Mélenchon : “Papy Voise ? Un coup de Chirac pour éliminer Jospin en 2002 !”

Lors des crises lacrymales politico-médiatiques qui ont ponctué le départ ad Patres en septembre 2019 de Jacques Chirac, Père de la Nation (après beaucoup d’autres, il est vrai), personne n’est revenu sur ce qu’en 2002, on a appelé l’ « affaire Papy Voise »

Il a fallu qu’un Jean-Luc Mélenchon, septuagénaire insoumis en voie d’EHPADisation accélérée, vienne nous rafraîchir opportunément la mémoire (vers 1:20) :

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Mais que fut donc l’ « affaire Paul Voise » ? Papy Méluche nous parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. C’est le privilège de l’âge.

Rappels (extraits de Wikipédia, of course…) :

L’affaire Paul Voise, du nom d’un retraité né en 1930 et mort en 2013 dans le Loiret, est un fait divers ayant fait la une en France durant les deux jours précédant le 21 avril 2002 où eut lieu le premier tour de l’élection présidentielle française, notamment le « samedi de réflexion » où la campagne est interrompue dans les médias audiovisuels.

Le 18 avril 2002, soit trois jours avant le premier tour qui vit l’élimination surprise de Jospin au profit de Jean-Marie Le Pen, un retraité, Paul Voise, est agressé dans son pavillon d’Orléans.

Deux individus non identifiés ont tenté de le rançonner, puis l’ont roué de coups et incendié sa maison avant de prendre la fuite.

Un fait divers dramatique qui, aujourd’hui, ne bénéficierait pas de la moindre ligne dans les médias nationaux, tant l’ensauvagement de la société est devenue banale depuis cette époque.

Le lendemain 19 avril, le journal de 20 heures de TF1 accorde une grande importance à la couverture de ce fait divers. Les images du visage tuméfié et les pleurs de Paul Voise bouleversent la France entière et provoquent une vague d’indignation.

La chaîne LCI repasse 19 fois le sujet pendant la journée.

Le 20 avril, TF1 revient très longuement dans ses journaux télévisés sur cette histoire, de même que France 2

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Plusieurs journalistes et hommes politiques ont avancé l’idée que l’affaire avait ainsi joué un rôle majeur dans l’élimination surprise au premier tour du candidat socialiste Lionel Jospin, devancé par le candidat du Front nationalJean-Marie Le Pen.

Robert Namias, à l’époque directeur de l’information de TF1, concédera quelques années plus tard que le traitement de l’affaire par sa chaîne « relevait de la faute ». Donner la moindre place à la violence et la délinquance qui gangrènent la France « fait le jeu du Front national et de l’extrême droite ». On ne doit donc pas en parler. Depuis lors, les journaleux aux ordres ont parfaitement compris la leçon.

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En tout cas, chapeau bas, Monsieur Chirac ! Mobiliser toute la DGSI pour aller, trois jours avant le premier tour des présidentielles, magistralement attaquer un modeste retraité qui passait des jours tranquillou dans son petit pavillon orléanais et réussir, grâce à ses copains des médias, à faire mousser cette affaire au point de parvenir à éliminer son concurrent le plus gênant et gagner le second tour avec quelque 82% des voix, il fallait le faire.

C’est presque aussi fort que Mitterrand et l’affaire de Carpentras grâce à laquelle le Florentin a réussi à scinder la droite en deux blocs antagonistes et irréconciliables…

Et un grand merci à Papy Méluche de nous avoir, quelque vingt après, dévoiler le pot-aux-roses.

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Henri Dubost

In girum imus nocte ecce et consumimur igni