Mon pays, l'Algérie, doit s'interroger sur sa propre violence

Elles sont violées, torturées, brulées vives : dernières nouvelles d’Algérie

”C’est triste, je n’en reviens pas, je ne me me reconnais plus dans mon pays….” dit l’un des envoyeurs de cette info.
Désolé, mais moi je le reconnais tout à fait.
200 000 morts en quelques années, et quand je dis mort, je prefère ne pas décrire les conditions des mises à mort…
Si l’on ne fait pas de lien entre toutes ces violences, celles commises par des hommes de Hassi Messaoud aujourd’hui (et hier), celles des islamistes depuis 1993, celles contre les opposants politiques et la jeunesse par le pouvoir d’Etat – tortures et ”suicides” – sans parler d’un Chef d’etat récalcitrant, Boudiaf, assassiné devant les caméras (!), et ceci depuis l’indépendance (et même avant, par les liquidations de dirigeants), celles durant ”la lutte de libération nationale”, justement contre les femmes et les communistes qui ”montaient au maquis”, contre les Juifs et les Pieds-Noirs, au facies, pour qu’ils dégagent avant l’indépendance… Et comme il en restait encore, on finit le travail le jour même de l’indépendance, le 5 juillet 62 a Oran…
Sans parler des harkis à qui on faisait boire de l’essence pour leur faire connaitre le feu de l’enfer…
Si donc on ne fait pas tous ces liens, et si nos chers intellectuels nationaux renoncent à leur devoir social de refléchir a tout ça, pour que ca serve enfin a faire prendre conscience à la société de ses travers, alors vraiment y aller encore de sa petite indignation et petite pétition, ca serait pour le moins indigne et indécent…
Ce qui ne veut pas dire que dans l’immédiat si une signature peut servir, evidemment je la donne aussi.
Jean-Pierre Lledo
cinéaste.

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