Nice : vers la guerre Estrosi-Ciotti

Dans les années 60/70 « Les frères ennemis » nous enchantaient et nous faisaient souvent rires aux éclats. L’un des deux, Teddy, a disparu un beau jour sans laisser de traces et n’a plus été retrouvé.

À Nice, nous retrouvons aujourd’hui un duo identique « Les frères ennemis », mais il ne nous fait plus rire du tout car l’un des deux n’est pas un comique mais plutôt une girouette qui se dirige en direction du vent qui souffle.

Depuis une trentaine d’années, Christian et Éric s’estimaient. Le second dans l’ombre du premier, qui était son modèle.

Ce n’est plus le cas, ils ne sont plus frères mais désormais ennemis et cela depuis les élections régionales qui se sont déroulées en 2015. Souvenez-vous : Christian Estrosi était battu, éliminé par une jeune femme, Marion Maréchal-Le Pen, et cela lui était insupportable. Dès lors il a quémandé les voix du troisième larron, le socialiste Castaner, pour réussir à l’emporter. Et Castaner les lui a volontiers offertes car il n’était plus tout à fait socialiste mais déjà macroniste !

Éric Ciotti a ressenti profondément cette trahison, lui le fidèle, toujours droit dans ses bottes, qui ne change pas de direction comme de chaussures. Sa ligne politique est restée identique : Sarkozy et aujourd’hui Wauquiez, la vraie droite pas celle de la grande corniche estrosiste.

Éric Ciotti se présentera probablement contre Christian Estrosi lors des élections municipales, en 2020.

Le maire actuel lui reproche de « déstabiliser la population de Nice » : « Il ne se prend pas pour de la merde. Ses chevilles enflent de plus en plus »

Éric Ciotti lui répond : « On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre. On ne peut pas soutenir En Marche (Bien qu’il ait été totalement négligé par Macron, malgré ses courbettes) et bénéficier de l’argent des « Républicains ».

Il a fermé le robinet.

Éric Ciotti aura besoin des voix du FN s’il compte l’emporter et, en cette occasion, Marion pourrait lui prêter la sienne de voix. Après tout la vengeance n’est-elle pas un plat qui se mange froid, même sous le soleil niçois ?

Qu’elle le souhaite ou non, Marion Maréchal est le trait-d’union indispensable entre le « Nouveau FN » et « Les Républicains ». Le trait d’union n’a-t-il pas pour signification de jouer un rôle d’intermédiaire, ou de liaison, entre les personnes ?

Pour conclure, comme le Teddy des anciens frères ennemis, peu nombreux seraient ceux qui se plaindraient de voir disparaître de l’avant-scène politique régionale l’Estrosi niçois !

Manuel Gomez