Orion 23 : un exercice militaire qui piège la France

Un exercice militaire important se déroule en ce moment dans le sud de la France. Du 27 février au 11 mars, 7 000 hommes des trois Armées : terre, air et marine participent à cet exercice qui simule une intervention dans un pays fictif déstabilisé par de vilaines milices.

Selon la version officielle, il s’agit de préparer au mieux les forces de l’armée française à un conflit de haute intensité afin de rompre avec les habitudes de lutte contre le terrorisme dans les pays africains de ces dernières années avec les résultats que l’on connaît. Une deuxième séquence de cet exercice prévoit la simulation d’un affrontement aéroterrestre de haute intensité contre un autre État avec le déploiement de 12 000 militaires dans le nord-est de la France au cours du printemps prochain.
Dans les conditions normales et souhaitables de maîtrise et de perfectionnement des moyens de la Défense nationale, une telle opération ne pourrait que recueillir l’approbation des citoyens et les clameurs d’admiration des patriotes.

C’est ainsi que sur Boulevard Voltaire ce matin, l’auteur d’un article dont le titre est : « L’armée française trouve sa solidité en actes », insiste sur le fait que la France pourrait bien se donner les moyens d’une politique de défense qu’elle veut audacieuse. Cet exercice était prévu depuis des années et n’aurait aucun lien avec la guerre en Ukraine. Il mettrait en œuvre beaucoup de capacités décisives de nos armées et aurait de quoi faire taire ceux qui parlent d’un déclassement.

Cette vision quelque peu idyllique a été très tôt contredite par Christine Tasin qui soupçonne Macron de vouloir paraître comme un grand garçon aux yeux de tous les chefs d’États européens et de Biden qui le méprisent et ce, après avoir délaissé nos forces armées pendant des lustres dans un contexte de haine pour la France et ses militaires.

Un article de Riposte Laïque du 15 février dernier insiste avec virulence sur le délitement de nos forces armées et surtout sur l’ineptie d’une idée d’assaut aéroporté qui n’a plus aucun sens depuis longtemps au strict plan tactique.

En réalité, si cet exercice était prévu depuis longtemps selon les dires des militaires, il semble vain de nier son lien avec la guerre OTAN vs Russie en Ukraine. Selon le journal Le Monde du 24/02/2023, même si Orion a été préparé depuis 2020, il a été musclé par l’état-major français après l’opération spéciale de la Russie afin de s’approcher des conditions rencontrées sur le terrain et de préparer au mieux les forces tricolores à un conflit de haute intensité.

En fait, cela va plus loin car l’approbation par le Parlement d’une entrée en guerre de la France s’avère problématique, des oppositions de la société civile apparaissent en Europe et en France et il est loin d’être certain que le corps militaire soit très enthousiaste à l’idée d’affronter l’armée russe. Ces raisons expliquent que Macron hésite et tergiverse pour le moment. Or, il veut sa guerre. Il lui faut donc contourner ces obstacles et faire rentrer notre pays dans le dispositif belliciste de l’OTAN par étapes. Orion tombe à pic.

D’abord comme le dit « Libération », cet exercice simule une intervention dans un pays « Arnland » déstabilisé par des milices, frontalier d’un État puissant orchestrant ces troubles : « Mercure ». Toute ressemblance avec l’Ukraine, la Russie et Wagner serait autre que fortuite.

Le deuxième point est que les forces françaises sont en première ligne. Comme le souligne le général commandant la 11e brigade parachutiste, l’enjeu du largage de celle-ci qualifié « d’entrée en premier » est d’offrir aux autres forces une porte d’entrée pour leur permettre de se déployer. Jolie perspective et gloire à la mémoire de la 11ème brigade.

Autre information de taille dans le « Figaro » du 25/02/23, « la France revendique un rôle majeur au sein de l’OTAN ». Voilà qui est nouveau et qui ne peut que flatter la vanité de Macron et le mettre en bonne position pour un poste mondialiste d’envergure dans trois ou quatre ans. En attendant, Orion fait apparaître que si nos meilleures troupes participent à l’explosion du conflit actuel, elles seraient les premières à souffrir et à avoir de lourdes pertes. Et comme cela a déjà été dit sur Riposte Laïque, ce serait autant en moins pour affronter nos véritables ennemis ce qui ferait bien les affaires du dément de l’Élysée.

Comme le dit un article de Réseau international du 28 février dernier, ces exercices de grande envergure en cours démontrent que Paris n’exclut pas la participation directe de ses militaires au conflit armé sur le territoire de l’Ukraine. Ils peuvent, dans un avenir proche, nous engager dans cette guerre sans que nous soyons (au moins maintenant) juridiquement en guerre. Comment refuser d’intervenir après ces importantes manœuvres sur notre sol surtout si nous avons revendiqué un rôle majeur ? Macron veut que la France, qu’il hait de toutes ses forces et dont il veut la disparition, participe à un conflit ouvert avec la Russie. Désormais, la France, légèrement en retrait jusqu’à maintenant, peut se retrouver associée, aux yeux de Moscou, à la politique d’agression de Washington au même titre que la Grande-Bretagne. Orion piège la France. Au vu de la puissance russe, cette affaire peut déboucher sur un désastre militaire et une descente de notre pays aux abîmes humaines, économiques, politiques.

La presse a bien relevé que cet exercice est international et associe des militaires britanniques, espagnols, américains, italiens aux nôtres. Tous appartiennent à l’OTAN. En revanche elle se montre très discrète sur leur nom, leur nombre, leur rôle, les qualifications des unités, etc. notamment pour ce qui concerne les Américains et leurs valets en chef, les Britanniques.

Elle se montre encore plus discrète sur la durée de leur présence. Une fois les manœuvres terminés, que deviendront ces troupes ? Rentreront-elles sagement chez elles ou certaines s’installeront-elles à demeure dans l’attente événements extérieurs ? A priori elles devraient vider les lieux. Et si Macron leur demandait de rester, notamment les Américains ? Pourquoi faire ? Pour lui assurer une présence utile, une protection face aux Français, la gendarmerie ne suffisant pas. Un pan de plus de notre souveraineté tomberait. La France serait encore plus intégrée au sein de l’OTAN. Ce ne serait pas pour le gêner.

Si le conflit explose, que deviennent ces troupes ? Vont-elles s’installer chez nous et faire la guerre à la Russie à partir de notre sol ? Auront-elles droit à des espaces qui leur seront propres et sur lesquels elles exerceront une autorité ? Pas de réponse. Ce serait faire encore plus de la France une cible privilégiée de l’adversaire.

En définitive, avec l’exercice Orion, la France, courant ainsi des risques immenses pour son destin, a fait un pas de plus vers une guerre qui n’est pas la nôtre et qui pourrait nous opposer à un pays dont nous avons le plus grand intérêt à être l’allié et l’ami. Nous le devons au foldingue incompétent qui occupe l’Élysée et qui nous hait d’une manière absolue. Nous le devons aussi aux deux minables qui l’ont précédé et qui ont commis la forfaiture de nous faire revenir au sein de l’OTAN.

Nous le devons aussi à l’impéritie d’une opposition parlementaire qui n’en est pas une. Face à ces risques majeurs que disent les partis de gauche ordinairement pacifistes lorsqu’il s’agit de l’intérêt de la France ? Et le marais des LR ? Rien. Comment réagit Madame Trahison ? Son commis a proclamé l’adhésion du RN à la guerre de l’OTAN ! Comme l’a dit Jean-Marie Le Pen , le dernier jour de sa présence au Parlement européen : « un jour vous serez maudits ».

André Posokhow
3 mars 2023