Notre planète


 
Écoutez-moi puissants, ogres de la planète,
Écoutez donc la voix d’un enfant qui s’inquiète,
C’est mon cri, mais aussi, un cri à l’unisson,
De ce que l’on subit, nous donne le frisson…
 
Un désastre prochain guette notre avenir,
L’ozone, pollution, les guerres à venir,
La faim, la maladie, pauvresse et ignorance,
Des enfants comme moi, voués à l’indigence,
 
Ces graines Monsanto, par ce vil affairiste,
Dont la cupidité, pardonnez si j’insiste,
Le change en criminel, pollueur de la terre,
Ce semeur de poisons, coupable de misère.
 
Ils sont tous protégés par leur chère éminence,
Pardonnant à ces fous, héros de la croissance:
Éleveurs, industries, qui aux rejets font fi,
Se foutant des on-dit, l’important le profit.
 
Les eaux contaminées, nos poissons ventre à l’air
Le long de nos rivières, eaux troublées par l’amer
De produits scientifiques, où faunes aquatiques
Dans un dernier sursaut, laissent place aux nitriques ;
 
Ne laissant aux vivants qu’un vague souvenir,
D’un être qui n’est plus, mais qui va revenir,
Dans des rêves agités, nuits de mélancolie,
Nous faisant tous un jour sombrer dans la folie.
 
Mais de quoi parlez-vous? Laissez faire les grands !
Taisez-vous les enfants, cela devient bougrant !
_Étudiez vos leçons, l’histoire et la philo,
_Nous parlerons plus tard des problèmes d’écolo !
 
Voilà ce que les grands nous conseillent de faire,
S’octroyant tous les droits, de faire ou bien défaire,
Ressentiment d’exclus dans ce monde où l’adulte,
Asphyxie la planète… Immense catapulte,
 
Qui crache ses fumées, ses excréments toxiques,
Couvant sous son manteau de futurs dyspnéiques,
Futurs handicapés au sang contaminé,
Héritage sanglant d’un trésor buriné.
 
Des millions d’arbres verts entre mains assassines
Que de simples d’esprit découpent ou déracinent,
Qui seront transformés en rames de papiers,
Pour finir imprimés ou en simples clapiers…
 
Le lit de la rivière qui soudain s’évapore,
Quand l’homme modifie sur ses bords le décor,
Transformant son courant en désert de l’austère…
L’aride pour notre eau en part héréditaire.
 
La fonte des glaciers fait flotter la banquise,
Icebergs, ces amers et leur blancheur exquise,
En faisant prisonnier cette faune des glaces,
Éloignent les oursons vers de mornes espaces.
 
Le saumon ne peut plus remonter la rivière,
Et pondre pour mourir où il naquit, naguère,
Et malgré ses efforts, plein de fougue et courage,
Il ne pourra franchir le ténébreux barrage.
 
Centaines de millions que l’Élysée dépense,
En abus de pouvoir, voyages et récompenses,
On n’est dupes de rien, sans l’ombre d’un dilemme,
Les abus du pouvoir sont les clés du problème.
 
Nous devons soi-disant partir faire la guerre,
Ou la guerre viendra pour nous faire la guerre…
Mais une idée me vient, celle-ci ne plaît guère…
Oserions-nous un jour, faire la guerre à la guerre ?
 
Irak, Afghanistan, des guerres utopistes,
Où l’ennemi serait, dit-on, des terroristes,
Où vainqueurs et vaincus, dans de flous amalgames,
Comptent chacun leurs morts et enterrent leurs âmes,
 
Et vous les militaires, consommateurs de sang,
Avides de l’odeur de la chair pourrissant,
Quand vos bombes lâchées décapitent leur but,
Ou l’antipersonnel tue l’enfant ou l’ampute.
 
Faisant souvent la guerre prétextant une excuse,
Quand chacun à son tour se blanchit ou s’accuse
Des querelles futiles où souvent le plus fort,
Exprime ses raisons en l’accusant à tort.
 
C’est le cas du Mali, Macron sous sa bannière,
Se permet tous les droits, de la paix, de la guerre,
Quand la coalition en catin de la star,
S’incline devant lui, en ignoble bâtard.
 
Puis c’est l’Afghanistan, ou guerre d’outre-tombe,
Fantômes ennemis aux tristes hécatombes,
Ce lieu où nos soldats combattent l’invisible,
Un pays où la mort est sacrée, intangible.
 
Des milliards de dollars pour tuer des humains,
Des femmes, des vieillards ou de jeunes gamins,
Quand le vent du désert emporte dans l’écho,
L’âme du disparu… Le prix de son écot.
 
C’est toujours les enfants qui en payent le prix,
Devenant orphelins, embuant leurs esprits ;
Une légion d’honneur pour le prix de la gloire,
Remise aux Invalides, sans rentrer dans l’histoire.
 
Forêt amazonienne, poumon de la planète,
Qu’on doit défigurer car l’’homme le décrète,
Les profits accusés de mauvaises odeurs,
Politiciens véreux, ses vils ambassadeurs.
 
Extinction annoncée de la faune sauvage,
Ces espèces animales exemptes de sevrage,
Et la raréfaction de la flore endémique,
Dont le deuil a fleuri en milieu botanique.
 
Baleiniers et thoniers, ces écumeurs des mers,
Dépassant les quotas nous rendant tous amers ;
Ces bouffeurs de poisson, n’éprouvant nulle honte,
Qui à part leur plaisir, plus rien d’autre ne compte.
 
Ces humains animaux, se vêtant de fourrures,
Arrachées à leurs siens après maintes tortures,
Merveilleux animal ivre de liberté,
Qu’ils sont venus chercher pour le décapiter.
 
Pollution des écrans par nos chers journalistes,
Les infos, les intox, des scoops irréalistes,
Ce que nous devons croire, ce côté fanatique,
Ce bourrage de crâne à l’encre sympathique ;
 
Ce que vous appelez télé-réalité,
De piètres émissions sur fond de fatuité,
Quand l’injure, le sang, tout ce côté fébrile,
Augmentent l’audimat, laissant place au débile.
 
Nous sommes des robots, aux circuits imprimés,
Des bouffeurs d’émissions, des autoprogrammés,
Miracles des écrans dans leurs télépathies,
Cet audiovisuel, nous ayant abrutis.
 
N’oubliant certes pas tous ces persécutés :
Maltraitance, SDF, famine, exécutés,
Ceux dont tous les États sont les seuls responsables,
En traitant ces exclus en êtres redoutables

 
Dont beaucoup sont issus d’Asie ou bien d’Afrique,
Où certains n’ont connu que fouet, coups de trique,
Pendant que leurs gourous, s’abreuvant de leur vie,
Leur font boire le calice, et ce, jusqu’à la lie ;
 
Quand l’enfant nouveau-né dans les bras de sa mère
S’est soudain endormi, sans aucune prière
Sur ce sein desséché ne pouvant plus nourrir ;
C’est l’effet placebo pour un triste soupir.
 
Ces inégalités dans ce monde égoïste,
Me font me reprocher mon côté casuiste,
La morale a parfois un côté animal,
Critiquer sans agir, d’où viendrait tout le mal.
 
J’aimerais par ces mots que l’adulte m’écoute,
Pour qu’il puisse m’ôter, dans mes craintes, le doute,
Et voir enfin briller un éclair dans ses yeux,
Et me dise : mon fils ! Demain ça ira mieux.
Juan Valverde