Mohamed Merah, un loup solitaire ? Ah bon ?

Hier soir, France 24 était consacrée à la tuerie de Toulouse. Une psychologue et criminologue nous y infligera ses réflexions dérisoires, marquant une ignorance sidérante concernant les types d’hommes produits par l’idéologie et la pratique du djihad. Elle tendra, essentiellement et précisément, à vider cette affaire de son contenu djihadiste.

Son éclairage de « spécialiste » visera -ou aura pour seul effet- d’obscurcir au maximum le sens des événements.

Ce matin et ce midi, on continuera à nous parler de « loup solitaire ». On nous parlera, encore et encore, d’un personnage relevant de la psychiatrie, parce qu’il « regrettait de n’avoir pas tué plus d’enfants » devant l’école Ozar Hatorah.

Va d’la gueule, -je veux parler de Mussolini-le-petit, vous savez, l’homme qui joue avec le mot insurrection civique, comme son grand devancier jouait avec celui de révolution- va d’la gueule s’est encore mis en colère et insurgé, c’était prévisible : « A Toulouse, nous a-t-il appris- c’est un dégénéré qui a tué, jamais un musulman n’aurait fait ça. »

Ah bon, un musulman n’aurait jamais fait ça ?

Déçu, – comme la dame Ferrari qui était allée à Téhéran, la tête couverte pour interviewer bien poliment et respectueusement chez lui le dictateur Ahmadinejad mais qui se croira autorisée à couper la parole et à censurer le Président du CRIF, accusé par elle de polémiquer – notre révolutionnaire d’opéra bouffe, a donc rayé d’un trait de plume les nombreux pays où les Mohamed Merah se comptent pas centaines, sinon par milliers.

Rayé de la carte, le Pakistan et les condamnés à mort pour délit de blasphème.

Rayé de la carte la Tchétchénie, où toute une école, enfants et parents furent pris en otage et massacrés.

Rayé de la carte l’Algérie, où un village de 400 personnes, – hommes, femmes, enfants, nouveaux nés, vieillards -, a été passé au fil du rasoir, par les « maquisards » islamistes.

Rayé de la carte, le Liban où l’on a accueilli et fêté en héros le tueur de fillette de quatre ans, le dénommé Khuntar. Khuntar, est un autre « dégénéré » qui, selon notre bon et savant Méluche, n’est pas musulman, puisqu’il a été échangé contre les restes mortuaires de trois soldats israéliens, par la demande du Hezbollah ; d’autres non-musulmans eux-aussi le Hezbollah, selon les nouveaux critères de notre grand savant de l’islam, Jean Luc Mélenchon.

Le Hezbollah et les autorités libanaises ont honoré le « dégénéré » (selon les critères de va d’la gueule), par un meeting de masse à Beyrouth, en présence du Président Sleimane. La foule, surement d’autres « dégénérés » non-musulman, a vibré aux paroles de Khuntar.

Quelles furent les  paroles de cet autre « dégénéré » ?

Il relata, à la foule rassemblée par Nasrallah, comment il avait assassiné, pour résister à l’oppresseur sioniste, toute une famille de Juifs, qui se promenait sur une plage de Haïfa. Notre « dégénéré », forcément non-musulman, -selon les critères du candidat du « front de gauche -, raconta, avec force détails, comment il avait résisté et tué la fillette sioniste, en lui fracassant le crâne avec son arme de poing. Il fut applaudit à tout rompre, par une foule de « dégénérés » forcément non-musulman, -toujours selon les critères de notre révolutionnaire du dimanche-, lorsqu’il appela tous les Libanais, tous les palestiniens, tous les arabes musulmans (eh oui, désolé notre bon monsieur le candidat-insurgé à la présidence de la république encore française) : a faire comme lui. Non ! Il ne regrettait rien, rajouta-t-il. Et si c’était à refaire, il le referait, et il souhaitait repartir sur le chemin du djihad afin d’y mourir en « martyr ».

C’est pratiquement mot pour mot les paroles du djihadiste de Toulouse-Montauban

Va d’la gueule n’avait certainement jamais entendu parler des Vogel, un jeune couple de parents et d’enfants en bas-âge, égorgés dans leur sommeil par des « Mohamed Merah » palestiniens.

Mais où avais-je la tête, voyons ?

Les Vogel, leur assassin égorgeur, c’était entièrement différent. Ce n’était que des « colons » les Vogel. Ils ne méritaient aucune larme, même une larme hypocrite. Les colons, quand on les égorge, parents et tous jeunes enfants, pendant qu’ils dorment, ça n’est pas un crime. C’est de la « résistance », pas un assassinat, comme nous le distille depuis trop d’années le quotidien de « référence du soir » et les principaux médias.

Quand on égorge ainsi, dans ces conditions, on n’assassine pas, on lutte. On n’est pas un dégénéré ! Ah mais !!

Quand on tire à bout portant sur des kibboutznik, -les parents et l’enfant-, pendant qu’ils dorment eux aussi, quand on assassine froidement ces kibboutznik travaillistes, œuvrant au quotidien avec des villageois palestiniens en situation de conflit avec l’administration israélienne, comme le feront des « fidayîn » du FPLP ou du FDPLP, on n’assassine pas, on résiste encore !!

Juré, foi de bobo comédien et de staliniens, tous devenus défenseurs inconditionnels de l’assassin raté Salah Hamouri, foi de révolutionnaire d’opérette reprenant la Bastille comme on prend un pot au café du commerce.

Vous m’excuserez si je me suis attardé sur un piètre personnage qui lui aussi  promet  et jure comme il respire, pour ramener des bouts de classe ouvrière vers le fonctionnaire en chef de l’union européenne présenté par le PS.

Sa saillie dérisoire cache mal, que sous le rouge, ce n’est pas le « blanc » que l’on trouvera (comme on disait avant-guerre des radicaux socialistes, façon Daladier), mais le vert ; le vert des amis convertis ou en voie de conversion et d’attente de réciter la douzaine de mots (sujets, verbes et compléments de la « chahada) par proximité avec Tariq Ramadan and C°.

Ce matin et ce midi, on a voulu encore revenir sur la version rassurante du « loup solitaire ».

C’est un curieux Loup solitaire, ce loup qui a roué de coups une jeune fille de seize ans, parce qu’elle voulait protéger son frère coupable d’avoir fait état à sa mère : que le « loup solitaire » voulait l’obliger à s’engager sur le chemin du djihad.

C’est un drôle de « loup solitaire » que ce loup qui cherche à former sa meute et qui a, pour cela, frappé cette maman. C’est un curieux loup solitaire, qu’un loup qui dispose d’un arsenal et qui a reçu les conseils « d’un mystérieux personnage ». 

Étonnant loup solitaire, dont le frère était déjà avant lui devenu fidèle du salafisme organisé. 

Ce serait un « loup solitaire », relevant plus de la psychiatrie que d’autre chose, cherche-t-on à nous dire de François Bayrou à Mélenchon, en passant par le Rabbin Bernheim.

Ce loup solitaire promettra à cette maman –voulant protéger ses enfants et veillant à ce qu’ils ne tombent pas sous la coupe du salafisme : « le sort des athées, des infidèles et des Juifs ».

Notre assassin est tellement un loup solitaire, que la télévision, dépitée de n’avoir pas eu un assassin blond aux cheveux courts ou rasés à se mettre sous la dent, s’en est allée recommencer sa croisade contre Israël.

Une chaîne nous a même montré un palestinien de Jérusalem. C’est un ancien poseur de bombes – un palestinien typique, pour cette chaîne. Son propos était bien plus qu’ambiguë. Il ne semblait pas corroborer la sortie furieuse du sieur Mélenchon. Un autre Palestinien, après avoir dit que ce n’était pas bien, les assassinats d’enfants juifs raflés dans leur école pour être exécutés, nous assènera cette conclusion qui était précisément la justification de l’assassin de Toulouse : « si on ne tuait pas des enfants à Gaza, ce qui s’est passé à Toulouse n’aurait pas eu lieu ».

En d’autres termes, l’einsatzgruppen de Toulouse n’était qu’un effet. Il n’était pas le véritable coupable et responsable de ces meurtres d’enfants Juifs

Le journaliste français ne fera aucun commentaire ni aucune observation. Il ne dira pas à ce palestinien : Mais monsieur, à Gaza, Israël n’est jamais venu tuer à bout portant, et encore moins délibérément, des enfants. Il ne dira pas non plus, ce qui est la réalité objective et subjective : que si des enfants ont pu être victimes de combats entre Israël et le Hamas et ses annexes, c’est comme conséquences involontaires de ripostes forcées à des tirs de roquettes incessants ; roquettes de puissances variées, dont les servants s’installent au milieu de la population, souvent parmi les enfants qu’ils empêchent de s’éloigner.

Aucun commentaire, après cette justification hypocrite des crimes du soi-disant « dégénéré ».

Pour dire les choses autrement, à peine les larmes de crocodiles étaient-elles séchées, que nos pousses-au-crime peuplant les médias de ce pays, ont, le plus tranquillement du monde, recommencé leur basses-besognes de désinformateurs et de diffamateurs du peuple juif.

Les Français doivent rester unis, nous disent d’une même voix, le Grand rabbin Bernheim, l’actuel et l’ancien Président du CFCM…

Certes, il est bel et bon d’être unis, mais sur quelles bases ?

La sécurité ou l’insécurité ?

La liberté de conscience et d’expression ou le « processus de Constantinople ?

La persistance d’une information devenue malhonnête et strictement partisane, une « information » imposant le régime de la dictature de fait d’une vérité politique unique ?

La liberté de dire les choses différentes de la « vérité obligatoire n’existe plus pour nos médias et le gratin de la politique et les contestataires officiels.

Quand on veut dire autre chose, on se permet, grossièrement, de vous retirer la parole, comme cela vient d’arriver au Président du CRIF, censuré par une journaliste beaucoup plus aimable lorsqu’il s’agissait de donner la parole au tyran de Téhéran.

Rester unis, bien sur, je suis pour…

Mais est-ce que c’est compatible avec la persistance, dans ce pays, de moyens d’information qui sont devenus des machines de propagande, des moyens de désinformation, pour dire les choses autrement : nous sommes confrontés à un mixte de la Pravda brejnévienne et du Béobechter hitlérien ?

Alain Rubin

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