Messieurs de l’UMP et du PS, je vais vous expliquer pourquoi les Français en ont ras-le-bol de vous

UMPS - PLUS JAMAISOui, le verdict des urnes qui clôt les élections européennes est bien un séisme. Un séisme qui creuse un peu plus l’abîme entre le peuple français et ses élites. Et ceux qui tentent de minimiser l’impact de ces élections, en invoquant la forte abstention, se mettent encore la tête dans le sable en niant la réalité. Car un récent sondage auprès des abstentionnistes, montre que si le vote était obligatoire, le résultat du scrutin serait exactement le même. Il s’agit donc d’un vote d’adhésion et pas seulement d’un vote protestataire. Le FN est bien le premier parti de France, n’en déplaise aux leaders de l’UMP et du PS. Ce succès indéniable de Marine Le Pen, est non seulement le fruit de son travail de dédiabolisation de son parti et de son courage, mais il est aussi la conséquence de l’aveuglement coupable de toute la classe dirigeante au pouvoir depuis trente ans, qui n’a cessé de mépriser le peuple et de rester sourde à ses appels.

Aujourd’hui, le ras le bol n’est pas seulement fiscal, il est général. Ras le bol d’une immigration de masse qui refuse de plus en plus de s’intégrer. Ras le bol de la montée des communautarismes et de l’islam radical qui contestent nos lois républicaines. Ras le bol de l’insécurité galopante et de cette justice laxiste, qui ignore les victimes et fait la part belle aux voyous. Ras le bol de la préférence étrangère, qui veut qu’un sans papier soit mieux soigné que les cinq millions de Français qui n’ont pas de mutuelle. Ras le bol de voir qu’on accorde à tout étranger de 65 ans, n’ayant jamais travaillé ni cotisé en France, une retraite de 790 euros par mois, alors qu’on repousse l’âge de la retraite pour les Français qui cotisent. Ras le bol de cette Europe impérialiste qui se construit sans jamais consulter les peuples. Ras le bol de l’élargissement sans fin qui appauvrit l’Union et empêche toute harmonisation fiscale et sociale. Ras le bol de tous ces bidonvilles qui fleurissent autour de nos cités, alors que nous avions éradiqué la pauvreté à la fin des trente Glorieuses. Ras le bol des directives européennes qui autorisent 350000 travailleurs détachés à venir en France concurrencer nos chômeurs en faisant du dumping social. Ras le bol des promesses non tenues et des mensonges à répétition sur le chômage, le pouvoir d’achat et les bienfaits de l’euro. Ras le bol de cet Etat démissionnaire, qui brade notre nationalité, notre identité, notre culture, notre histoire et nos valeurs républicaines, au nom de “l’acceptation de l’autre” et d’un anti racisme à sens unique. Ras le bol des affaires et des magouilles dans les partis politiques.

Voilà des années que les élites ne se préoccupent que de leur carrière, sans jamais demander au peuple quel avenir il souhaite pour ses enfants. A part nous rabâcher depuis des lustres que l’immigration est une chance pour la France et que sans l’Europe, notre pays ne peut pas s’en sortir, qu’ont fait nos dirigeants pour protéger les citoyens du choc de la mondialisation et pour assurer l’avenir des générations futures ? Droite et gauche se renvoient la balle pour s’exonérer de leurs responsabilités dans la faillite du pays. Mais ils font la même politique depuis trente ans, une politique qui consiste à brader le pays aux intérêts européens et à accueillir toute la misère du monde.

En 2002 la balance commerciale était positive, elle est déficitaire de 70 milliards depuis des années. En dix ans, la droite a doublé la dette, la portant de 850 milliards en 2002 à 1800 milliards en 2012. Elle atteint les 2000 milliards aujourd’hui, ce qui nous vaut le privilège de payer chaque année 50 milliards d’intérêts à nos créanciers étrangers. Un million d’emplois industriels ont été détruits. Qui a confisqué au peuple son “non” à la Constitution européenne ? Qui a retiré de la Constitution le recours au référendum populaire, préalable à tout nouvel élargissement de l’Union ? Qui a supprimé la double peine que personne ne réclamait, à part les délinquants étrangers ? Qui a créé 10000 postes de gendarmes et policiers en tant que ministre de l’Intérieur et les a aussitôt supprimés en tant que président ? Nicolas Sarkozy n’a jamais eu le courage d’appliquer son programme électoral de 2007, auquel une majorité de Français avait adhéré. Croyant naïvement avoir terrassé le FN, son triomphalisme de l’époque était vraiment malvenu. Car il s’est montré incapable de restaurer la sécurité et de mettre en place sa politique “d’immigration choisie”. Tout a empiré.

Quant à la gauche, elle a pris le pouvoir en niant la gravité de la crise et en distribuant ses largesse sociales financées à crédit, alors que nous sommes ruinés et que la croissance est nulle. Les “riches”, c’est à dire les créateurs de richesses et d’empois, les forces vives du pays, se sont retrouvées dans le collimateur de Bercy, ce qui a cassé net la dynamique économique du pays déjà bien fragile. L’ISF et les 35 heures continuent de faire leurs ravages dans l’indifférence générale. Sans parler des réformes sociétales imposées de force et qui ont profondément divisé les Français. On chercherait vainement les points positifs de ces douze dernières années de gestion calamiteuse, où l’incompétence absolue le dispute à l’irresponsabilité la plus totale. Tout est à reconstruire, tant le mal est profond après des années d’immobilisme, au cours desquelles aucune réforme digne de ce nom n’a été entreprise. L’Etat n’a cessé de capituler, aussi bien face à la rue que face aux voyous. Notre Armée, sollicitée comme jamais, est largement sous équipée, la police n’a plus d’autorité, l’Education Nationale fabrique toujours plus d’illettrés, la justice condamne de moins en moins, les déficits s’accumulent dans nos hôpitaux, nos services publics, nos comptes sociaux, etc… tous les secteurs sont dans un état de délabrement inquiétant, alors que chaque citoyen est déjà endetté de 30000 euros et que la croissance est nulle. Il faudra sans doute plusieurs années pour redresser la barre et renouer avec une prospérité durable.

Par conséquent la monumentale raclée que le FN vient d’infliger à tous les partis politiques, n’a vraiment rien d’étonnant. Et si les leaders de l’UMP et du PS avaient compris que le peuple français était attaché à ses racines judéo-chrétiennes, à sa culture gréco-latine, à son histoire et à ses traditions, cet héritage inestimable de nos ancêtres, qu’il entend léguer à son tour aux générations futures, la France ne serait pas aussi désemparée. Car au delà du chômage, du pouvoir d’achat et de la polémique sur l’euro, c’est bien d’une crise identitaire majeure qu’il s’agit. Ce qu’il faut lire dans le verdict des urnes, c’est avant tout l’angoisse de l’avenir pour tout un peuple qui se sent abandonné par ses élites. Marine Le Pen est la seule a l’avoir compris depuis longtemps. Aujourd’hui, elle triomphe.

Jacques Guillemain

image_pdfimage_print