Auteur de vols de cartes bleues, au préjudice de personnes âgées et escroqueries, ce délinquant notoire habitant à la Ciotat a été remis en liberté en raison de l’annulation par le tribunal de la procédure. La semaine dernière, cinq ans de prison dont un an avec sursis avaient été requis contre Samir Kerfali, 24 ans, jugé également pour évasion en récidive. Deux ans d’un précédent sursis seraient également « tombés » en cas de condamnation.
Le 3 juillet, cet employé municipal – il est éboueur – est interpellé pour trois vols de cartes bleues et une tentative après avoir lu le code sur l’épaule de la victime. Au deuxième jour de sa garde à vue, confondu par les images des caméras de surveillance, Samir Kerfali aurait reconnu l’ensemble des faits. Entre-temps, à l’occasion d’une perquisition à son domicile, il a détalé, menottes aux poignets, avant d’être vite retrouvé.
Déféré devant le procureur le 5 juillet, celui-le présente au juge des libertés et de la détention (JLD) en vue d’un placement en détention provisoire jusqu’à l’audience du lendemain pour être jugé selon la procédure de comparution immédiate. En effet, le code de procédure pénale autorise ce recours au JLD, s’il s’avère impossible de réunir le tribunal rapidement. Pourtant, le 5 juillet, un tribunal siégeait bel et bien et Samir Kerfali aurait pu comparaître dans la foulée de son défèrement. Astucieusement, son avocat a invoqué un vice de procédure et proposé sa remise en liberté immédiate. La présidente du tribunal ne l’a pas contredit et ordonné l’annulation de la procédure.
Mais si un jour cela arrivait à sa propre mère, que ferait-elle ?
L’avocat de Samir Kerfali a donc trouvé la faille, évitant à son « protégé » déjà condamné – a-t-on appris – à dix reprises, de passer quelques années en prison. Enfin, la partie n’est pas gagnée… Le parquet garde la possibilité de faire appel du jugement ou de citer à nouveau Samir Kerfali devant le tribunal pour les mêmes faits.
Ses victimes – toutes âgées de plus de 70 ans – en seront quitte pour une nouvelle confrontation. Lors des débats, l’une d’elles s’était plantée devant son agresseur « Je voudrais qu’il reste en prison toute sa vie » avait lâché la vieille dame. Sa détention n’aura duré que deux jours….
Et pendant ce temps-là d’autres agresseurs de vieilles dames à Marseille courent toujours. Nombre d’entre elles sont à l’hôpital. Des fractures, des blessures sévères aux membres, après des agressions sauvages, sur des octogénaires, dont le rétablissement est loin d’être gagné. Trois vieilles dames ont été victimes de vols avec violences, particulièrement graves, dont les auteurs sont toujours en fuite. Ces agressions ont eu lieu entre le 15 et le 27 août et un appel à témoins ont été lancé pour tenter de trouver les suspects. Deux des vols ont été commis sur l’avenue du Prado ( Marseille 8ème arrondissement). La première s’est produite le 15 à 19h à eux pas de la statue de David. Une femme de 86 ans a été projetée au sol par deux individus arrivés à pied. Après l’avoir violentée, ils se sont emparés de son collier et de sa gourmette. Elle souffre d’une fracture du poignet. Huit jours plus tard, sur la même avenue, à 11h15, mais au niveau du supermarché Monoprix, c’est une vieille dame âgée de 76 ans qui s’est retrouvée aux prises avec deux hommes, qui n’ont pas réussi à arracher sa chaîne en or et ont pris la fuite à scooter . Mais dans sa chute, la victime a vu son fémur se briser. Enfin, le 27, l’agression la plus sauvage s’est déroulée entre le boulevard Imbert et la rue Carminati ( 11ème arrondissement). Une vieille dame de 84 ans n’a pas vu ses deux agresseurs arriver derrière elle pour se jeter sur ses bijoux. Ses colliers ont cédé. Mais pas sa gourmette. A tel point qu’elle a été très gravement blessée au poignet. « Le bijou était tellement incrusté dans sa chair que les pompiers ont eu du mal à la retirer » se désole une des enquêtrices. Souffrant d’une fracture, elle a été transportée dans un état très sérieux à l’hôpital. Les deux garçons, eux, ont pu prendre la fuite en courant. Depuis, tous sont introuvables.
Quant à Samir Kerfali, il est libre…
Huineng