Ménard passe son temps à démolir son “ami” Zemmour

En 42’18 minutes, Ménard aura encore beaucoup parlé de son « ami » Zemmour.  La veille, l’on avait entendu le journaliste, chez Ruquier, évoquer le maire de Béziers lequel, en décembre 2018, lui adressa un courrier le pressant de devenir eurodéputé puis de se présenter à la présidentielle… et de conclure par « souvent Robert varie, bien fol qui s’y fie ». À observer l’éditorialiste de CNews, il ne semblait pas qu’il soit toujours très copain avec Ménard.

Donc Ménard était invité par Jean-Baptiste Boursier sur BFM TV et il s’est à nouveau étendu sur l’inanité de la candidature de Zemmour… poursuivant ce qu’il fait depuis le 1er juillet :  « c’est mon ami, c’est mon ami, mais… ». Cette répétition systématique, cette obstination tenace à le dénigrer confinent vraiment au pathologique. Depuis plus de deux mois, le Biterrois est devenu perroquet de lui-même, à chaque micro posé devant lui, il casse du Zemmour, son ami.

Ayant regardé C’est en direct avec l’auteur de La France n’a pas dit son dernier mot, Ménard était outré que Zemmour ose affirmer qu’il ne voterait pas pour la candidate « Libertés, libertés chéries », car « voter Le Pen, c’est voter Macron ».  Ménard n’est pas arbitre des élégances, toutefois il est devenu celui de la liberté d’expression. Désormais il décide de ce qui doit se dire, de qui le dit et ce qui doit être fait. Ainsi,  Éric et Marine doivent-ils travailler ensemble et œuvrer à leur programme commun. Il va de soi que le polémiste n’en a aucune envie, tant il ne veut pas coopérer avec cette machine à perdre. À défaut, ce serait déjà advenu.

C’était très réjouissant d’observer Ménard décréter de ce qui était bien et beau pour chacun des deux candidats. À tel point que Jean-Baptiste Boursier lui a demandé d’où il parlait : « où êtes-vous ? » et le Bébert de répondre : « je n’ai pas de posture idéologique ». Il est vrai que comme il en change souvent, cette girouette bavarde ne doit plus savoir très bien où se situer… Ce fut toutefois l’occasion de découvrir qu’il était un européiste convaincu. Il ferait mieux de soutenir Barnier.

Évidemment, il y est allé de son hommage à Macron, au passe dit sanitaire, au « camp de la raison, le camp du progrès scientifique », ajoutant avec enthousiasme : « le vaccin, je trouve que c’est formidable ! ». L’on pourrait l’abandonner à son bonheur… Cependant, apprenant qu’Édouard Philippe avait apporté son soutien à la candidature Macron, il s’est exclamé  quant à l’ancien Premier ministre : « c’est un type de valeur ! ». L’on aurait pu en rester là… Mais interrogé sur Damien Tarel, le valeureux baffeur du salarié Manu, qui ne regrette rien, pour bien souligner son allégeance, Ménard s’est vivement élevé contre cette « violence insupportable ».

« Je suis un maire de bon sens et de sincérité, “bienveillant”, “attentif” », Robert Ménard ne tarit pas d’éloges sur Robert Ménard. N’ayant, en ce moment, plus rien à vendre, il est certain qu’il n’est invité, très fréquemment, sur les plateaux que pour, toujours et encore, démolir Zemmour. Ce dont il s’acquitte avec une joie sans pareille. Étant à peu près le seul à s’écouter, ce n’est pas très dangereux.

Ménard a une tête plus grosse que l’Arc de Triomphe emballé façon Christo et ne s’aperçoit même pas qu’il est devenu une caricature de courtisan, ridicule et inaudible.

Daphné Rigobert