Mélenchon ne combat pas le fascisme, il n’est pas du côté du peuple, c’est un allié des socialistes !

L’ennemi à combattre pour le Front de Gauche est clairement Marine Le Pen et le Front National.

Jean luc Mélenchon, son champion, révolutionnaire auto-proclamé, et clamé très haut, a décidé, ni une ni deux, de porter le glaive directement à la source mariniste.

Et de recevoir pour cet acte qui deviendra certainement légendaire les félicitations émues des bobos de la gauche ” Libération” et des rares lecteurs de “l’Humanité”, la vraie gauche quoi!


“La “bataille homérique” lancée par le candidat du Front de gauche dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais contre la candidate “brun-Marine” semble plutôt bien engagée pour Jean-Luc Mélenchon.” (L’humanité.fr, ” Jean-Luc Mélanchon battrait Marine Le Pen à Hénin-Beaumont”).

Homérique” quelle flagornerie! Remarquez qu’à côté de ce qui était déversé journellement du temps de Staline et de l’Union Soviétique…

La question qui se pose est: de quel côté de la barricade se trouve-t-il?                                     

Du côté du peuple qui exprime sa volonté de se constituer en Nation , de conquérir la démocratie et de faire avancer ses revendications dans le droit fil de la Déclaration des Doits de l’Homme et du Citoyen, et qui érige ses barricades comme en 1830, 1848 ou 1871, ou du côté de ceux qui tirent sur lui au compte des  intérêts économiques nationaux et supranationaux de la bourgeoisie capitaliste et des banques?

Du côté du peuple, attaché à la Nation, à son pays, à ses acquis sociaux et civilisationnels, ou de celui de l’UE qui entend précisemment  les dissoudre avec le concours des forces politiques ” de gouvernement” dans lesquelles se retrouve notre grand combattant?

Du côté du peuple qui vote à une large majorité “contre” le traité établissant une Constitution pour l’Europe, ou de celui des forces politiques de l’UMP et du PS qui le lui imposent par le vote du Congrès? On se rappellera à ce sujet l’appel à l’abstention du 1er secrétaire du PS, monsieur François Hollande et de son abstention effective ainsi que celle de Monsieur Ayrault par exemple?

Du côté du peuple grec qui se trouve plongé dans une crise humanitaire sans précédent depuis la deuxième guerre mondiale, licenciements massifs et ré-embauches non-déclarées et sans couverture sociale y compris dans la fonction publique,  baisse de 40% des salaires et des retraites… ou de celui de l’UE qui provoque cette situation en compagnie de la Banque Centrale Européenne et du FMI, avec le soutien de Monsieur François Hollande et de Monsieur Moscovici qui demandent à la Grèce “de tenir ses engagements” et donc aux grecs de payer, encore?

Du côté du peuple, de plus en plus choqué par une immigration massive qui refuse en grande partie de s’intégrer et avance des revendications communautaristes et religieuses ou de celui de l’UE qui demande encore plus d’immigration avec le soutien des partis de gouvernement, de “droite”et de” gauche,” et en particulier le Front de Gauche, qui s’emploient par la menace et la stigmatisation à faire taire toute dénonciation et remise en question?

 La barricade, La liberté guidant le peuple, Eugène Delacroix, 1830

Du côté du peuple amené à voter pour le Traité de Maastricht, sous la pression conjuguée du Président Mitterrand, du gouvernement Bérégovoy avec Michel Sapin à l’économie et aux finances, de l’ensemble du PS dirigé par Fabius, du RPR de Chirac et Sarkosy, de l’UDF de Giscard et Bayrou, mais en traînant les pieds avec un petit 51%, même que Bernard Henri Lévy s’en inquiète “pour la santé de la classe politique”, du côté du peuple donc, ou du côté des marchés et de la finance qui  ont besoin de “Maastricht” pour détruire la souveraineté nationale et les législations sociales et du travail obstacles devenus insupportables pour la réalisation de leurs profits.

Ecoutons Jean-Luc Mélenchon s’adressant à ses collègues sénateurs dans la séance du 9 juin 1992

(Journal Officiel)

“…Maastricht est un compromis de gauche : pour la première fois, dans un traité de cette nature, des mesures d’encadrement du marché sont prévues ; pour la première fois, citoyenneté et nationalité sont dissociées ; pour la première fois, les syndicats vont être associés aux processus décisionnels. (protestations sur les travées communistes)

…Demain, avec la monnaie unique, cette monnaie unique de premier vendeur, premier acheteur, premier producteur, représentant la première masse monétaire du monde, l’Europe sera aussi porteuse de civilisation, de culture, de réseaux de solidarité,…”

La réponse est sans appel: Jean-Luc Mélenchon n’est pas du côté du peuple sur la barricade.

La campagne orchestrée par le Front de Gauche selon laquelle il combattrait le fascisme incarné par le Front National n’est qu’une grossière opération de diversion pour essayer de masquer la réalité de l’offensive menée contre le peuple sous la direction, hier, de la “droite”, aujourd’hui, de la “gauche”.      

Jean Théron

Tiens, juste comme ça:

“Sur une barricade, au milieu des pavés
Souillés d’un sang coupable et d’un sang pur lavés,
Un enfant de douze ans est pris avec des hommes.
– Es-tu de ceux-là, toi ! – L’enfant dit : Nous en sommes.
– C’est bon, dit l’officier, on va te fusiller.
Attends ton tour. – L’enfant voit des éclairs briller,
Et tous ses compagnons tomber sous la muraille.
Il dit à l’officier: Permettez-vous que j’aille
Rapporter cette montre à ma mère chez nous ?
– Tu veux t’enfuir ? – Je vais revenir. – Ces voyous
Ont peur ! Où loges-tu ? – Là, près de la fontaine.
Et je vais revenir, monsieur le capitaine. – Va-t’en, drôle! –
L’enfant s’en va. – Piège grossier !
Et les soldats riaient avec leur officier,
Et les mourants mêlaient à ce rire leur râle
Mais le rire cessa, car soudain l’enfant pâle,
Brusquement reparu, fier comme Viala,
Vint s’adosser au mur et leur dit: Me voilà.

 

Victor hugo, extrait de “l’année terrible”, 1872

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