Pendant que nous avons l’attention alertée par les frasques de nos amis islamistes, leurs collègues catholiques ne chôment pas. Ils s’activent pour mettre de sérieux bâtons dans les roues à la liberté d’avortement et de contraception.
La Pologne a mis son veto à une Déclaration de l’ONU qui prônait l’accès à la santé reproductive dans le monde.
L’Eglise catholique s’oppose en Italie à l’utilisation de la pilule abortive RU 86
La Pologne a gagné. Elle a mis un veto franc à la Déclaration des Nations unies qui prônait l’accès à la « santé reproductive , y compris aux méthodes de planification familiale », c’est à dire l’accès à la contraception et à l’avortement. Dans le cadre de la mise en oeuvre des objectifs du Millénaire pour le développement, il s’agissait pour le Conseil économique et social de l’ONU, de freiner la forte mortalité périnatale des femmes dans le monde, particulièrement en Afrique, certains pays d’Asie, et Amérique latine. Cette mortalité est dûe, entre autres, aux avortements clandestins.
Tous les pays membres du Conseil ont opté pour la déclaration, seule la Pologne, soutenue par l’Irlande et de Malte (qui ne sont pas membres à plein titre du Conseil ). C’est donc grâce au vote polonais que la déclaration a été rejetée.
Et les médias catholiques en Pologne et à l’étranger (USA, par exemple) de se réjouir du triomphe de la morale catholique : « L’offensive pro-avortement réfutée grâce à la Pologne. Il s’agit d’une réponse à la grande offensive pro-avortement qui vise a définir le meurtre des enfants à naître en tant que droit de l’homme et part des services médicaux » (le journaliste catholique Thomas Terlikowski, Fronda.pl).
Pour l’Eglise catholique en Italie, la pilule abortive le RU 86 est une « fissure » dans la société italienne et elle recommande aux médecins de s’y opposer. Elle refuse sa commercialisation, décidée le 30 juillet par l’agence italienne du médicament, au motif que c’est un avortement qui ne dit pas son nom. Rappelons que la loi de 1978 a légalisé l’avortement dans des conditions précises et restrictives. Le recours a la pilule abortive banaliserait cet acte considéré comme un petit « meurtre. » Et de menacer d’excommunication les médecins qui la prescriront, les femmes qui y auront recours et ses propagandistes ! De plus en plus de gynécologues refusent de pratiquer l’avortement : ils étaient 58 % en 2005, 70 % en 2008.
Pour commencer, il faudra prévoir que les femmes choisissant la RU86 restent trois jours à l’hôpital jusqu’à l’expulsion totale du fœtus !! Imaginez la mise en pratique de ce missile de dissuasion …
Pour finir, quelques chiffres : dans les 26 hôpitaux qui, depuis 2005, prescrivent le RU 486 de façon expérimentale, les avortements non chirurgicaux sont restés très limités. D’ailleurs, les IVG sont en baisse en Italie. En 2008, 121 406 avortements ont été pratiqués, soit une baisse de 4,1 % par rapport à 2007 et de 48,3 % par rapport au pic de 1982. Effet classique de la légalisation, fut elle limitée.
Quelques questions.
Comment se fait il que la Pologne, membre de l’UE, impose à tous les autres membres de l’UE, un veto qui rentre en contradiction avec la position officielle de défense des droits des femmes ? Le respect des valeurs chrétiennes défendu par la Pologne est donc plus fort que le respect des droits des femmes, pièce maitresse de la démocratie ? Comment accepter que la Pologne exporte sa politique anti avortement, en interdisant l’accès aux normes internationales en matière de santé reproductive, dans des pays où la vie de millions de femmes est en danger ?
Pourquoi la même UE observe un mutisme absolu, quant aux manigances de l’Eglise catholique sur la pilule abortive ?
Bien sûr tout cela n’est que broutille, quand on compare avec l’artillerie lourde de certains pays musulmans. Ainsi au Soudan, une journaliste est condamnée à 40 coups de fouet pour tenue indécente. Entendez, elle portait un pantalon…
Ne nous y trompons pas : il s’agit toujours, par le biais, ou frontalement, de renvoyer les femmes au cachot.
Anne Zelensky