Oui, les atolls du Pacifique se soulèvent, donc pas encore Waterworld  !

Le 29 juin 1989, Henri Sannier – star du JT de l’époque – annonce, avec la componction de circonstance que, selon le directeur du bureau de l’environnement de l’ONU, précurseur du GIEC, « dans les 10 ans à venir, des zones et villes côtières seront submergées, de même que les îles basses, du fait du réchauffement climatique. »

Trois décennies de prédictions apocalyptiques imaginant des montées des eaux de plusieurs mètres s’ensuivent, jusqu’à la COP 23 de Bonn (6 au 17 novembre 2017) où des scientifiques exposent que leurs études ne montrent pas une réduction significative de la surface des atolls… Mais, mieux encore, révèlent dans de nombreux cas, une augmentation de la surface des terres émergées.
N’en déplaise aux réchauffistes, la remontée des eaux au cours de l’holocène, mesurée par cyclo stratigraphie sur une vingtaines de points remarquables répartis sur tous les continents,  et tout particulièrement depuis 2 000 ans, montre que le déluge n’est pas pour demain !

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Des mises en scène convaincantes

En 1990 le GIEC nouveau-né prédit qu’au plus tard en 2020, les Kiribati seront entièrement submergées. Premières victimes du nouveau déluge annonçant Waterworld dans tout le Pacifique avant que l’océan Indien succombe à son tour.
Des « savants climatologues » annoncent même que le prochain cyclone les engloutira. Une info reprise par des revues et chaînes thématiques réputées « sérieuses ». À part que cet archipel, situé de part et d’autre de l’équateur, est rarement visité par les cyclones, force de Coriolis oblige.
Les oracles rattraperont cette bourde en claironnant en chœur que les cyclones touchent « indirectement » l’archipel. Des vidéos sélectionnées abondent dans ce sens.
Quoi de plus spectaculaire que ces habitations les pieds dans l’eau, quand l’inondation résulte de pluies tropicales ou des débordements de houles, très vite évaporées ? Ce n’est pas un hasard si les farés traditionnels étaient sur pilotis.

Pour les médias panurgiques, cet archipel devrait subir un engloutissement digne des plus spectaculaires films catastrophes avec cadavres emportés par les éléments, requins qui s’en régalent, cohortes de réfugiés climatiques affamés et hagards, insuffisance des secours face à l’ampleur du désastre, bateaux qui coulent après avoir été pris d’assaut par les désespérés et hélicos trop lourdement chargés qui se crashent.

L’alibi « scientifique » reposait sur un affaissement du rivage résultant de l’exploitation excessive des « lentilles » ces poches d’eau de pluie retenues dans le sous-sol corallien des motus. Pour préserver cette ressource, sans nuire au développement touristique, il a suffi d’installer des petites unités de dessalement de l’eau de mer. Depuis, le rivage s’est stabilisé. Il ne reste plus qu’à attendre que les dépôts de sédiments naturels le renforcent.
Peuvent y contribuer des miki miki (pemphis acidula) dont les Paumotus ont depuis longtemps compris l’intérêt. Ces arbustes de bois très dur, hauts de 3 à 5 mètres, apprécient les sols calcaires salés, peuvent se passer d’eau douce et ont des racines assez fortes pour solidifier leur emprise. Normalement ses graines sont apportées par la mer mais rien n’interdit d’aider la nature.

La résilience des atolls de Kiribati (Micronésie) à la sécheresse :  comparaison entre un système urbain et un système rural

La situation progressivement stabilisée posa alors un problème de crédibilité aux apôtres du réchauffement. Qui continuaient à annoncer gaillardement la catastrophe prochaine, en la repoussant de quelques années… Et puis, que faire des milliards alloués ?
En a résulté un néocolonialisme climatique : en réussissant à les convaincre d’une catastrophe imminente, le GIEC et ses satellites locaux ont déporté en Nouvelle-Zélande une partie des habitants des Kiribati qui n’avaient rien demandé à personne. Vivant heureux dans une société océanienne traditionnelle, ces gens sont aujourd’hui parqués dans des suburbs où règnent la violence, la drogue, le suicide et le racisme.

Certes, il y eut des mouvements de population antérieurs, mais ils n’avaient rien à voir avec un exode de réfugiés climatiques.
Les micro-États du Pacifique (sauf la Polynésie française et Hawaï parce qu’ils sont sous la tutelle bienveillante de grandes nations) font quasiment partie du quart monde. Grande pauvreté et désert sanitaire. Quand c’était possible (double nationalité ou États associés), la moitié des populations avait déjà émigré en Australie ou en NZ, exilés économiques bien avant les prédictions réchauffistes.

Les Tuvalu, ces îles qui osent contredire le GIEC

Alors qu’on avait annoncé une submersion imminente des Tuvalu (en même temps que les Kiribati), cet archipel polynésien du centre Pacifique, latitude moyenne 8° S, voit la surface de son territoire s’étendre de plus en plus.

Un grand BRAVO à nos voisins du Nord... de Tuvalu - le blog kodamian

Des chercheurs de  l’université d’Auckland (NZ) ont publié une étude dans la revue « Nature Communications » pour expliquer pourquoi la réalité n’était pas conforme aux prévisions du GIEC.
Ces scientifiques ont analysé une multitude de photos aériennes et mesures satellites effectuées entre 1971 et 2015. Ces clichés et paramètres englobent les 9 atolls principaux des Tuvalu ainsi que 101 petits motus coralliens.
Cette observation sur plus de 40 ans montre que la taille de 8 atolls sur 9 ainsi que celle des 3/4 des îlots coralliens ont augmenté en surface de l’ordre de 3 % et en hauteur d’environ 2 %. Les autres étant sans altération notable. Ce qui devrait inciter Wikipédia à rectifier ses infos apocalyptiques sur ce sujet.

Un tel constat conduit ces chercheurs NZ à inviter la communauté scientifique à repenser sa vision dogmatique des archipels. « Nous avions tendance à considérer les atolls du Pacifique comme des formations géologiques statiques, qui vont simplement être inondées au fur et à mesure de l’augmentation du niveau des océans, mais il existe de multiples preuves que ces îles sont géologiquement dynamiques et en constant changement », indique le co-auteur de l’étude Paul Kench.

Pour expliquer cette tendance, ces scientifiques avancent des explications déjà retenues ailleurs : le mouvement des vagues qui déplace les sédiments, le sable, les coquilles et débris divers, qui s’accumulent, s’agrègent et se stratifient sur le pourtour des îles. Complétés par les matériaux apportés par les tempêtes qui compensent le phénomène d’érosion côtière. Sans oublier la pousse du corail assez rapide pour rendre obsolètes en quelques décennies les cartes marines. À cela s’ajoute un volcanisme pas tout à fait éteint, et une lente remontée de la lithosphère qu’on constate sans s’accorder sur toutes les causes. 

La mer remonte moins vite que la terre !

Virginie Duvat, géographe à l’université de La Rochelle et chercheuse de terrain jette un pavé dans le marigot de la pensée unique en publiant en 2015 une étude sur 4 atolls des Tuamotu en Polynésie française : Rangiroa, le plus peuplé et urbanisé, Tikehau, Mataiva et Takaroa, plus ruraux. En tout 106 motus de tailles diverses.
Elle constate que depuis le début des années 1960, 28 ont perdu un peu de surface, 39 se sont agrandis et 35 sont restés stables. Un seul motu a disparu, car il a servi de carrière pour agrandir un autre îlot. Et trois nouveaux îlots se sont formés !
Les phénomènes d’érosion sont les plus marqués là où les Paumotu ont agrandi leur territoire en empierrant des terre-pleins, et en construisant des pontons, des digues et des petits ports, sans mesurer l’impact que ces aménagements avaient sur l’environnement.
Les remblais, les terre-pleins et les murets préconisés par des ignares catastrophistes, loin de protéger la côte, la détruisent ! Mais, au paradis comme ailleurs, les conseilleurs ne sont pas les payeurs.

Quand la côte est bordée d’ouvrages, elle ne peut plus être nourrie en sable, en corail et en sédiments apportés par les vagues et les courants marins. Cela entrave le phénomène naturel d’exhaussement, un gain faible mais constant du terrain en volume et en hauteur supérieur à la montée des eaux du Pacifique de l’ordre de 2 à 3 mm par an.
L’argument de l’augmentation du CO2 dissous dans l’océan augmentant son acidification et entraînant la mort des coraux à terme se retourne contre lui même. Puisque les coraux morts contribuent à renforcer les rivages en s’y accumulant, et servent ensuite de substrat à des madrépores vivants, eux aussi apportés par les mouvements de l’océan.

Virginie Duvat récidive en 20I7 en publiant une étude élargie portant sur une centaine d’îles du Pacifique soit 400 motus  : archipel Marshall, Kiribati, Tuvalu, États fédérés de Micronésie, Tuamotu sont au programme. Une belle balade… La statistique confirme et renforce les premières observations : 77 % sont stables, 15 % sont en expansion et 8 % en légère régression. En d’autres termes, si le niveau de la mer monte un peu, les îles montent au moins aussi vite, sinon plus.

Par ailleurs, des sismographes (destinés à l’origine à mesurer l’impact sur les autres atolls des explosions atomiques de Mururoa et Fangataufa) ont enregistré un peu partout des signaux liés aux mouvements tectoniques provoquant une dilatation du magma qui pousse la lithosphère vers le haut. Outre quelques volcans actifs, on trouve en Océanie des dizaines de volcans en sommeil, mais ni éteints ni inertes.

Un autre phénomène surprend parce qu’il contrevient à ce qu’on croyait jusqu’alors : aux Tuamotu, après le passage d’un cyclone, si le littoral a été fortement érodé à certains endroits par la tempête, ailleurs on constate des dépôts très importants de sédiments. Et les deux s’équilibrent. Les seules victimes sont les cocotiers décapités.
En témoignent les villages abandonnés au fil des siècles et reconstruits sur un autre motu en fonction des variations de la géographie locale.
Les farés en niaou (feuilles de cocotier tressées) ne sont pas datables, trop mêlés aux autres débris végétaux quand il en reste. Mais les ossements humains et les parcs à poissons en pierres de corail datés au carbone 14 ne laissent planer aucun doute. Depuis toujours, les atolls sont des structures vivantes, évolutives, auxquelles les hommes s’adaptent.

Sur le long terme : atolls en formation et atolls surélevés

Nouvelle gifle pour le GIEC : les atolls en formation dont on peut observer les modifications au cours d’une vie humaine. La configuration standard est celle d’une île élevée entourée d’un lagon protégé par un récif barrière. Comme Huahiné où j’ai vécu, discutant avec les anciens, et examinant des photos sépias vieilles de plus d’un siècle. Certes le volcan s’affaisse lentement et l’érosion marine fait reculer un peu le trait du rivage là où il est le moins élevé, mais… les sédiments emportés par les courants côtiers s’accumulent ailleurs, constituant un cap émergé là où il n’y avait que des « patates de corail » affleurantes… Et le platier extérieur, entièrement sous l’eau auparavant,  se rapproche de la surface, amorçant la construction de nouveaux motus dont les concrétions les plus élevées ne disparaissent plus sous les houles.

Last but not least, les atolls surélevés à l’échelle géologique (mais pas que…) de type « makatéa » : une configuration particulière où un anneau corallien s’est soulevé du fait de mouvements verticaux du plancher océanique asséchant le lagon. Le plus spectaculaire est Makatéa entre les îles Sous-le-Vent et les Tuamotu, un atoll surélevé avec des falaises de 80 m de haut.

Makatéa 2019

Ce nom a servi ensuite à catégoriser tous les atolls surélevés de façon moins spectaculaire comme Niau, Tikehau, Rimatara et Rurutu en Polynésie française et Mangaia chez nos voisins de l’archipel Cook.

Mangaiacoupe.png

Par ailleurs, à Rangiroa, des mesures à l’échelle de la décennie montrent un soulèvement lent mais constant de quelques mm/an supérieur à la montée des eaux.

Prouvant que le destin inéluctable des atolls n’est pas d’être submergés, même si l’exhaussement prend du temps.

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