On est sauvés, on a un ministre du déconfinement !

Je vagabonde dans les livres de ma bibliothèque.
« La réalité n’est que cela, ce que tu éprouves » faisait dire Carlos Cataneda à son sorcier Yaki dans L’herbe du diable et La petite fumée.
Qu’est-ce que j’éprouve ?

Je me sens dans la peau d’un personnage d’un tableau d’Edward Hopper, entre innocence pensive du moment et attente consciente de la fin.

Dans les rues, les contrôles des Ausweis virent au délire.
Gendarmes et policiers s’en donnent à cœur joie. Fouille de sacs pour voir si le quidam contrôlé a fait suffisamment de courses et s’ils ont “le sentiment” (qu’est-ce vient faire le sentiment là-dedans?) que ce n’est pas le cas, ils taxent ; amende pour avoir porté son sac poubelle jusqu’à une colonne à ordures située à 40 mètres de chez soi sans s’être signé une autorisation ; sanction pour s’être déplacée pour acheter des serviettes périodiques ou un test de grossesse, produits non essentiels et donc ne justifiant pas une sortie du confinement ; 135 € pour avoir osé se déplacer à bicyclette…

Une avocate rappelle dans les colonnes de Marianne que seuls les décrets pris en Conseil des ministres font foi. Et rien de tout cela n’apparaît dans les décrets. C’est Castaner qui les interprète à sa manière et les joyeux drilles sous ses ordres ne rechignent pas à la tâche.
Qui a écrit que “la dictature arrivera par la santé“?

Autour de moi, après quinze premiers jours vécus dans une relative indifférence, la peur s’installe.
Reportages sur des mourants trimballés dans des trains, sur des ambulanciers prenant en charge une vieille femme dont le commentaire nous apprend qu’elle est décédée quelques heures plus tard, sur le personnel soignant toujours à la recherche d’un masque, d’une bouteille d’oxygène, demandant aux ministres de fermer leur gueule et d’agir, ne participent pas à apaiser les nerfs.

Des nouvelles d’un copain de mes années de jeunesse. C’est aussi cela, le Covid-19, retrouver d’anciens liens. Il vient de passer dix jours terribles, il a cru mourir. Le mal jaune lui a été transmis par un jeune collègue dont la femme travaille dans un hôpital. Le médecin lui a affirmé que le pire était derrière lui, mais qu’il mettrait des mois à s’en remettre. Il a le souffle d’un noyé.

Après la peur, la terreur.
Combien de caractères vont-ils se lézarder avant de tomber en ruine dans des crises d’angoisse ?
Combien vont s’effondrer dans la solitude ? Combien vont se disloquer dans l’anxiété dont les médias sont les grands distributeurs ?
Et pendant ce temps, Macron, Philippe, Véran, Salomon exercent le ministère de la parole sans une pause dans leur logorrhée de bobards qu’ils qualifient de “transparence”.

Un ami me dit qu’il commence à être hanté par le Covid-19 et le confinement qui va avec. Réveil à une heure du matin, lecture, impossible de se rendormir. Il ne supporte plus de tourner en rond dans son appartement.
Sortie pour quelques achats, une heure de course en fin d’après-midi. Visioconférences plusieurs fois par jour. Lecture et musique classique. Cela ne suffit plus.
« L’éternité c’est long, surtout vers la fin » (Woody Allen)

Pour qu’elle nous paraisse moins éternelle, le gouvernement du blabla vient de nous doter d’un ministre du Déconfinement : Jean Castex, maire de Prades (66) et jusque-là “monsieur Jeux olympiques” auprès de Doudou.

L’homme est connu dans le milieu de la santé pour avoir été, de 2004 à 2006, directeur de l’hospitalisation et de l’organisation des soins au ministère des Solidarités et de la Cohésion sociale, et de 2006 à 2007, directeur de cabinet de Xavier Bertrand au ministère de la Santé. Édouard Philippe le présente comme « redoutablement efficace ».
Cela laisse-t-il sous-entendre qu’il a contribué à la consolidation de l’hôpital public de 2004 à 2007 comme un bulldozer contribue à maintenir un mur debout ?

Les journées étiolent les passagers du confinement que nous sommes.
Mais heureusement, un autre grand comique de la Macronie vient nous redonner un peu de clarté, le préfet Lallement, et ses remarques toujours aussi fines :

Le Conseil de santé de Macron ne pourrait-il pas examiner son cas ?

Marcus Graven

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15 Commentaires

  1. Un ènième ministère vient d’être créé, c’est pas grave c’est l’état qui paye …. Avec autant de premiers de cordée on se demande pourquoi la France va si mal qu’elle risque d’exploser d’en peu de temps ?

  2. Dommage que l’on ne trouve pas un ministre contre la connerie : il aurait du boulot pour un moment.

  3. Pour l’aider dans sa lourde mission du déconfinement, il lui faudra bien quelques hauts comités théodules, qui pourraient être dirigés par Aurore Bergé ou siconne qu’elle dit aïe (elle est grillée comme porte vérole donc faut bien lui trouver un nouveau job) ainsi que d’un aréopage scientifique trié sur le volet qui ne comportera en outre aucun climato-sceptique, car ceux-ci ne connaissent rien à la médecine, comme le Pr Raoult.

  4. On est sauvés, on a un ministre du déconfinement !
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    Comme les socialos tout est dans l’inutile bien payé .Avec la vieille mitte nous avions le ministre du temps de libre (lol) puis pour faire plaisir aux bretons (dont il n’avaient rien a foutre) il déciderent d’appeller les cotes du nord , les cotes d’armor (on cherche encore l’effet escompté) puis nos malheureux aveugles devinrent malsvoyants (ils ne virent pas en brie leurs allocations handicappés augmenter pour autant) …..il n’y a plus que des irresponsables se croyant indispensables . Si un tapedur ne prend pas la barre du bateau a la dérive alors ?????????????

  5. c’est un fou dangereux, à interner rapidement et je suis psychiatre

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