est morte sauvagement assassinée dans un RER de banlieue, poignardée par un délinquant sexuel. Elle était blanche, étudiante brillante, habitait en banlieue. Un fait divers qui n’a pas ému dans les premiers jours les journalistes. Libération ne lui a consacré qu’une brève. Une fille comme elle n’est pas une bonne victime, elle ne mérite aucune indignation…

Le même dimanche de novembre, deux jeunes lascars font les imbéciles sur une mini moto, sans casques, ils percutent une voiture de police et c’est l’émeute. Alors que depuis des mois les maires essayent d’obtenir l’interdiction de ces mini motos (j’ai moi même failli en renverser deux dans une rue à une voie où ils circulaient en sens interdit). Et pour ces deux jeunes garçons, on a tabassé violemment un commissaire de police (lire de portrait de cet homme courageux dans le Figaro du 29 novembre), on brûle écoles, bibliothèques, commerce… Et pire, on tire sur les forces police ! Ces deux garçons sont de bonnes victimes, qui méritent des marches silencieuses.

Et la presse s’emballe : depuis 2005 qu’a t-on fait pour eux ? Et pour quoi ferait-on quelque chose pour des délinquants, qui après avoir pertubé les cours, sortent sans diplôme, se retrouvent sans travail et empoisonnent la vie de leurs voisins en squattant les halls d’entrée, en polluant les quartiers avec les squads et autres véhicules bruyants. Ils s’ennuyent, les pauvres mais de quoi sont-ils capables ?

Pourtant l’Etat a dépensé sans compter… Il serait même peut-être temps de surveiller plus étroitement l’argent déversé à fonds perdus sur ces quartiers… Une politique jamais initiée a été lancée pour reconstruire de très nombreuses cités. Mais ça ne se fait pas en un jour… Le chômage a diminué, de très nombreuses actions sont menées pour essayer de lutter contre les discriminations, pour financer des écoles de la deuxième chance…Les missions locales, les maisons de l’emploi, les contrats aidés, les ZFU. Ah non ce n’est pas ce qui manque. Mais eux qu’ont-ils faits pour s’en sortir ?

Et leurs parents ? Quand comprendront-ils que l’éducation doit être la même pour les filles et les garçons, que les garçons ne sont pas les rois à faire la loi chez eux et dehors. Les filles s’en sortent car elles travaillent après avoir aider au travail domestique qui pourrait occuper les garçons.

Non franchement, il n’est plus admissible de s’appitoyer sur une extrême minorité de délinquants qui refusent de faire des efforts et pour qui tout est prétexte en France ou aux Pays Bas à déchaîner leur violence. Le pire est qu’encore un certain nombre de journalistes et de sociologues osent continuer à nous jouer la complainte de la pauvreté, de la relégation, de la stigmatisation. Ce n’est pas parce que Sarkozy dit la même chose que je devrai dire le contraire, pour montrer que je suis systématiquement contre ses propos.

En 2005, qui a eu un mot pour les deux citoyens sauvagement assassinés en pleine rue par une violence juvénile dans laquelle il est difficile de ne pas voir de la barbarie ? Qui a organisé, au lendemain de leur mort, ou un an après, une marche silencieuse ?

Alors Riposte laïque doit saluer la mémoire de Sophie Lorraine, penser aussi aux jeunes policières accidentées à la Reynerie par un chauffard qui conduisait sans permis, ou au policier qui a perdu un oeil à Villiers-le-Bel. C’est aussi cela une atttitude républicaine.

Marre de la compassion sélective des bobos parisiens !

Gabrielle Desarbres

samedi 1er décembre 2007, paru dans le numéro 16

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