Onfray écrit à Macron, sur le doigté et son fondement…

Vous connaissez cette expression énoncée lorsqu’on a épuisé toutes les solutions envisagées et qu’en dernier recours, on se rabat sur la pire qui reste : « Foutu pour foutu… ». C’est vraisemblablement ce qui vient d’arriver à Michel Onfray, toujours très remonté d’avoir été évincé comme un malpropre de France Culture qui, dans une lettre ouverte (sur son site web) adressée à Emmanuel Macron se déchaîne. Expliquant sa « familiarité » par les récents comportements du Président « aux Antilles enlaçant un beau black bodybuildé en prison », l’entête donne le la : Lettre à Manu sur le doigté et son fondement. Un brûlot choquant en même temps qu’hilarant. Qui ne plaira pas, mais pas du tout, au Président.

Tous ces derniers mois, Michel Onfray ruminait. Déjà, il n’avait pas digéré la fête de la musique à l’Élysée où le couple Macron s’affichait, l’air comblé, avec « une brochette d’individus, eux aussi très férus de ce subtil langage des signes » (allusion au récent doigt d’honneur antillais), qui avait chanté « suce ma b… et lèche mes b… » sans provoquer chez lui un froncement de sourcil, alors que le Président avait, quelque temps avant, tancé un jeune qui l’appelait « Manu ».

Aussi, la scène torride des Antilles montrant le Président de la République, extatique, entre deux racailles n’a-t-elle pas amélioré son humeur. Onfray, qui semble n’avoir plus rien à perdre enfreint avec un humour cinglant, sans aucune limite toutes les règles de bienséance, transformant les soupçons d’homosexualité visant Macron en certitude quasi absolue. De la fête de l’Élysée où des rappeurs noirs se trémoussaient au « doigt dans le cul » immortalisé aux Antilles, « on ne dira pas que tu caches ton jeu, il n’y a que les crétins pour feindre que tu dissimules. Tu es du genre à nous le mettre bien profond, pour dire clairement ce qui ne devrait pas te choquer sous forme de mots puisque la chose te ravit quand elle se trouve exprimée sous forme de geste ». Le philosophe ne pouvait se montrer plus explicite…

Mais ces épanchements particuliers ne sont « presque » rien comparés aux griefs qu’il lui adresse. Non pas en cinq points mais en « cinq doigts » qui font que « la main est passée tout entier ». Résumons.

L’évaporation des cinq millions d’euros de ses bénéfices en tant que banquier chez Rothschild, la levée de fond illégale pour sa soirée dispendieuse à Las Vegas quand il était candidat, l’affaire Benalla sur laquelle il l’interroge « Qu’y a-t-il entre lui et toi pour que se trouvent détruites les preuves des coups tordus de cette affaire ? », la présence exclusive de Bestimage tenue par Mimi Marchand, ancienne reine de la nuit anciennement mariée avec un braqueur (encore un ! ) qui seule gère les images présidentielles « Que sait-elle, que tait-elle ? », elle qui se rend à l’Élysée tous les jeudis ? Et le « Fist fucking final » pour dénoncer les changements de règles pour nommer ses potes à certains postes.

Calomnie ou diffamation, propos injurieux, homophobie, les motifs pour traduire Michel Onfray en justice ne manquent pas. En même temps, le président semble apprécier le parler cash et les attitudes trash… Cette diatribe décapante ? On ne va pas se mentir, elle a le mérite de dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas.

Et on ne sait pas si, publiée le 1er octobre, elle a un rapport avec la scène que Brigitte Macron vient de faire à son mari – article de Valeurs actuelles du 4 octobre – en tout cas, elle lui aurait hurlé qu’il « faut arrêter les conneries ! ». Elle ne parvient plus à le canaliser, son petit ? Devenu ingérable, le gamin, depuis qu’il est président ? Il a pris le melon, la célébrité lui fait perdre la boule, il n’en a tellement rien à cirer des Français qu’il se moque de l’image qu’il peut leur donner ? Il n’en fait qu’à sa tête tourneboulée par le charme de racailles ? Se fout de ne pas être réélu, de toutes façons, c’est l’Europe qui décide de tout, il peut donc s’amuser à être président avant de redevenir banquier ou être parachuté à un autre poste doré ?

En attendant, Onfray l’a décidé : cette deuxième missive à « Mon chéri », vu qu’il a maintenant plus de temps pour s’y adonner, sera suivie d’autres. On frémit et… on rit d’avance. A moins que Emmanuel Macron, volontiers procédurier, ne l’attende au tournant, le philosophe devrait assurer ses arrières…

Caroline Artus

https://michelonfray.com/interventions-hebdomadaires/lettre-a-manu-sur-le-doigte-et-son-fondement

https://www.valeursactuelles.com/politique/il-faut-arreter-les-conneries-maintenant-quand-brigitte-flanque-une-deculottee-emmanuel-macron-99548

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1 Commentaire

  1. Je devais venir parler de mon dernier livre sur l’AVC (Le Deuil de la mélancolie) dans Le Magazine de la santé sur France 5. La date était prise depuis longtemps: lundi 8 octobre de 13h à 14h05. Mon attaché de presse a reçu ce matin un coup de fil de la production annulant mon passage à l’émission au motif de la publication hier de ma “Lettre à Manu sur le doigté et son fondement”. Cela a été clairement dit. Après France-Culture, c’est donc France 5 qui me prive de micro. Cela confirme la censur

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