Ne m’appelez plus jamais Miss France !

C’est encore un pan de notre patrimoine artistique qui va disparaître. Avec le départ de Sylvie Tellier du concours Miss France et l’arrivée de la productrice de télévision Alexia Laroche-Joubert c’est le wokisme qui s’installe progressivement dans le paysage culturel.

Sous prétexte de « poursuivre la dynamique d’évolution de la marque » et d’y apporter de la modernité la nouvelle patronne du concours Miss France est bien décidée à tout chambouler. Adieu la grâce, le charme et l’élégance à la française, désormais le concours sera ouvert à toutes les femmes qu’elles soient mariées, mères de famille, tatouées voire même aux transgenres. « Les candidates doivent être inscrites à l’état-civil comme étant de sexe féminin sans leur demander pour autant si elles ont effectué un changement de sexe » précise le nouveau règlement du concours qui ne limite plus l’âge maximum à 24 ans. En fidèle gardienne du temple, Sylvie Tellier avait exprimé sa désapprobation. « Je ne pense pas que les Français soient prêts à élire une Miss transsexuelle » confiait-elle au Parisien.

Mais la réalisatrice de Koh-lanta veut des Miss France plus en phase avec l’évolution de la société comme le réclamait déjà l’année dernière la macroniste Elisabeth Moreno, ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes qui déplorait des «règles dépassées », regrettant qu’une « femme veuve ou une femme qui est déjà mère ne puisse pas postuler ». Des critiques qui rejoignaient celles de l’association féministe « Osez le féminisme » qui jugeait le concours sexiste, rétrograde et discriminatoire allant jusqu’à poursuivre ses dirigeants devant les prud’hommes.

L’arrivée d’Alexia Laroche-Joubert à la tête de cette véritable institution sonna comme un coup de tonnerre. Du passé faisons table rase ! Que diable ! Il faut donner un coup de jeune à ce concours vieux de 93 ans, vestige d’une France moisie, rance et passéiste. Mais les idées et les méthodes de la productrice télé allaient se heurter à celles de Sylvie Tellier. Une guerre larvée opposait ces deux femmes au caractère bien trempé. Comment auraient-elles pu partager le même bureau ? L’ex-reine de beauté 2002 comprit rapidement qu’elle n’avait plus sa place dans l’organisation du concours dont elle était la figure de proue depuis prés de 17 ans. Elle quitta ses fonctions de directrice générale de Miss France le 31 août dernier.

Echanges aigre-doux

C’est à l’occasion de la conférence de presse du 18 novembre dernier qu’a éclaté au grand jour l’inimitié entre les deux femmes. Des échanges aigre-doux qui firent les choux gras des journalistes : « Alexia reprend mes fonctions, elle n’aime pas que je le dise, donc j’aime bien le dire » lança provocatrice Sylvie Tellier. La nouvelle dirigeante lui décocha de son côté une pique : « Sylvie travaillait sur l’organisation Miss France. Elle n’a jamais travaillé sur l’émission, elle ne l’a jamais produite ». Blessée par cette attaque, l’intéressée répliqua : « Moi je ne travaillais pas sur cette émission ? Je ne peux pas te laisser dire ça ! J’ai travaillé sur cette émission pendant 17 ans ». « Excuse-moi si je t’ai vexée ! » lâcha Agnès Laroche-Joubert. « Oui, tu m’as vexée, oui il faut avoir de la considération pour tout le travail fait pendant 17 ans ». Des échanges peu amènes entre ces deux femmes de pouvoir prêtes à en découdre à la moindre occasion. « J’ai un 9mm sous la table » confia Sylvie Tellier à un journaliste médusé.

Ce samedi 17 décembre se jouait à Déols, au nord de Chateauroux, l’élection de Miss France 2023. Une très belle soirée diffusée en direct sur TF1 qui a rassemblé plus de 7 millions de téléspectateurs. C’est la Guadeloupéenne Indira Ampiot 18 ans qui a remporté le titre parmi les trente miss régionales. Aurons-nous assisté à la dernière élection d’une  reine de beauté ? Serons nous aussi nombreux l’année prochaine à regarder ce spectacle si les critères de sélection des candidates ont à ce point changé ? Faisons confiance aux comités régionaux Miss France pour qu’ils continuent à promouvoir les valeurs qui ont fait le succès populaire de cette élection. Pour la première fois cette année, Sylvie Tellier n’a pas accompagné Jean-Pierre Foucault dans la présentation des candidates. En début de soirée elle a adressé au public d’émouvants adieux. « Je tourne la page du livre Miss France » a-t-elle déclaré avant d’ajouter au bord des larmes : « Diriger Miss France c’est plus qu’un métier c’est une passion ! ».

L’émotion était trop forte : « Qu’est-ce que je suis émue, je vous aime tellement ! » lâcha-t-elle avant de remercier sa famille, venue pour la première fois au grand complet pour la soutenir.

A quoi pensait-elle lorsqu’elle lança : « Je souhaite beaucoup de succès à Alexia Laroche-Joubert et à Cindy Fabre dans la poursuite de cette magnifique aventure qu’est Miss France » ? Avait-elle enterré la hache de guerre avec celle qui l’avait évincée ? Formait-elle des vœux pour que la nouvelle direction s’inscrive dans la continuité de son action ? Ou tout cela relevait-il du domaine des  convenances ? Sans doute le saurons-nous probablement un jour !

Alain MARSAUGUY