En ces temps de voiles sur la République, il y a quand même des jours avec de bonnes nouvelles, et des politiques issu(e) de l’immigration qui portent haut les valeurs françaises et républicaines.
Je vous livre ici un portrait de Naïma Charaï, à qui je me suis interessée quand j’ai appris qu’elle ne voulait pas que Noël Mamère la qualifie de musulmane, ce qu’elle n’est pas.
Un grand salut à Naïma Charaï ; j’ai eu grand plaisir à écrire cet article sur elle et du coup, j’ai presque l’impression de la connaître un peu.
Naïma Charaï est la suppléante socialiste du député de la Gironde Noël Mamère. Elle lui a demandé de cesser de la qualifier de « musulmane », comme le montre cet extrait de l’Express : Elle a publié un communiqué après une émission de télévision sur la Chaîne parlementaire le 28 janvier dernier, où le maire de Bègles, figure du Palais Bourbon, parlait d’elle comme musulmane en affirmant qu’elle était opposée à une loi sur l’interdiction du voile intégral ou “burqa”.
“Militante féministe, laïque et socialiste, je n’accepte pas que mon député titulaire me présente comme une élue musulmane”, écrit-elle.
“Je considère que les propos qu’il a tenus dans cette émission sont du même ordre que le dérapage de Nicolas Sarkozy lorsqu’il présentait un préfet comme musulman et que j’avais vivement dénoncé à cette époque”, ajoute la conseillère régionale.
Naïma Charaï explique qu’elle refuse d’être réduite à une appartenance religieuse et de surcroit, elle précise qu’elle est pour l’interdiction de la burqa.
“Féministe et militante associative, j’ai toujours milité pour une loi pour l’interdiction de la burqa en France. Le voile intégral est pour moi l’étendard d’une idéologie sectaire et intégriste, attentatoire à la dignité humaine”, dit-elle. »
http://www.lexpress.fr/actualites/2/la-suppleante-de-mamere-fatiguee-d-etre-qualifiee-de-musulmane_848874.html
De plus, sur le site Hedo Parti Socialiste, nous avons trouvé ces précisions : « À 34 ans, Naïma Charaï a un parcours étonnant, qui l’a menée de l’école coranique au conseil régional d’Aquitaine.
Aujourd’hui athée, elle a été élevée dans une famille musulmane pratiquante, et a fréquenté quelque temps l’école coranique. «Jusqu’au jour où je me suis rendu compte que je ne croyais pas du tout en Dieu», précise- t-elle avec humour. D’origine marocaine, arrivée en 1976 dans le Lot-et-Garonne dans le cadre du regroupement familial, elle s’est longtemps sentie « différente », une fille issue de l’immigration à qui on accordait comme seul objectif scolaire un BEP. Aujourd’hui psychosociologue, Naïma Charaï n’a cessé de se battre contre les discriminations de toutes sortes.
Avant d’entrer en politique, elle s’est principalement investie dans le milieu associatif.
« Quand je travaillais de nuit, à Médecins du monde, pour aller donner des seringues neuves aux usagers de drogues, j’ai vu ces femmes venues de l’Europe de l’Est ou du Nigeria débarquer sur les trottoirs bordelais pour se prostituer », raconte-t-elle avec gravité. En 2001, face à cette « traite d’êtres humains », Naïma décide de créer une association de prise en charge globale des personnes prostituées, baptisée IPPO. Mais, après le 21 avril 2002, les enjeux changent, et son engagement associatif ne suffit plus. «Le Front national au second tour de l’élection présidentielle, cela m’a révoltée. Je me suis dit qu’il était de ma responsabilité de prendre la parole. J’ai donc décidé d’adhérer au Parti socialiste», affirme Naïma Charaï. Alain Rousset, président de la région Aquitaine, lui propose d’être sur sa liste, lors des régionales en 2004. Désormais en charge de la politique de la ville, Naïma Charaï est missionnée à la lutte contre les discriminations. En mars, pour la première fois,la région adopte un plan en ce sens. «On s’est rendu compte que le principe de base du vivre ensemble n’apparaissait plus dans les lycées. À la rentrée de septembre, on a donc décidé de réintégrer la Déclaration universelle des droits de l’homme dans les établissements, de l’afficher, dans le cadre d’inaugurations solennelles avec les proviseurs. »
Très heureuse de l’investissement de sa région, Naïma Charaï reste persuadée que l’égalité réelle est impossible sans un changement des mentalités. « J’ai manifesté l’an dernier devant l’église Saint-Eloi de Bordeaux, qui avait décidé de célébrer une messe en latin, en l’honneur du maréchal Pétain. Personne ne nous a traités de « cathophobes ». Je rêve d‘une société où face à des intégristes musulmans, on puisse manifester de la même manière. À ce moment-là, on aura acquis l’égalité réelle. »
http://hebdo.parti-socialiste.fr/2007/03/14/568/
Le blog de Naïma Charaï nous la montre particulièrement mobilisée pour les « oubliés de la République », anciens combattants indigènes privés d’une pension correcte à la décolonisation.
http://naima-charai.blogspot.com/
Jeanne Bourdillon