Le mondialisme écolo-génocidaire
Dans un contexte où se raréfient les moyens énergétiques nécessaires à la production de biens, la société de consommation comme moyen de générer le Profit est condamnée à disparaître. Nous sommes dans cette période intermédiaire où la production de masse et la consommation continuent, mais où les « gouvernances » (économiques, financières, politiques) qui les organisent et en captent le profit commencent à chercher des solutions politiques et économiques de rechange.
L’idéologie individualiste ayant eu raison de la notion de service public et d’intérêt général (qui constituait autrefois, ne serait-ce qu’ad minima, l’éthique nécessaire à l’exercice du politique), on ne sera pas surpris que la solution politique choisie par les « élites » soixante-huitardes pour faire face à la nouvelle donne énergétique et aux impératifs écologiques ne soit pas une politique alternative compatible avec l’intérêt général, comme le voudrait la démocratie, mais celle qui leur permettra de conserver leur très haut standing de vie. Celui-ci étant nécessairement coûteux en énergie et polluant, il ne peut concerner qu’une infime minorité d’individus. C’est donc à une reféodalisation de la société que les « gouvernances » sont en train de travailler.
La contrepartie de ce programme est logiquement de réduire la pression globale sur l’économie et l’environnement en faisant décroître la consommation des « masses » occidentales, d’endiguer les risques d’instabilité sociale qui en découlent et de modifier à la baisse leur démographie.
A cet égard, on comprend que le concept économique et écologique de « décroissance », concept emprunté à la mouvance anti-productiviste et anti-consumériste, intéresse les « élites » et qu’elles jouent sur cet alibi vertueux pour brouiller leurs intentions démocraticides, pour engager leur programme politique sacrificiel de régression économique, sociale et culturelle vertigineuse.
Cette régression programmée par les « élites » pour juguler les coûts des « masses », se donne les gants éthiques et écologiques de la « protection de la nature » (menacée par les productions, les déchets et la prolifération humaines) pour susciter leur adhésion. L’idéal étant que le « troupeau », convaincu de la bonne cause (l’intérêt public) de ce projet « écologique » et dans l’ignorance du sort qui lui a été réservé, aille à l’abattoir de plein gré.
L’écologie étant aujourd’hui majoritairement positivée dans l’opinion publique, une nouvelle étape de la propagande « écologiste » est désormais en cours. Au prétexte de l’amour de la Nature et de la nécessité de la sauvegarder des pollutions humaines, les tabous sautent. Considéré par les « élites » comme un animal inutilement coûteux et nuisible, l’Homme commence à être présenté au public (c’est-à-dire à lui-même) comme une vermine à exterminer. Qu’on en juge aux propos tenus dans un dossier de l’hebdomadaire Le Point au titre explicite, « La bombe humaine » (n°1952, Fév. 2010) : « Depuis l’Allemagne nazie, il était tabou de penser le monde en termes d’espace vital. Aujourd’hui, fracassé par la croissance démographique hallucinante, le tabou implose », écrit Emilie Lanez. Trois milliards d’habitants de plus d’ici 2050 sont-ils possibles ? « Il faudra bien », répond Henri Leridon, directeur à l’INED, « mais cela supposera que nous changions drastiquement nos modes de consommation ». « Les cinquante années qui viennent de s’écouler (…) seront un jour regardées comme ayant été une parenthèse inouïe de l’histoire humaine. Tout doit se transformer. Cela sera douloureux, mais c’est vital.”
Un article intitulé La biodiversité au bout du fusil (« Biodiversity down the barrel of gun ) paru dans The Economist du 8 février 2010, précise l’orientation : évoquant les zones du monde où la guerre a chassé les populations, on s’y réjouit clairement de cette situation en ces termes : « combien la nature peut se porter spectaculairement bien lorsque les humains sont éliminés de l’équation » ! Ce n’est pas que les conflits militaires soient bons pour l’environnement, rassure le journal. « Ce qui compte est la dépopulation. Les conflits armés et leurs effets destructeurs ne sont que l’une des forces sur la planète qui peut causer une dépopulation profonde et rapide (…). La vérité est que la possibilité de mort violente et aléatoire est la forme la moins chère de conservation qui ait jamais été inventée.»
Tout est dit. Les guerres civiles sont devenues pour nos « élites » le moyen le moins coûteux de régulation écologique et démographique.
Les discours sur la surpopulation, relayés par toutes les « gouvernances » lors des différents « sommets » consacrés à l’écologie, comportent toutefois des contradictions majeures. Par exemple lorsqu’il s’agit d’expliquer les choix politiques de régression sociale, à commencer par la « réforme » des retraites, justifiée au motif de l’insuffisance de la natalité des populations occidentales.
L’ancien ministre Yves Cochet nous éclaire sur ces contradictions en passant aux aveux : « Dans un pays occidental, un humain supplémentaire génère un impact écologique de 12 Burkinabés ». C’est en quoi il préconise une politique de dissuasion de la natalité dans les pays occidentaux. Et d’ajouter : « Le problème démographique ne se pose pas pour l’Afrique aujourd’hui, sa population, par sa sobriété, ne pèse pas démesurément sur les ressources naturelles ». L’emploi de cet euphémisme qu’est le terme de « sobriété » pour désigner ce qui n’est pas un choix éthique, politique ou social mais la profonde misère résultant de l’indigence économique et des spécificités culturelles des sociétés traditionnelles et tribales, ainsi que de l’exploitation qui en est faite par les puissances économiques mondiales, nous met la puce à l’oreille.
Le remplacement des peuples occidentaux, intervenant par le moyen de l’immigration de masse de peuples « sobres », de culture ethnique et tribale propice aux guerres civiles, résout idéalement le projet féodal et « écologique » des « élites ». C’est ce à quoi elles s’emploient, avec d’autant plus de précipitation (ouverture des frontières à des multitudes de « migrants », accueillis comme des sauveurs) que le système financier, pris au piège de ses abus, est en train d’agonir.
Véronique HERVOUËT
Article publié sur la Lettre du Siel de décembre 2015
http://www.siel-souverainete.fr/