Nouvelle-Calédonie : l’ombre du dragon chinois

Navire chinois à quai à Nouméa en 2018

Les indépendantistes kanaks ont montré au fil des jours et des débats leur vacuité intellectuelle, leur absence de réflexion sur l’après-référendum dans le cas où ils gagneraient la seconde consultation référendaire.

Un de leurs rares arguments est le remplacement de la France par la République Populaire de Chine. Selon le bourrage de crâne kanakyste, si le oui l’emportait le 4 octobre prochain, la Chine viendrait généreusement en soutien à la Kanaky pour lui apporter les milliards de financement que la France ne donnerait plus.

La Chine s’approche de Nouméa. Ses hommes et ses navires sont aux Iles Salomon et à Vanuatu. Le prochain saut devrait l’amener en Nouvelle-Calédonie.

Aux Iles Salomon, en 2019, le gouvernement rompant avec Taïwan renversait une alliance vieille de 36 ans et s’accouplait avec la Chine.

Des voix s’élevèrent. « La République populaire de Chine n’est pas un pays ordinaire. Elle a une ambition globale de dominer le monde, expliquait, dès octobre 2019, Daniel Suidani, opposé à tout rapprochement avec Pékin. Nous devons protéger notre terre. » Les reproches faits à Pékin ne sont pas nouveaux : prêts certes à taux préférentiels, mais que les petits pays ne pourront jamais rembourser, exploitation sans vergogne des ressources naturelles (forêts et pêche), implantation des commerçants chinois qui tuent tous les autres commerces. Pour le gouvernement d’Honiara, capitale des Salomon, l’argent promis par Pékin – 450 millions d’euros destinés à la construction d’infrastructures – est une opportunité. « Lorsque le sage montre la lune, l’imbécile regarde le doigt », proverbe chinois sur lequel les dirigeants salomonais devraient s’arrêter.

Nul doute que dès les premiers jours de l’indépendance kanake, les émissaires du camarade Xi Jinping seront déjà là.

Et une fois présent en Calédonie, l’Australie et la Nouvelle-Zélande verront certainement leur espace aérien frôlé par ce genre d’avion ayant décollé de l’aéroport de Nouméa La Tontouta.

Les indépendantistes kanaks n’ont jamais fait la différence entre colonisation et impérialisme. Ils préfèrent le mensonge de l’aide chinoise désintéressée, de l’ami asiatique comme il y eut l’ami américain durant la Seconde Guerre mondiale, dans leur désir de rompre avec la France.

La colonisation est la domination d’une région du Monde par un pays aux moyens de l’émigration. Ce fut le cas en Amérique du Nord, en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Nouvelle-Calédonie. La prise de possession territoriale suivait. Ce fut en 1853, en ce qui concerne la Nouvelle-Calédonie. Puis c’était la mise en valeur des ressources et leur exploitation (le nickel pour ce qui est de la Grande Terre calédonienne) et l’administration directe par la Métropole de l’espace colonisé. L’Espagne, le Portugal, la Hollande, la France et l’Angleterre ensuite, ont été des puissances coloniales. Depuis 1946, la Calédonie n’est plus une colonie. Elle a d’abord été un Territoire d’Outre-Mer (TOM), et est aujourd’hui une entité sui generis de la République Française. Les référendums à répétition sont là pour qu’elle choisisse son avenir.

L’impérialisme n’implique pas ou peu de transferts de population et n’a pas besoin de prise de possession territoriale et administrative. Il domine par la puissance financière et le poids politique. Il est plus indirect et plus sournois que la colonisation et surtout terriblement plus efficace. Sa mainmise sur un pays aboutit à l’exploitation directe des ressources de celui-ci et à la mise à l’écart des populations locales qui sont laissées à la responsabilité politique et administrative de leurs propres dirigeants, souvent corrompus. La Chine est, sans équivoque, une puissance impérialiste.

Rappelons aux dinosaures indépendantistes que la Chine est une parfaite représentation de l’avenir qui nous attend si nous refusons de la combattre. Un pays politiquement totalitaire avec ce que cela comporte de contrôle des habitants, un pouvoir violent qui met à mort ses opposants (les droits de l’homme y sont considérés comme une fumisterie occidentale) et en même temps, sur le plan économique, un pays hyper capitaliste où l’argent, jamais privé puisqu’il y a toujours un représentant du pouvoir politique dans les entreprises, sert ses intérêts stratégiques.

Ce cumul des pouvoirs politique et financier font de la Chine une puissance impérialiste d’une brutalité nouvelle au XXIe siècle.

Pour l’instant, l’impérialisme chinois s’infiltre dans le Pacifique Sud comme l’eau dans la terre. Mais dès qu’il sera sûr de son implantation, il dictera sa volonté aux pays qui se seront livrés à lui, à tous ceux à qui il aura vendu la corde pour se lier les pieds et les poings.

Que ceux qui, parmi les Kanaks et les “caldoches”, pensent pouvoir accéder, dans l’indépendance, à une plus grande liberté, à un destin enchanté, à une dignité de maître, ouvrent enfin les yeux : l’indépendance est la première marche d’un funeste avenir.

Kanaks, Caldoches, Français

VOTEZ NON à l’indépendance dimanche prochain.

Marcus Graven

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