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Trois dames indignes en campagne contre voiles et burqas

Ce matin là, trois dames d’apparence très respectable s’étaient retrouvées de leur propre initiative dans un café parisien avec une bonne dose d’espièglerie et de détermination et l’essentiel qui consistait en une provision d’autocollants édités par Riposte laïque, puis elles avaient pris la direction d’artères et de places fréquentées et connues pour leur présence en nombre de voilées et de barbus. Mais que tramaient-elles ?
Le joyeux trio repérait les endroits opportuns, à portée de vue, pas trop propres car signes d’une désaffectation, opportune en l’occurrence, des services de nettoyage et donc garantie d’un maintien prolongé des vignettes. Elles s’étaient réparti la tâche : l’une faisait le guet, l’autre repérait les meilleurs emplacements et la troisième collait.

Quelques passants intrigués par la gaieté de cette équipe insolite s’arrêtèrent pour examiner les autocollants et engagèrent la conversation avec bonhommie en exprimant leur approbation et leur soutien à la défense de la dignité des femmes et des hommes. Certains leur demandèrent comment se procurer les vignettes. On les regardait avec sympathie à la fois étonné et admiratif devant le courage et la détermination des trois séniorines, et elles furent convaincues qu’une grande partie de la population n’attendait qu’une occasion de dire tout haut ce qu’elle pensait tout bas sur l’épidémie de voiles et de burqas. Elles s’amusaient franchement en observant le succès de leur entreprise qui libérait la parole de leurs concitoyennes et concitoyens, des gens tolérants, ouverts, généreux et sympathiques qui n’osaient s’exprimer de crainte d’être agressés et taxés de racisme.
Alors que les trois femmes passaient devant un square, elles remarquèrent le cercle rouge barré qui interdisait la présence de chiens dans les lieux. Elles firent naturellement le rapprochement avec l’une des vignettes de RL qui représentait le même signe d’interdiction sur une burqée bleue et l’appliquèrent à côté du chien dans un grand fou rire. Un jeune noir qui passait par là leur lança un gentil sourire complice.

Les trois commères âgées respectivement de 63, 74 et 90 ans m’ont dit qu’elles espéraient vivement que toutes les lectrices et lecteurs de Riposte laïque commanderaient les autocollants de la campagne « Ni voile, ni burqa » et qu’ils proliféreraient plus que ces chiffons indignes. « Si nous, à notre âge, on l’a fait, alors tout le monde peut le faire » ont-elles conclu. Ne les décevons pas !
Rose Martin




Chère Caroline Fourest, Prochoix n'a-t-il pas mieux à faire que de mépriser "des anciennes du MLF" ?

Chère Caroline Fourest,
Nous sommes étonnées et blessées que tu aies laissé publier l’article de C. Brancher sur Riposte laique, dans Prochoix de juin. Il est plein d’inexactitudes sur notre revue, violent et de mauvaise foi. Que tu aies été exaspérée par les attaques dont tu es l’objet dans la revue, nous pouvons le comprendre. Nous ne partageons pas cette approche polémique.
Mais sache que RL est un ensemble de personnes libres, venues d’horizon divers, parfois en désaccord, mais soucieuses de mettre en commun ce qui les réunit. A savoir le refus catégorique de voir se répandre en France des coutumes et des pratiques qui bafouent les principes de notre république. Oui, nous pensons que l’islam est resté figé sur des dogmes remontant au VIIIe siècle, qu’il n’a pas fait son aggiornamiento, et que faute de savoir progresser, il tente d’imposer ses credos urbi et orbi. Et que l’islamisme n’en est qu’une dérive prévisible. Nous pensons que tout un secteur de la gauche s’est, elle aussi, figée dans une bien pensance dangereuse qui fait le lit de ce terrorisme vert. Cette « gauche » mondaine et frileuse refuse de réajuster ses dogmes à la lumière de la réalité présente.

Nous sommes consternées de lire que « des anciennes du MLF sont instrumentalisées par RL ». Quel mépris ! Nous crois tu assez influençables pour nous laisser dicter nos opinions ? Penses tu un seul instant que cette poignée de féministes qui a eu le courage de secouer le cocotier patriarcal, il y a quarante ans , puisse céder à une quelconque manipulation ?
Nous en avons vraiment assez de voir colporter des ragots sur cette revue à laquelle nous collaborons avec conviction. Nous n’avons rien à voir avec l’extrême droite et tu le sais bien. Sache le , RL est pour nous un des seuls lieux où la pensée, la vraie, celle qui prend des risques et délaisse le politiquement correct, peut se donner libre cours. Quel bonheur d’avoir toute latitude de penser, oui, d’oser penser. Avec le risque de déranger et déplaire.
Nous aimerions que cette réponse à l’article cité, qui a profondèment choqué les membres de RL, soit publiée dans le prochain Prochoix, en vertu d’un élémentaire droit de réponse.
N’y a-t-il pas de cible plus appropriée que de s’acharner sur un media, dont tu partages la plupart des analyses ?
Avec nos sentiments amicaux,
Alice Braitberg, Annie Sugier, Anne Zelensky




Mohamed Sifaoui ne supporte pas l'audace du discours de Pascal Hilout

J’ai été heureux de retrouver Riposte aujourd’hui 16 septembre.
J’étais vaguement au courant de la polémique R.L.- Sifaoui grâce à l’amabilité de Respublica, bien que je n’y sois plus abonné depuis la création de RL, ils me font profiter quelques fois de leurs bonnes pages.
Ainsi j’ai reçu le n°619 du 01/11/2009, j’y ai découvert l’article instructif de Monsieur Sifaoui.
Les généreux expéditeurs, compatissants, ne voulaient pas laisser un ancien abonné dans l’ignorance des attaques malveillantes que subit son nouveau journal.
Je passe sur les amabilités à l’égard de RL en particulier de Pierre, c’est la réaction d’un homme blessé dans sa foi. C’est un musulman convaincu, personne ne doute de sa sincérité, et pour un musulman on ne plaisante pas avec la religion. Les réactions du monde musulman aux caricatures du journal danois sur Mahomet en témoignent.
M. Sifaoui se présente comme très éclectique, il nous précise qu’il a de très bons amis chez les athées, humanistes, ou agnostiques ce qui est tout à son honneur, il ne cite pas les homosexuels, mais ne lui faisons pas l’injure de penser qu’il leur veut du mal.
Pour l’ignorant des choses de la foi musulmane que je suis, cette religion me semble bien compliquée à déchiffrer. J’ai conscience de n’en voir que l’écume médiatique, mais lorsque les faits sont répétitifs à ce point dans la durée et dans l’espace, comme l’atteinte aux droits de l’homme, il est normal que des interrogations naissent dans un esprit mal préparé.
Monsieur Sifaoui insiste beaucoup sur la différence fondamentale qu’il y a entre l’islam et l’islamisme, il ne faut pas confondre.
À partir d’un même livre, le Coran, il y a deux manière de comprendre, une bonne et une mauvaise.
Les talibans par exemple, dont c’est la mission d’étudier le Coran, comprennent mal.
En plus, ils en appliquent la loi : La charia, une loi divine, dont ils nous offrent en Afghanistan une expérience concrète, en situation.
Selon M. Sifaoui, dans le Coran il y a ce qui est écrit et ce qu’il faut comprendre.
Les talibans probablement nés braves types, après leurs passages dans les madrasas et les universités coraniques n’ont pas développé leurs esprits critiques, ils lisent donc ce livre au premier degré. Ils font du tort involontairement à la cause qu’ils servent avec trop d’ardeur.
Cette belle idée, en l’état, devient quasiment invendable en occident, même en promo.
Ils ne sont pas les seuls, il faut croire que les dirigeants de beaucoup de pays qui se réclament de l’islam n’y comprennent rien non plus.
Si Monsieur Sifaoui fustige les gens qui ont une mauvaise compréhension de l’islam, remarquons qu’il rate une occasion de nous indiquer les bons passages du Coran que nous ignorons. Il aurait fait œuvre pédagogique.
Plus gênant à mon avis est la charge contre notre ami Mohamed Pascal Hilout qu’il nomme aimablement le petit Mohamed de poche.
En somme, nous sommes devant deux comportements qui s’opposent.
Monsieur Sifaoui qui connaît bien les dérivent des extrémistes, leur met tout sur le dos pour dédouaner une religion de paix et d’amour, peut-être même pour le pardon des pêchers, mais là je ne suis pas certain de ne pas emprunter à la concurrence.
Je ne doute pas un seul instant qu’il soit contre la lapidation des femmes, contre la pendaison des homosexuels, contre la discrimination des femmes, favorable à leur accès à la culture et à l’enseignement.
Tarik Ramadan aussi déplore les dérives les plus voyantes, ça la fiche mal en occident, tous les deux acceptent de critiquer les applications de la charia, mais tous les deux sont persuadés qu’on ne peut pas amender une loi divine qui a vocation à devenir universelle.
Les lois dont les hommes de chaque pays se dotent pour organiser leur société, comme la laïcité par exemple, ne sont pas de vraies lois, mais des règlements intérieurs qui doivent rester à usage restreint.
Monsieur Hilout par contre va beaucoup plus loin, il nous dit que le vers est dans le fruit, que cette religion doit être réformée pour en éliminer tout ce qui peut provoquer les dérives fâcheuses dont nous sommes témoins.
Devant l’audace de notre ami, Monsieur Sifaoui, se laisse emporter par l’exécration de ce qu’il pense être une apostasie.
Son réflexe est une condamnation méprisante sans appel : pour qui se prend donc ce donneur de leçon ignorant, comment se permettre une critique envers le prophète, un homme simple certes, chamelier de son état, qui n’a jamais été présenté comme un érudit, mais tout de même, directement inspiré par dieu lui-même, ça compte.
On peut toujours ergoter sur son témoignage qui n’a pas été recueilli à chaud ; nous connaissons aujourd’hui la fragilité des témoignages, la confusion qui se produit quelquefois au bout d’un certain temps entre les songes et la réalité.
Monsieur Sifaoui un homme respectable qui a souffert des tourments que lui ont infligés les extrémistes en Algérie, reprend étonnamment leur intolérance à l’encontre d’un musulman seulement inspiré par ses études et un solide esprit critique.
Lorsque l’on connaît le sort réservé aux apostats dans certain pays, ont ce doute que ce petit Mohamed de poche aurait bien des ennuis si Monsieur Sifaoui exerçait un pouvoir dans un ministère de la vertu pour l’application de la loi divine.
Voyons le bon côté des choses, grâce à ce débat nous pouvons observer un panel de trois hommes de même confession qui me semble assez représentatif.
Un politique musulman Tarik Ramadan, en mission, qui utilise la religion comme outil dans un dessein hégémonique.
Un musulman M. Sifaoui a souffert du fanatisme religieux, il condamne le fanatisme mais pas la religion qui le produit.
Un musulman M. Hilout, pour qui la liberté de conscience, doit s’arrêter à la conscience de chacun, nul besoin d’en faire un étalage ostentatoire dans un dessein prosélyte, ni de s’imposer des contraintes quotidiennes hors d’âge.
Un dernier mot à propos des étiquettes sur la burqa et le voile que R.L. émet, je n’y suis pas favorable, je crains qu’il soit plus ressenti comme une provocation que comme un argument décisif pour renoncer à cette aberration.
Par contre bravo pour “Les dessous du voile” c’est un livre argumenté qui fait réfléchir.
Bravo pour la pétition sur la burqa, je l’ai signé des deux mains, nous sommes dans une république laïque, un état de droit, c’est une nécessité pour nos législateurs de veiller à écarter tout ce qui peut diviser une république une et indivisible. Ils ont le devoir de chercher à nous faire vivre tous en bonne harmonie.
Amicalement,
Guy Beaupin




Lettre à mes amis laïques du mouvement « Marocains pour la Laïcité »

Je vous apporte mon soutien et j’eusse voulu vous rejoindre bien que je ne sois pas marocain, toute initiative en faveur de la laïcité, véritable socle pour la paix et un Etat de droits, méritant le soutien du plus grand nombre, le mien propre vous est donc acquis.
Cela dit, j’ai conscience que les entreprises les plus viables sont celles qui avancent prudemment et qui évitent de verser dans la précipitation. Aussi et de prime abord, j’observe un petit désaccord par rapport au second principe énoncé plus haut dans votre déclaration, à savoir, je cite : “Le citoyen a le total droit d’exercer sa religiosité comme il le veut en toute liberté”. Cette définition me semble vague pour ne pas dire dangereuse dans la mesure où son interprétation pourrait être diverses permettant ainsi aux uns et aux autres de contourner le principe de laïcité pour l’exploiter à leur guise et comme bon leur semble. A mon sens, il aurait fallu préciser que cette liberté de pratiquer sa religion se devra d’être circonscrite dans l’espace à savoir les édifices religieux propres à chaque culte qui seront tenus de respecter le caractère démocratique, républicain et laïque de l’Etat et de ses institutions et toute référence à la violence, de quelque nature que ce soit, y sera prohibée. Dans le cas contraire, l’expression « comme il veut » réservera pour sûr un large spectre d’ambiguïtés où les fanatiques de tout acabit ne se feront pas prier pour s’y imbriquer et entamer le travail de sape de cette laïcité qui n’est pas encore née du reste et qui, quand elle arrivera, ce que je souhaite de toutes mes forces, trouvera le terrain, pour le moins, miné.
Ensuite, dans votre réponse aux anti-laïques, je note, ce que j’appellerai, un dérapage sémantique et une concession dangereuse par rapport à la question du voile. Vous écrivez dans votre réponse, je cite : « La laïcité n’est pas contre le port du voile. Ce n’est pas parce que la France interdit le voile dans les écoles publiques (a ne pas confondre avec lieux publiques) et que la Turquie l’interdit a l’université (ce n’est plus le cas) que c’est un des fondements de la laïcité. Leurs lois les regarde. L’atteinte au droit de la femme de porter le voile est une atteinte aux convictions, aux choix personnels par conséquent a la liberté individuelle. Une éventuelle laïcité au Maroc ne serait pas contre le port du voile. ».
Bien que chaque pays possède ses propres spécificités ; ce qui sous-entend que chaque système politique se devra d’épouser les valeurs traditionnelles de chaque contrée tout en affichant une rigueur à toute épreuve par rapport aux principes de base, il n’est pas moins que cette liberté que vous évoquez concernant la question du voile est très controversée.
Historiquement : Le voile, la burka, le tchador… ne font pas partie de l’histoire et des traditions des pays nord-africains, pourtant, intervertissant les rôles, les islamistes qui sont un fait de ces dernières 50 années seulement, ne s’étaient pas encombrés de scrupules pour l’importer, l’imposer et le diffuser par tous les procédés imaginables et inimaginables, piétinant de ce fait cette même liberté que vous leur accordez aujourd’hui au nom, comble de l’histoire, de la laïcité !
Politiquement : Le voile qui n’existait donc guère en Afrique du Nord avant le milieu du siècle dernier, est arrivé avec la constitution des premiers groupuscules affiliés au mouvement des frères musulmans créé par Hassan Al Bana en Egypte dans les années 20. Par essence, le fanatisme a besoin de s’exhiber pour exister, contrairement à la foi qui, par définition, est un fait transcendant à l’intérieur de l’individu qui n’a nul besoin de l’exposer aux autres étant quelque chose qui ne se montre qu’à Dieu lui-même. Interdire à un fanatique de s’exhiber par ses tenues vestimentaires (voile, tchador, burka, kamis, tenue afghane…), par la pratique de la prière ou de tout autre comportement inhérent à sa religion sur la place publique, par son aspect extérieur (barbe hirsute, le khôl pour les hommes…), de s’organiser en association ou partis politiques se revendiquant de la chari’a, c’est-à-dire, de l’abolition de la nature républicaine de l’Etat et de la laïcité elle-même, cela équivaudra à une mise à mort de l’islamisme et du fanatisme, d’où le rejet de ces extrémistes de toute compromission ou compromis sur la question de la laïcité.
Ce qui se passe aujourd’hui en France n’est rien d’autre qu’une réaction de défense, somme toute naturelle, d’un organisme infecté par un virus qui menace sa cohésion chèrement acquise ; la révolution française et tous les mouvements philosophiques, politiques et littéraires en amont et en aval de 1789 ayant profondément inculqué les valeurs de liberté et de citoyenneté à ce pays qui, malgré les insuffisances et autres largesses de ces dernières années qui s’expliquent aussi bien par le choix de l’Elysée d’adopter la realpolitik dans son traitement de l’islamisme qui s’aligne ainsi sur la conduite communautaire de l’UE que par la méconnaissance des politiques de la nature de ce fléaux, reste une longue tradition démocratique.
La Turquie peut, quant à elle, être un exemple à méditer pour, justement éviter la ritournelle et ne pas refaire le même chemin qui est en train de transformer la patrie de Kemal Attaturk dans le sens contraire de l’histoire. La transgression de la constitution turque qui interdit à ce jour la formation de partis politiques sur la base du dogme religieux pendant que le gouvernement actuel est issu d’un parti islamiste qui lui aussi est dérivé d’un autre parti intégriste dissout par la loi, fut le début d’une descente aux enfers qui n’a pas encore montré toute sa laideur. Le kémalisme, ayant profondément imprégné la société et l’Etat turques, pourra rendre problématique l’avancée de l’islamisme dans ce pays, par ailleurs, financé par l’Internationale Islamiste, l’Iran qui rêve toujours d’exporter son modèle ainsi que l’Arabie Saoudite ; principal producteur et exportateur du wahhabisme depuis des décennies avec toutes les conséquences qu’on sait, notamment en Algérie qui n’est toujours pas sortie de son pétrin islamiste.
Ainsi donc, la question du voile est discutable dans la mesure où tout le monde s’accorde à dire que quand la fille n’est pas contrainte de le mettre par un frère, un père ou tout simplement par un entourage inquisiteur et foncièrement patriarcal, celle-ci l’est toujours par l’influence d’une atmosphère familiale trop irriguée de religiosité, par les médias lourds, l’école… qui sont, le plus souvent, pris en otage par les tenants d’un ordre moyenâgeux. A partir du moment où ces espaces seront libérés et réhabilités dans leur mission originelle, à savoir celle qui consiste à former la citoyenneté et non le militant, la femme, arrivée à la majorité (étant mineure, tout signe religieux devant être proscrit par la loi ) et jouissant de sa pleine citoyenneté qui suppose une conscience et une pleine capacité d’exercer ses droits et ses devoirs ainsi une scolarité qui l’aura dotée d’une intelligence et d’une instruction telles que le risque de contrainte et de l’influence, sera considérablement réduit, alors et seulement alors, on pourra parler du libre choix de la femme de porter le voile qui sera respecter tout naturellement sur la voie publique mais restera interdit, au même titre que tous les signes évoquant toutes les religions, sur le lieu de travail, en politique, dans les salles de sport, les écoles et les universités ainsi que dans les médias.
Encore une fois, l’espace public est par définition un espace de vivre ensemble et non celui où l’on s’adonne à la promotion des religions. Au-delà de ces aspects brossés d’une manière superficielle, eu égard au cadre dans lequel je me suis autorisé à intervenir, il est un fait que nul ne pourra dénier : le voile comme le kamis et la barbe hirsute ne constituent plus des attributs religieux (ils n’ont jamais été des attributs identitaires ou culturels en dehors de la péninsule arabique) mais sont devenus des signes d’identification et des moyens de propagande d’une idéologie fascisante. C’est la raison pour laquelle les islamistes y tiennent tant et les humanistes s’y opposent au nom de la laïcité.
Avec mes respects
Salutations laïques
Halim Akli




Le bonheur de lire "La nouvelle extrême droite", de Jean Robin

Jean Robin est éditeur, notre journal avait eu le plaisir de l’interviewer avant les vacances.
http://www.ripostelaique.com/Jean-Robin-editeur-auteur-de-l.html
Il vient de sortir un essai, qu’il met en ligne, gratuitement, intitulé « La nouvelle extrême droite ». Cela se lit rapidement, en 1 heure ou 2, selon votre rapidité.
http://tatamis.blogspot.com/2009/09/la-nouvelle-extreme-droite-livre.html
Ce livre tombe à pic, à une époque où notre site subit des attaques sur ce thème. L’auteur, dans un style alerte et agréable, entreprend une comparaison entre l’ancienne extrême droite, et celle qu’il appelle la nouvelle extrême droite, sur quatre critères qui, selon lui, déterminent l’appartenance à ce courant politique.
– Le refus de la démocratie
– Une conception autoritaire de la société
– Une vision raciste du monde, qui s’oppose, en France, à l’égalité républicaine issue des Droits de l’Homme
– Une défense inconditionnelle de l’intégrisme religieux
Se disant gaulliste, l’auteur se démarque de l’ancienne extrême droite, et notamment de Jean-Marie Le Pen, en qui il voit (reprenant des extraits de Riposte Laïque) une marionnette du système, qui a servi à discréditer toute idée de Nation, et à faire notamment passer la pilule européenne. Il pense – ce qui est discutable – que le Front national est sur la pente descendante, définitivement. Certains contesteront également ces quatre définitions, pensant que d’autres critères essentiels, pour caractériser l’extrême droite, sont absents de cet essai.
Mais il a bâti toute sa démonstration (fort polémiste) sur ces quatre points. Et il renvoie la balle à ceux qui, tenant le système depuis trente ans, grands partis politiques ou associations de culture gauchiste, pour les qualifier à leur tour de “nouvelle extrême droite”. Exercice audacieux, périlleux, mais très interpellant.
Il n’a aucune peine à démontrer que, depuis trente ans, les partis au pouvoir refusent toute démocratie réelle, malgré l’habillage des élections.
La composition sociale de l’Assemblée nationale, et des différentes structures démocratiques, sont une caricature où ouvriers et employés, qui représentent près de la moitié de la population, sont exclus.
La démonstration sur la construction de l’Union européenne, et sur la négation du vote des peuples, est également accablante pour quiconque se réclame du respect du vote des peuples.
Le deuxième point, sur la conception autoritaire de la société, est également des plus pertinents. La liste des débats rendus impossibles par la pensée unique, la régression de la liberté de parole, depuis une vingtaine d’années, la dictature du politiquement correct et de la pensée unique sont, avec de nombreux exemples, remarquablement pointés du doigt.
Jean Robin va sans doute se faire beaucoup d’amis dans la mouvance antiraciste, dans son troisième chapitre ! Sa thèse démontre qu’ils prennent le contre-pied des thèses racistes véhiculées jadis (supériorité de droit de l’homme blanc) en véhiculant aujourd’hui l’inverse (supériorité de droit de tous ceux qui descendent du colonialisme, contre l’homme blanc). Il tape juste quand il montre que jamais une association antiraciste n’a porté plainte sur un cas de racisme anti-blanc. Son parallèle, provocateur, avec les thèses aryennes d’hier va faire grincer quelques dents.
Il conclut sur la fascination pour l’intégrisme religieux. Il ne peut que constater qu’hier l’extrême droite subissait l’influence du catholicisme le plus conservateur, et qu’aujourd’hui, c’est l’islam qui, avec la bénédiction de certaines forces de gauche et d’extrême gauche, occupe le terrain, et fait régresser dangereusement l’ensemble de la société française.
De nombreux militants sincères, démocrates, de gauche comme de droite, seront sans doute heurtés de lire un essai qui renvoie leur parti dans le camp d’une nouvelle extrême droite. Ils pourront penser – à juste titre – qu’il vaut mieux être dans l’opposition quand c’est l’UMPS qui est au pouvoir, que quand cela est l’extrême droite. Mais la provocation, et parfois l’excès, ne sont-ils pas indispensables pour faire avancer des débats sclérosés par le politiquement correct ?
Faisant un parallèle audacieux entre la situation de la France en 1940 et celle de 2009, ce gaulliste lance un appel à la Résistance contre deux fléaux : la montée de l’islam, dans laquelle il voit le principal danger qui menace la société française, et la mondialisation libérale, et son bras armé, l’Union européenne, qui veut en finir avec les Etats-Nations et les droits des peuples.
Clemenceau disait : « Ne craignez jamais de vous faire des ennemis, si vous n’en avez pas, c’est que vous n’avez rien fait ».
Jean Robin, avec cet essai, n’a rien à craindre, les ennemis ne vont pas lui manquer. Mais, quitte à aggraver notre cas auprès des commissaires politiques du politiquement correct, nous vous recommandons cette lecture, qui permet de bien comprendre l’instrumentalisation de Le Pen, hier, et la société de plus en plus totalitaire dans laquelle nous évoluons, aujourd’hui, sous le vernis démocratique.
Lucette Jeanpierre




Comment la gauche peut-elle continuer à s'agenouiller devant l'islam ?

Avec la montée de l’islam en France et en Europe, on aurait pu s’attendre à ce que la gauche fût plus que jamais «de gauche». Hélas, la gauche est plus que jamais devenue gauche, c’est-à-dire oblique, maladroite, embarrassée ! Son discours est oblique parce qu’il est dévié par l’islam ; son attitude est maladroite par la gêne que lui impose l’islam ; sa conscience est embarrassée sous la contrainte de l’islam.
La droite de Valéry Giscard d’Estaing mettant en place le regroupement familial, ou celle de Jacques Chirac déclarant que les racines de l’Europe sont musulmanes, mérite évidemment les mêmes qualificatifs, encore que le religieux puisse permettre de comprendre une sympathie droitière à l’égard du monde musulman : le cléricalisme est traditionnellement de droite ; la gauche «bouffe du curé» !
La gauche devrait donc «bouffer de l’imam» ! Or, que fait-elle sinon dérouler le tapis vert d’une religion dont les enseignements s’opposent aux enseignements de la gauche ? La gauche est laïque : l’islam ne l’est pas. La gauche refuse prosternation et soumission : l’islam est cela même. La gauche privilégie le politique : l’islam privilégie le religieux. La gauche veut une France de justice sociale : l’islam veut une France de justice divine. La gauche veut une France de progrès : l’islam veut une France du VIIème siècle. La gauche veut une France laïque et républicaine : l’islam veut une France selon l’islam !
Dans nos sociétés occidentales, la liberté dont jouit la femme est, pour l’essentiel, le résultat de luttes sociales menées par la gauche. De ce fait, comment cette dernière peut-elle ne pas réagir devant la remise en cause de cette même liberté par l’islam ? Le voile islamique et, a fortiori la burqa, ne balaient-ils pas des lustres d’émancipation féministe ? Tandis que nos principes républicains posent l’égalité en dignité et en droits de tous les êtres humains, l’islam proclame la supériorité des hommes sur les femmes, et la précellence de l’oumma sur toute autre communauté – quand il n’exige pas que les non-musulmans soient soumis à tribut ou humiliés, ou combattus, ou mis à mort ! Comment donc la gauche peut-elle être islamophile ? Voiles et burqas ne sont-ils pas les révélateurs de notre islamisation, et, par suite, d’une islamisation de la gauche elle-même – qui n’ose d’ailleurs plus utiliser ce terme, sauf pour en faire la maladie des islamophobes ?

Nonobstant, cette même gauche sait que l’islam continue de lui être antinomique en ce qu’il recourt à la peine capitale, banalise l’esclavage, interdit au musulman de changer de religion, permet au mari de battre sa ou ses femmes, et frappe d’ostracisme les juifs et les chrétiens dès la sourate d’ouverture du Coran (Fatiha, verset 7) !
Si encore l’islam n’était qu’une religion ! Mais c’est aussi une législation dont la particularité est d’avoir Dieu pour législateur – ce qui change tout ! Dans une démocratie, en effet, aucun des droits fondamentaux ne saurait être utilisé contre le Droit. Dans l’islam, au contraire, ordre est donné aux musulmans de combattre, où qu’ils se trouvent, le Droit du pays d’accueil, afin que l’islam y soit la seule loi. Voilà pourquoi les intégristes musulmans ne cessent d’invoquer la liberté religieuse au nom d’une religion qui nie cette même liberté pour quiconque, y compris pour ses adeptes, sauf à vivre selon la charia.
Quand donc la gauche affirmera-t-elle le droit français face à toute autre obédience ? Quand donc fera-t-elle respecter les principes laïques et républicains, quitte à ce que ces derniers froissent telle ou telle communauté ? Serait-il vrai que plus l’islam pose problème, plus il est recommandé de lui laisser les coudées franches ?
Ce n’est heureusement pas l’avis du député-maire André Gérin (PCF) qui, ulcéré par la multiplication des voiles au sein de sa commune, et plus encore par l’entrée du voile intégral sur notre sol, a eu le courage de créer une commission d’enquête parlementaire sur le port de la burqa en France. Mais ils ne sont que 10 à gauche (3 PCF et 7 PS) sur 58 signataires (43 UMP, 2 NC, 3 NI), à soutenir cette initiative, alors qu’aucune voix de gauche n’aurait dû manquer à l’appel d’André Gérin, ni même aucune voix parlementaire. C’est d’ailleurs cette unité de salut public qu’il faudra un jour réussir si nous entendons demeurer maîtres de notre destin !
Mais peut-être qu’à défaut de prospective, les non-signataires n’ont fait qu’oublier le caractère explosif de toute mixité sociale se construisant à l’écart des lois. Dans ce cas, qu’il me soit permis de leur rappeler la sagesse de Montaigne, pour qui «c’est la règle des règles, et générale loi des lois que chacun observe celle du lieu où il est» (Essais I, 23), ou encore celle de Descartes – qui tenait pour première règle de sa morale provisoire «d’obéir aux lois et aux coutumes de (son) pays» (Discours de la méthode, 3ème partie).
A l’évidence, il n’est pas bon, lorsqu’on est Français et qu’on veut le rester, de s’éloigner de ces lumières !
Maurice Vidal




Mohamed Sifaoui le miséricordieux

Ce sieur, connu désormais mondialement (BBC etc.: http://www.mohamed-sifaoui.com ) s’en est donc pris vertement et à plusieurs reprises à Pierre Cassen de Riposte laïque (c’est-à-dire traité de raciste et… d’extrême droite, of course : http://www.mohamed-sifaoui.com et http://www.mohamed-sifaoui.com/article-36161651.html ), parce qu’il aurait laissé écrire ou écrit lui-même un article de Lucette Jeanpierre critiquant la façon dont le ramadan mal maîtrisé peut susciter des désagréments : des-musulmans-vivant-en-France.html .
Il s’avère que Courrier International vient de traduire un article de Abdel-Moneim Said paru dans Al Ahram Weekly et intitulé « Les excès du ramadan »
les-exces-du-ramadan où il est fait état de quelques troubles mentionnés par Lucette : Monsieur Sifaoui va-t-il se fendre de deux lettres dispendieuses de formules es anti-racisme, l’une à l’encontre d’Al Ahram, l’autre de Courrier International ?… On verra bien. Le ridicule ne tue plus.
Imaginons maintenant que Lucette ait écrit quelque chose sur des jeunes faisant la rumba pendant un mois jusqu’à tard, elle aurait été immanquablement traité de ringarde, suppôt lepeniste bien sûr, mais raciste anti-jeunes ? Pas sûr… parce que quand même ce serait pousser un peu loin le bouchon que Monsieur Sifaoui, le miséricordieux, s’empresse pourtant d’effectuer. Mais allons voir sur son blog, lui qui se vante souvent d’être le nouveau Voltaire : parle-t-il de ces Marocains emprisonnés récemment parce qu’ils avaient manifesté leur refus de se voir imposer le ramadan ? Que nenni ! Non non non monsieur Sifaoui es sciences coraniques, ne perd pas son temps à de telles peccadilles, il n’a d’ailleurs pas répondu non plus à l’article de Pascal Mohamed Hilout M-Sifaoui-le-coup-du-racisme-cela.html qui en avait assez que Monsieur Sifaoui le miséricordieux le traite de façon méprisante dans divers articles.

Cela me rappelle ce propos de l’auteur d’ « Al Keida dans le texte », auteur très sciences po, réputé etc, (Gilles Kepel) qui considérait que le texte d’Al Keida, était très pauvre, que ses intellectuels n’avaient que « trois neurones » qu’ils ne connaissaient rien au « vrai » islam (true islam disent nos amis anglophones), bref, tout plein de considérations ampoulées alors que les textes d’Al Keida montrent une connaissance approfondie de la sunna, c’est-à-dire des différentes annotations et commentaires sur diverses batailles qui peuvent faire office de corpus général non quelconque lorsqu’il s’agit d’aller combattre l’ennemi désigné.
Mais en disant cela, nous prenons très au sérieux les propos islamistes au lieu de les dénigrer en les traitant d’ignares manipulés par le champ militaro-industriel qui aurait refusé de tuer Ben Laden tant il sert son intérêt. Il est vrai que, à la différence par exemple d’un Matthieu Kassowitz qui vient de rejoindre la cohorte des idiots utiles à propos du 11 septembre (debat-11-septembre-avec-mathieu-kas_news ) le sieur Sifaoui ne dénie pas à l’islamisme sa volonté de vilain en propre et non pas seulement au figuré, néanmoins il va se draper dans la toge pourtant trop grande de connaisseur es islam pour tomber à bras raccourcis sur toute critique qui prétend que Ben Laden lit correctement l’islam (coran+sunna), et qui s’en prend certaines pratiques musulmanes. Pourquoi ? Sans doute parce que monsieur Sifaoui veut apparaître non seulement comme un grand savant islamique qui sait mieux que tout le monde ce qui est réellement écrit en islam, mais il veut apparaître aussi comme un grand laïc qui sait mieux que tout le monde distinguer le politique du religieux : mieux que tout le monde, c’est-à-dire mieux que toutes ces contrées qui ont fait de l’islam la religion d’État, sans d’ailleurs qu’elles soient considérées comme extrémistes, du moins officiellement, par la plupart des grandes puissances.
Qu’il s’agisse de l’Algérie, de l’Arabie Saoudite, du Maroc, etc., aucun de ces trois pays, dont l’islam est religion d’État, n’est critiqué aux USA, en France, du moins officiellement, alors que leur vision de la séparation des pouvoirs laisse franchement à désirer, du moins selon une conception morphologique (et plus seulement européenne) de l’État de Droit, autrement dit selon une perception universalisable de ce qui semble nécessaire pour une bonne gouvernance des affaires humaines. Certes, monsieur Sifaoui peut dénier à ces pays le droit de se réclamer de l’islam, il n’empêche que ces pays, et divers autres pays qui les reconnaissent, ne voient pas la même chose, pour le moment en tout cas : ils considèrent, au contraire, que leur islam s’avère parfaitement authentique, or, précisément, pourquoi ne pas leur dénier ce fait ?…
Pourquoi vouloir faire croire à tout prix que ces pays n’ont rien compris à l’islam ? Pourquoi souligner dans un récent interview que l’islam sunnite n’a pas de clergé et donc que l’islam n’appartiendrait à personne alors que précisément celui qui dit l’islam dans le sunnisme c’est le Commandeur des Croyants ? C’est-à-dire précisément celui qui tient le pouvoir temporel et donc spirituel, ce qui implique de dicter l’interprétation officielle du moment. Sauf que monsieur Sifaoui et beaucoup d’autres avec lui, véhiculent une vision éthérée, idéaliste, de l’islam, vision qui a toujours existé d’ailleurs, et qui a sans cesse mis en avant le côté égalitariste et multiracial de l’islam, sauf que ceci n’est qu’une utopie qui n’a jamais eu une once d’existence sinon dans les rebellions qui furent toujours écrasées.
Monsieur Sifaoui veut en fomenter une autre, libre à lui, mais qu’il permette également que d’autres doutent de sa stratégie prétendant préserver la virginité de l’islam ; ce qui ne veut pas dire qu’il faille œuvrer à la façon d’un Vincent Geisser stipulant que toute volonté de réformer l’islam ferait œuvre de néocolonialisme. Pourquoi en effet dénier l’effort de certains cherchant à rendre compatible islam et démocratie, jusqu’à non seulement mettre en cause quelques versets et hadiths tendancieux, mais aussi le repenser comme tente de le faire Pascal Mohamed Hilout ? Sauf qu’une telle gestuelle implique la possibilité d’une discussion réelle, à bâtons rompus, au-delà des injonctions et des diabolisations.
Monsieur Sifaoui est bien loin d’un tel dialogue. Puisque sa verve actuelle fait bien plutôt penser à un inquisiteur qu’à un réformateur.
Lucien Samir Oulahbib




M. Blondel, je me sens trahi par les positions de la Libre Pensée

Monsieur Blondel,
Je me suis syndiqué à FO quand vous en avez pris la tête. Retraité de l’Education Nationale, j’y suis toujours syndiqué. J’ai adhéré à FO pour son indépendance à l’égard de toute idéologie, politique ou religieuse et pour sa défense inconditionnelle de la laïcité. J’ai fait toutes les grèves appelées par FO, suivi tous les cortèges et assisté à tous les meetings, ainsi qu’à la grande manifestation commémorant le centenaire de la loi de 1905. J’ai bu et approuvé les paroles de votre discours qui a clos cette manifestation. Je n’imaginais pas à l’époque que je pourrais entendre de votre bouche les propos que vous avez tenus devant la commission parlementaire sur la burka. Je suis en désaccord total avec la position que vous avez développée sur ce sujet, position dont j’avais eu en substance connaissance auparavant par des membres de la Libre Pensée du Vaucluse à propos des cas de Robert Redeker et Fanny Truchelut.
Comment pouvez vous comparer la soutane des prêtres catholiques (que bien peu portent de nos jours) ou la cornette des bonnes sœurs (en voyez vous beaucoup dans la rue ?) avec la burka ou tout autre vêtement du même type ? Soutane et cornette sont des vêtements sacerdotaux que ne portent que les membres du clergé, alors que la burka peut être portée par toutes les femmes de la communauté musulmane. C’est le cas en Afghanistan et dans la plupart des pays où l’Islam est religion d’état, pays dans lesquels les femmes n’ont aucune liberté de s’habiller autrement. En Islam il n’y a pas de clergé au sens où nous l’entendons, il est diffus dans l’Oumma, la communauté des croyants.

Comment pouvez vous assimiler la soutane et la cornette à ce symbole de soumission et de négation de soi que représente la burka pour les femmes ? Les prêtres et les bonnes sœurs font-ils pression sur les hommes et les femmes afin qu’ils portent les uns la soutane, les autres la cornette ? Existe-t-il des pays au monde ou des femmes seraient condamnées ou assassinées pour avoir refusé de porter la cornette ?
J’ai entendu certains membres de la Libre Pensée de ma connaissance déclarer que puisqu’on interdisait le foulard islamique à l’école comme signe religieux ostentatoire, il fallait aussi interdire les petites croix ou les médailles de la vierge en pendentifs. Mais la main de Fatma au cou des petites musulmanes ou l’étoile de David au cou des jeunes Juifs ont-elles jamais posé problème ? Ont-elles jamais été considérées comme des symboles religieux ostentatoires ? Comment pouvez vous affecter d’ignorer que la burka, ou tout voile islamique, est le signe de la phobie du corps, en particulier du corps de la femme, qui caractérise l’islam ?
Ces femmes qui se voilent ou qu’on voile, ont-elles la liberté de faire du sport en short ou en justaucorps, de se mettre en maillot de bain sur la plage ou à la piscine ? Sauf, bien sûr en burkakini ou dans les créneaux horaires réservés aux femmes dans certaines piscines. En Islam, la femme doit se voiler pour ne pas éveiller la concupiscence de l’homme. Ces pratiques sont-elles acceptables dans notre pays, dans notre civilisation dans lesquels ces dernières décennies ont vu la libération du corps dans le vêtement comme libération pure et simple des carcans du puritanisme chrétien ? Peut-on accepter sur notre sol ce retour en arrière en vertu de préceptes moyenâgeux ? Comment pouvez vous affecter d’ignorer que la burka, ou tout autre voile, n’est pas un simple accessoire vestimentaire, mais une tenue religieuse militante manifestant un prosélytisme agressif à l’égard des femmes supposées être de religion musulmane ? En permettant, au nom des libertés individuelles, que de telles tenues soient portées dans l’espace (je tiens au terme !) public, on permet cette agression à l’encontre des femmes issues du monde musulman. Le permettre, c’est de la non assistance à personnes en danger.
Inapplicable disent certains en contestant le bien fondé d’une loi ? Laisserait-on circuler en toute liberté celui qui porterait un uniforme SS ? Ou celui qui déambulerait nu dans les rues ? Elle a bon dos la liberté individuelle !
La Libre Pensée me semble engagée sur une bien mauvaise voie dont je ne suis pas sûr qu’elle serait approuvée par ses fondateurs. Son silence assourdissant sur l’Islam, sa cécité sur l’offensive islamiste dans notre pays me font penser qu’elle a tourné le dos à l’idéal laïque de ses origines. Je la considérais pourtant comme un rempart de la raison contre l’obscurantisme et le retour aux vieilles lunes du passé.
Il est vrai qu’on peut sans risques critiquer les religions chrétiennes, il n’y a pas de représailles à redouter de ce côté-là.
Relents d’un sentiment de culpabilité mal placé quant à la présence passée de la France dans les pays du Maghreb ? Volonté délibérée de se donner bonne conscience en se plaçant dans le camp de ceux qui font profession de rechercher à tout prix du racisme même là où il n’y en a pas ? De se placer dans la nébuleuse de la gauche bien pensante aux côtés des crypto-islamistes du MRAP de Mouloud Aounit? Votre laïcité me fait étrangement penser à la « laïcité ouverte » ou à la « laïcité positive » de Sarkozy.
Toujours est-il, monsieur Blondel – dans le temps j’aurais dit « cher camarade »- que je me sens trahi par les positions actuelles de la Libre Pensée et que je me retrouve parfaitement dans celles de Riposte Laïque dont j’ai signé la pétition contre le port de la burka, pétition que je fais signer autour de moi.
Sentiments laïques
Daniel Carturan
PS. Il est évident que la burka est une provocation initiée il y a une vingtaine d’années avec la tentative de faire entrer le voile islamique à l’école, provocation qui sert de test pour les islamistes dans un contexte international : on teste les résistances de la France. Ne pas répondre à la provocation est facile et tentant. Mais c’est à double tranchant et risque d’être interprété comme un recul entraînant une nouvelle avancée : si on laisse passer la burka, qu’est-ce qui viendra ensuite ?




Ne vous en déplaise, Madame Brancher, RL n'est ni raciste, ni ultra-sioniste

Dans un article paru dans la Revue Prochoix, vous avez, Madame Brancher, diffamé les rédacteurs et contributeurs de Riposte Laïque en des termes qui ont atteint un degré de diffamation rarement égalé, disons-le, entre laïcs et féministes qui devraient se concentrer davantage sur des combats communs plutôt que de verser dans le registre de la calomnie indécente. Plusieurs rédacteurs et contributeurs ont répondu à ces calomnies en des termes suffisamment clairs pour ne pas être de nouveau paraphrasés ici.
Aujourd’hui, je vous interpelle donc, Madame Brancher, sur le chapitre relatif au racisme et à l’ultra-sionisme. Riposte Laïque étant de votre point de vue un journal qui véhiculerait des discours racistes et/ou ultra-sionistes. A cet effet, je vous cite afin de permettre à tous nos lecteurs de mesurer d’emblée tant la nature que la portée mensongères de votre article :
Une collaboration avec des sites racistes et ultra-sionistes ?
Autre site lié à Riposte Laïque : Bivouac-id désigné comme un ” collègue ” et ” ami “. Riposte Laïque relaye la propagande de Bivouac-id sur son propre site en y faisant régulièrement référence dans ses articles. Dans une réponse au courrier d’un lecteur, Maurice Vidal, rédacteur de Riposte Laïque, écrit : ” Pour vous documenter sur la progression plus qu’inquiétante de l’islamisme en France et en Europe, allez sur le site BIVOUAC-ID, et vous serez en première ligne ! ” Maurice Vidal estime même que Bivouac-id est un site ” excellent ”
Au moment de la guerre de Gaza qui s’est déroulée au cours de l’hiver 2008-2009, ce site s’est indigné que la communauté internationale puisse jeter l’opprobre sur les massacres de civils gazaouis commis par l’armée israélienne : ” La stratégie du Hamas qui consiste à causer le plus de victimes civiles possibles en tirant leurs roquettes depuis les écoles et les zones densément peuplées soulève une indignation compréhensible dans le monde entier. Ce qui l’est beaucoup moins, c’est de voir le blâme de la communauté internationale se diriger contre Israël, qui est une des victimes de cette stratégie, plutôt que contre le Hamas, qui en est l’auteur. ” Voilà donc Israël exempté de tout crime.
Le fait que Bivouac-id s’offusque du sort des Palestiniens martyrisés par le Hamas n’est pourtant qu’une façade. Ce site se moque éperdument du sort des Palestiniens et nie leur droit à disposer d’un Etat en refusant la solution de deux Peuples deux Etats : “On parle de plan de paix avec deux états comme seule solution possible, mais ce que beaucoup d’occidentaux ne comprennent pas hélas, c’est que pour les musulmans, qui ne sont pas prêts à accepter l’idée de vivre côte à côte avec un Etat juif, ce règlement n’est qu’une étape dans leur projet d’annihilation totale d’Israël. Les Palestiniens ont déjà obtenu un territoire indépendant sans aucun habitant ou soldat Israélien – Gaza – Et qu’en font-ils ? Une base terroriste, foncièrement islamiste, alliée de l’Iran, d’où ils tirent des roquettes et obus de mortier sur des civils israéliens. »

Quelle était la situation en Israël avant le déclenchement de l’Opération ” Plomb durci ” ?

En mars 2008, le service Information de l’Ambassade d’Israël en France éditera une note datée du 15.03.08 et intitulée « La guerre du Hamas contre Israël ». Il y décrit en une dizaine de pages ce qu’était alors le quotidien des israéliens. Je la résume ici à l’attention de nos lecteurs :
 L’exemple de Sdérot : Sdérot, 24 000 habitants, recevait 45% des milliers de roquettes envoyées de la bande de Gaza, détruisant des habitations et des écoles. Israël réagit alors en protégeant sa population, par exemple en recouvrant ses écoles d’un blindage.
 Les civils servaient de boucliers humains à Gaza : « Tirs délibérés de roquettes depuis des zones peuplées, utilisation de maisons civiles pour y fabriquer et y stocker armes et explosifs, utilisation de boucliers civils comme boucliers humains pour protéger des bâtiments contre des frappes. »
Dans un article publié le 12.01.09 et intitulé « Le Hamas est prêt à sacrifier tout un peuple au nom d’Allah », l’un de nos rédacteurs Fabrice Letailleur a d’ailleurs judicieusement écrit à ce sujet :
« Aujourd’hui, le Hamas a pris la population civile palestinienne en otage, en installant ses roquettes au milieu de ceux qu’ils seraient censés protéger. Ils ont décidé sciemment de le faire, en sachant pertinemment qu’une intervention militaire entraînerait de facto des victimes civiles. »
 Les mesures israéliennes : répliques ciblées contre les lanceurs de roquettes et les infractions terroristes ; restriction ponctuelle de services fournis à la bande de Gaza, notamment les produits qui servent à la fabrication de roquettes ; approvisionnement de denrées humanitaires à Gaza. Sur ce dernier point, la note d’Information signale que le Hamas s’est servi dans les réserves de médicaments.
 La propagande comme arme de guerre : 1/ le Hamas éduque ses enfants dans la culture de la guerre et de la mort. 2/ Le Hamas se sert des médias pour véhiculer une propagande où les israéliens sont le plus souvent comparés aux nazis. Ce qui est le comble ! En effet, pour compléter ici la note éditée par le service Information de l’Ambassade d’Israël en France sur ce dernier point, souvenons-nous une minute que le Grand Mufti de Jérusalem avait, dès 1941, accueilli Hitler à bras ouverts. Précisons par ailleurs que le procès d’Adolf Eichmann (Jérusalem, 1961) sera aussi là pour nous rappeler que le Grand Mufti de Jérusalem avait été l’un des initiateurs de l’extermination des juifs d’Europe ainsi que le conseiller d’Eichmann et d’Himmler dans l’exécution de ” ce plan “.
Le lancement régulier de tirs de roquette Qassam et de mortiers palestiniens qui avaient débuté dès 2001, ne cesseront au cours de l’année 2008, y compris lors de la brève période de cessez-le- feu obtenu par Hosni Moubarak en juin 2008 entre le Hamas et Israël.
Les 4 et 5 novembre 2008, Israël lancera une opération afin de mettre un terme à la construction de nouveaux tunnels. En tout, 126 roquettes atteindront Israël au cours du seul mois de novembre 2008 …
Le 27.12.09 débute alors l’offensive militaire israélienne appelée ” Plomb durci “. Les deux principaux objectifs étant de mettre fin aux tirs de roquettes Qassam sur le territoire israélien d’une part, de détruire les centaines de tunnels creusés entre la bande de Gaza et le Sinaï égyptien d’autre part.
A partir de là, à quoi avons-nous assisté au cours des semaines qui ont suivi en France ?
1. Une augmentation brutale du nombre d’incidents antisémites
En tout, 250 incidents seront recensés rien que pour le mois de janvier 2009 en France. Ils se manifesteront par des agressions physiques, des dégâts causés sur les propriétés privées ou les bâtiments de la communauté juive. (Exemple : tir de balles sur une synagogue de Marseille le 14 janvier 2009)
Madame Brancher, vous qui laissez penser que Riposte Laïque serait un journal raciste et/ou ultra-sioniste en l’assimilant simplement à un site qualifié d’ “ami ” et ” collègue “, voyons exactement en quoi les prises de position des rédacteurs et nombreux contributeurs de notre journal seraient ” racistes ” et/ou ” ultra-sionistes “.
Aussi, afin de permettre à nos lecteurs de se remémorer rapidement les articles parus sur le site de Riposte Laïque à l’époque de l’Opération ” Plomb durci “, je vais donc chaque fois en citer quelques extraits.
Jean Théron, dans un article intitulé « France, te rends-tu compte de la vague de haine anti-juive qui t’a submergée ? », paru le 09.02.09, écrit :
« As-tu entendu à Strasbourg, ces prêcheurs désigner à la vindicte populaire ” la communauté juive ” de la ville, sommée de rendre des comptes, présentée comme faussement humaniste et notamment les ” pharmaciens, médecins, avocats, juges ” à la double nationalité, psalmodier le coran et terminer par ” vive Strasbourg libre ” ” libre du sionisme “, (1) libérée de l’occupation juive ? »
Il n’y a là trace d’aucun racisme ni d’aucun ultra-sionisme. Juste la constatation de faits aussi vérifiables que vérifiés.
2. La désinformation et la propagande éhontées véhiculées par une partie de la presse française à l’égard de l’Etat d’Israël
Que dit Riposte Laïque à ce sujet ? Antoine Peillon écrit le 12.01.09 :
« Le lundi 5 janvier, France 2 diffuse, lors de son journal télévisé de 13 heures, un reportage comprenant des images insoutenables, soi-disant tournées après une frappe aérienne sur Gaza. La voix off du journaliste commente : ” Pour montrer la violence des combats, les télévisions arabes et internet diffusent ces images filmées par un téléphone. Il s’agirait d’une frappe de missiles, le premier janvier. Les militaires portent le brassard vert du Hamas. Sur le sol : des combattants, mais aussi beaucoup de cadavres de civils ” …….
Pourtant, le même lundi 5 janvier, le site internet LePost.fr (groupe Le Monde) avait fait la démonstration que la vidéo diffusée par France 2 était ” une intox “. Il n’empêche. Un journaliste de France 2 a expliqué anonymement (!), pour LePost.fr, pourquoi sa chaîne a malgré tout relayé ces images : ” En fait, c’est un anonyme (!) qui a appelé la rédaction de France 2, il y a quelques jours, pour signaler l’existence de cette vidéo qui, d’après lui, faisait un buzz (bourdonnement, bruit) sur le web. L’info a été relayée jusqu’au service concerné. Vous connaissez la suite ….. ” Non, la suite n’est pas encore clairement connue ; elle est, de toute façon, difficilement justifiable. En réalité, la vidéo horrifique montée dans un reportage d’actualités avait été enregistrée le 23 septembre…2005. Elle montre les effets sanglants de l’explosion accidentelle d’un pick-up chargé de roquettes Qassam, lors d’une parade du Hamas dans le camp de réfugiés de Jabalya, au nord de la bande de Gaza. »
Les faits retracés par Antoine Peillon sont édifiants ! Et que je sache, ils ne recèlent aucune trace de racisme et/ou d’ultra-sionisme. Juste des faits. Rien que des faits.
J’ajoute qu’en ce qui concerne le nombre de victimes annoncées dans la population gazaouie, Lorenzo Cremonesi qui a couvert ce conflit, écrit dans un article publié en janvier 2009 dans le Corriere della Sera, intitulé « Les jeunes garçons du Hamas disent qu’ils ont été utilisés comme cibles – Les habitants de Gaza accusent les militants islamistes » :

« … ils nous empêchaient de quitter nos maisons d’où ils tiraient. »
A partir de là, Lorenzo Cremonesi a exprimé publiquement ses doutes sur le nombre de victimes qui, selon lui, auraient été de 600 et non de 1300. Je n’ai pas personnellement souvenir que cette enquête ait été relayée par nombre de médias français, notamment par les journaux télévisés.
Alors évidemment, un seul mort est déjà toujours un mort de trop, fut-il palestinien ou israélien : nous serons tous d’accord sur ce point. Le seul souci ici, c’est que le Hamas s’est servi du peuple palestinien comme de la chair à canons pour laisser croire sur les chaînes de télévision du monde entier qu’Israël aurait engagé une guerre dans le seul objectif de ” faire des morts “.
En conséquence, nous ne relayons à Riposte Laïque aucune ” propagande ” d’aucun site. Si tant est d’ailleurs qu’il soit exact que l’extrait de Bivouac-id sur lequel vous vous appuyez ressemble à une opération de propagande. Ce qui resterait à démontrer mais que vous ne démontrez pour autant à aucun moment, Madame Brancher.
3. L’organisation de manifestations à caractère incontestablement raciste sur le territoire national français
Sur ce point, l’un de nos rédacteurs, Roger Heurtebise, analyse rigoureusement la situation. Relisons donc ici quelques extraits de son article « Honte aux idiots utiles de l’islamofascisme ! » du 12.01.09 :
” … Ce curieux ” collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens ” a organisé la plupart des rassemblements. Or ce ” collectif ” intègre localement des organisations comme l’UOIF ou ses filiales qui ne reconnaissent pas l’Etat d’Israël et qui soutiennent ouvertement le Hamas sur leur site internet. Dès lors, comment peut-on demander la paix entre Palestiniens et Israéliens si on dénie le droit à Israël d’exister ?
….on ne peut à la fois reconnaître les Israéliens comme capables de pacifisme en les appelant à la paix, et traiter d’ ” assassin ” Israël tout entier, donc le peuple de cette nation. Toujours à Toulouse, selon l’AFP, d’autres slogans et banderoles étaient du même acabit : ” Etat d’Israël, Etat criminel “, ” Israël, crime contre l’humanité “. A Paris, des drapeaux israéliens étaient brûlés, tandis que d’autres étaient recouverts d’une croix gammée.
Etrangement, ces appels ouvertement racistes ne semblaient pas gêner des représentants de la gauche ou de l’extrême gauche française qui défilaient en leur compagnie, ni les professionnels de ” l’antiracisme ” du Mrap ou de la Ligue des Droits de l’Homme qui se sont joints au ” collectif ” et aux appels aux manifestations.
…………. ………….. ………….
Mais le plus surprenant …. c’était la présence de Jean-Luc Mélenchon. Son Parti de Gauche avait également appelé aux rassemblements, sans être aucunement gêné de le faire aux côtés de l’UOIF ou des groupuscules de voilées –barbus crées par Tarik Ramadan. »

Est-ce faire preuve d’ultra-sionisme que de rappeler que le Hamas ne reconnaît pas le droit à l’existence de l’Etat d’Israël, Madame Brancher, sachant que la Charte du Hamas appelle du reste également à la destruction de l’Etat d’Israël ? Est-ce être raciste et/ou ultra-sioniste que de ne pas approuver la complicité affichée de certaines organisations, partis de gauche et de l’extrême gauche aux côtés de l’UOIF dans une manifestation ? Non.
Les faits sont donc là et les écrits de nos rédacteurs et contributeurs prouvent, à eux seuls, l’absence de tout discours raciste et/ou ultra-sioniste. Et ce contrairement à ce que vous tentez de faire croire tant à nos lecteurs qu’à vos lecteurs, Madame Brancher.
Non, voyez-vous Riposte Laïque est modestement un journal gratuit, accessible à tous sur le net et qui a simplement dénoncé, suite à l’opération militaire ” Plomb durci ” engagée par l’armée israélienne, la recrudescence des manifestations antisémites constatées à l’encontre de personnes juives, la propagande mensongère diffusée par une partie de la presse, enfin le caractère antisémite et/ou antisioniste de manifestations où l’on a vu des élus de gauche et d’extrême gauche accompagnés d’organisations présumées lutter contre le racisme défiler aux côtés d’organisations comme l’UOIF ou le MRAP. Et ce n’est pas là être ” ultra-sioniste ” et/ou ” raciste “, pas plus que ce ne serait être ” d’extrême droite ” que de condamner, Madame Brancher, la présence d’une organisation comme l’UOIF dans ces manifestations.
Manifestations dont l’objectif aurait, à l’inverse, dû être de prôner l’ouverture au dialogue et montrer le chemin de la paix plutôt de stigmatiser les Juifs de France.
Sur ce point, relisons la conclusion du Rapport du Centre Simon Wiesenthal « Le vrai visage de l’UOIF », rendu en novembre 2004 :
« Non seulement l’UOIF n’encourage pas l’intégration des musulmans de France, mis elle encourage en réalité la transformation des populations musulmanes en vivier pour les mouvements islamistes les plus radicaux. En parrainant le financement du Hamas par le CBSP, qu’elle accueille à son congrès annuel du Bourget, l’UOIF participe directement au soutien logistique du terrorisme.
La publication d’appels au Djihad et de messages anti-juifs sur le site Internet même de l’UOIF montre le vrai visage de cette organisation, qui, derrière son masque officiel, incite les musulmans de France à devenir des soldas du Djihad. »

Précisons, pour être tout à fait rigoureux, que ce qu’écrit le Centre Simon Wiesenthal au sujet de l’UOIF n’est en aucun cas, si toutefois certains en doutaient encore, le fruit d’une imagination débordante. En effet, suite à un pourvoi formé par le Comité de Bienfaisance et de Secours aux Palestiniens, la Cour de Cassation a confirmé, le 23.06.09, la relaxe du Directeur des Relations internationales poursuivi initialement pour diffamation publique. L’arrêt de la Cour de Cassation retiendra notamment :
• « … il résulte notamment, par le nombre de pièces que Stanley [Shimon] Samuels a produites et qui apparaissent utiles pour fonder sa conviction, que l’enquête a été sérieuse. »
• « …. ainsi, au vu des pièces produites, la cour relève qu’il est constant que le Hamas est depuis le 27 décembre 2001 et 12 septembre 2003, considéré comme une organisation terroriste au sens de la législation communautaire et de la loi française. »
En d’autres termes, vous fondez votre discours, Madame Brancher, sur un registre larmoyant dont le seul objectif semble être d’émouvoir les lecteurs tout en vous réfugiant derrière la paravent d’un extrait de Bivouac-id afin de mieux vous protéger des calomnies que vous distillez finalement assez habilement à l’encontre de notre journal. Mais jamais, Madame Brancher, vous ne construisez votre discours sur une argumentation sérieuse, basée sur des documents, des preuves comme l’exige pourtant le code de déontologie du journalisme. Jamais non plus, Madame Brancher, vous ne dénoncez le caractère criminel de l’organisation terroriste qu’est le Hamas. Et en conséquence, jamais bien évidemment, vous ne condamnez non plus l’insupportable soutien qu’ont apporté certaines organisations et partis politiques qui ont scandaleusement défilé aux côtés de l’UOIF lors des manifestations de janvier 2009 en France. Par ailleurs, on peut se demander si vous ne cautionnez pas indirectement le Hamas lorsque vous vilipendez l’extrait suivant de Bivouac-id :
« Ce qui l’est beaucoup moins, c’est de voir le blâme de la communauté internationale se diriger contre Israël, qui est une des victimes de cette stratégie, plutôt que contre le Hamas, qui en est l’auteur. »
En pointant du doigt le caractère présumé outrancier de cet extrait, ne laisseriez-vous pas entendre, a-contrario, Madame Brancher, que le blâme dirigé contre la communauté internationale à l’encontre de l’Etat d’Israêl serait parfaitement légitime alors qu’il ne l’aurait pas été s’il avait été dirigé contre le Hamas, organisation pourtant reconnue officiellement terroriste ?
Alors, qui sont les racistes, Madame Brancher ? Ceux qui passent sous silence les discours racistes, antisémites et antisionistes de l’UOIF et donc du Hamas, ou ceux qui les mettent en lumière auprès de l’opinion publique comme nous nous y employons dans notre journal ?
Quant à Maurice Vidal que vous citez cette fois-ci expressément dans votre article, permettez-moi de vous dire qu’il n’existe absolument pas la moindre marque de racisme dans le fait d’affirmer : « Pour vous documenter sur la progression plus qu’inquiétante de l’islamisme en France et en Europe, allez sur le site BIVOUAC-ID, et vous serez en première ligne ! ». Pourquoi ? Pour la simple raison que si nous restons dans le cade du sujet qui fait l’objet du présent article, l’UOIF entretient des liens avec les Frères musulmans et le cheikh Quaradawi lui-même proche du Hamas. Et qu’à ce titre, l’UOIF n’est ni plus ni moins que la partie visible autant que le témoin ostensible de l’avancée de l’islamisme en France. Ce que j’affirme ne sont hélas pas des allégations infondées. Pour illustrer mon propos, voici ce que déclarait Monsieur Fathi Hamad, membre du Conseil législatif palestinien depuis 2006, sur Memri TV le 29.02.08, soit un an seulement avant le déclenchement de l’Opération ” Plomb durci “, dans un discours prononcé en anglais :
« The enemies of Allah do not know that the palestinian people has developped its methods of death and death-seeking. For the Palestinian people, death has become and industry at wich women excel, and so do all the people living on this land. The elderly excel at this, and so do the mujahideen and the chidren. This is why they have formed human shields of the women, the children, the elderly and the mujahideen in order to challenge the Zionist bombing machine. It is as if they were saying to the Zionist enemy : ” We desire death like you desire life “. »
[Vidéo accessible sur Internet / Memri TV, Hamas MP, Fathi Hamad, Al-Aqsa (Hamas/Gaza)- February 29, 2008]

En d’autres termes, ce 29.02.08, Monsieur Fathi Hamad avoue publiquement que les dirigeants du Hamas se servent du peuple palestinien comme d’un bouclier humain, n’hésitant pas à ” former ” femmes et enfants dès leur plus jeune âge à l’idéologie du Djihad, les endoctrinant de fait dans la spirale infernale et suicidaire de la mort : « …. le peuple palestinien a développé ses méthodes de la mort », « C’est pourquoi nous avons formé des boucliers humains de femmes, d’enfants, les plus âgés et les mujahideen afin de défier la machine sioniste …”
J’ajoute qu’indépendamment du conflit israélo-palestinien, la progression de l’idéologie islamiste en France se traduit et se constate également, par exemple, par la multiplication des revendications de port du niqab dans l’espace public français. A quel moment abordez-vous dans votre article, Madame Brancher, l’analyse des auditions de la mission parlementaire initiée par le député Gérin ? Dont certaines remarquées et remarquables comme celles d’Abdennour Bidar, d’Elisabeth Badinter et de Sihem Habchi. Sihem Habchi, présidente de Ni Putes Ni Soumises, qui fait du reste actuellement l’objet d’une plainte pour le moins déplacée et déposée à son encontre par le MRAP. Prochoix sera-t-il, comme devraient l’être tous les laïcs et féministes dignes de ce nom, aux côtés de Sihem Habchi ?
Ma conclusion ?
L’Etat d’Israël serait-il exempt de toute critique ? Certainement pas. Et je rappelle sur ce point que logiquement, comme dans toute démocratie – l’Etat d’Israël étant au passage la seule démocratie de la région -, une partie du peuple israélien manifeste aussi et conteste les décisions des différents gouvernements élus d’une part. D’autre part, à l’image de tout gouvernement élu démocratiquement, chaque gouvernement israélien sait parfaitement qu’il doit aussi composer avec une opposition. Une opposition parfois venue d’ailleurs des propres rangs du gouvernement au pouvoir. Ne fut-ce pas la situation à laquelle fut confrontée Ariel Sharon en décidant d’évacuer Gaza ?
Mais en tout état de cause, critiquer, Madame Brancher n’est pas diffamer. Autant la critique argumentée trouve sa raison d’être dans toute démocratie où le débat doit prévaloir en toutes circonstances. Autant la diffamation ne se justifie jamais. Or, en assimilant l’Etat d’Israël comme vous l’avez fait à un Etat génocidaire et en soutenant l’idée que Riposte Laïque serait un site ” ultra-sioniste “, donc dans votre esprit un site qui cautionnerait d’une manière ou d’une autre l’existence de présumés crimes commis par l’Etat d’Israël mais dont vous n’apportez du reste jamais la moindre preuve qu’il les ait commis – d’ailleurs ne nous assimilez-vous pas à des néonazis ? -, censés que nous serions être de fait à Riposte Laïque incapables donc de faire la part des choses entre d’une part l’extrême complexité du conflit-israélien et d’autre part les répercussions de ce conflit en France, vous avez jeté un discrédit sur toute une équipe de rédacteurs et de contributeurs. Un discrédit à l’évidence délibéré où prévaut l’humiliation gratuite et injustifiée de toute une équipe comme le démontrent les articles de nos rédacteurs et contributeurs cités par mes soins. C’est en cela, Madame Brancher, que votre démarche est aussi scandaleuse que condamnable.
Bonapartine




Première analyse de l'audition des 6 associations laïques

L’audition de 6 associations laïques devant la commission parlementaire sur la burqa et le voile intégral a montré des approches fort différentes sur la conception de la laïcité, en 2009.
Ce mercredi 16 septembre de 16h 30 à près de 19h a eu lieu l’audition de 6 associations laïques :
– l’Association Des Libres Penseurs de France, dite ADLPF, représentée par Joseph PETITJEAN président national, Marc SIMON, secrétaire général, et Hubert SAGE de la commission Islam et Laïcité,
– le Comité Laïcité République représenté par Philippe FOUSSIER et Patrick KESSEL,
– Europe et Laïcité, avec Guillaume PLAT,
– L’Observatoire de la Laïcité représenté par Jean-Michel QUILLARDET ancien Grand Maitre du Grand Orient de France,
– la Fédération Nationale de la Libre Pensée représentée par Marc BLONDEL, ancien secrétaire général de FO et par Christian EYSCHEN , secrétaire,
– L’Union des Familles Laïques (UFAL) représentée par Marie PERRET et Monique VEZINET.
Le clivage fut net entre les quatre premières associations laïques (ADLPF, Comité Laïcité République, Europe et Laïcité, Observatoire de la Laïcité et les 2 autres. Les 4 premières considèrent que c’était notre société laïque qui était en jeu, et toutes les quatre ont estimé qu’il importait au législateur de déterminer si les libertés publiques étaient menacées par le port en public de la burqa et d’autres formes du voile islamique ostensible et si oui de décider ou non si une loi l’interdisant dans l’espace public était nécessaire.
Au nom de l’ADLPF, je suis intervenu notamment pour dire que si loi il y a, elle devait être fondée sur l’Ordre Public Laïc reconnu à la France par la jurisprudence constante de la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) qui autorise les états à édicter de telles lois pour protéger les libertés individuelles et les opinions d’autrui selon les arrêts et les attendus de cette CEDH, et non sur d’autres considérations.
Philippe FOUSSIER eut des mots extrêmement durs contre ceux qui étaient favorables au port de la burqa dans l’espace public, parlant de « Marianne engrillagée » et appelant à une loi d’interdiction.

Guillaume PLAT, d’Europe et Laicité, eut une approche intéressante : « Si la laicité n’est que la stricte séparation de l’Eglise et de l’Etat, alors le port du voile intégral ne relève pas de la laicité; cette conception de la laicité est ce que les anglo-saxons appellent le sécularisme. Le voile islamique intégral, comme le voile islamique ordinaire, la kippa et la tenue des nonnes, constituent un affichage excessif du religieux qui dépasse manifestement la simple liberté de consciernce. Pourquoi ces signes religieux excessifs ne seraient-ils pas réglementés ?
Si on considère qu’un individu , homme ou femme, ne se respecte pas et ne respecte pas les autres en se promenant torse nu dans la sphère publique, est-ce que quelqu’un , en affichant des signes religieux agressifs se respecte et respecte les autres? Reste au législateur de trouver où commence et où finit l’excessif. »
Quant à Jean-Michel QUILLARDET, remarquable orateur, il ne nous a pas déçu, en déclarant : « Le combat de l’humanisme est mené principalement contre le relativisme culturel. Nos valeurs sont issues du siècle des Lumières. La question de la burqa ne se réduit pas au droit des femmes au nom de leur liberté, elle ne peut être abordée au seul nom de la culture ou tradition française, elle va au delà des considérations sur la sécurité publique. Le Parlement doit se pencher sur une loi interdisant le port de la burqa au nom du principe de laïcité… »
Marc BLONDEL, de la Libre Pensée intervint pour s’opposer à toute loi interdisant le port de la burqa dans l’espace public au nom de la liberté individuelle, faisant référence, entre autres, à l’interdiction du pantalon pour les femmes sous Napoléon et de la minijupe chez les colonels grecs (1). Il multipliera les parallèles ahurissants, dans un seul objectif ; intimider les députés, et les dissuader de voter ce qu’il appelle “une loi liberticide, incompatible avec la laïcité”. Seulement il passa sous silence le soutien du Parti Ouvrier Indépendant dont beaucoup de responsables, comme Christian EYSCHEN sont également aux manettes de la LP, au régime d’AHMADINEJAD en Iran, et donc l’oppression des femmes obligées de circuler en tchador dans ce pays, ce qui, évidemment disqualifie toute condamnation du port du voile intégral en France (2). Il demandera l’audition de la LDH et de la Ligue de l’Enseignement. Je l’ai entendu, à la fin de l’audition, recommander à André Gérin celle de Mohamed Sifaoui.
Nous avons eu droit au classique discours philosophique, totalement coupé des réalités quotidiennes, de Marie PERRET, qui, certes, engage l’UFAL pour la première fois à se prononcer pour une loi interdisant le voile intégral mais refusant catégoriquement, craignant le blasphème, que cela soit au nom de la laïcité (!!!). Elle demanda que cela soit au nom « du refus de considérer les femmes sous burqa comme une classe d’intouchables !!! ».
Le résultat ne se fit pas attendre: les deux députées, qui se sont faites remarquer par des interventions peu favorables aux principes laïques (Sandrine Mazetier, qui avait violemment interpellé la présidente de Ni Putes Ni Soumises lors d’une audition précédente, alors que celle-ci demandait une loi pour garantir les libertés individuelles des femmes d’origine maghrébine, et George Pau-Langevin, qui défend l’islam et Dounia Bouzar, alors que cette dernière a irrité l’assemblée, lors de son audition) louèrent sa « hauteur de vue ». Par contre, plusieurs autres députés lui firent remarquer l’incohérence de sa thèse, qui limite la défense de la laïcité dans la seule école, et ce jusqu’au lycée (rappelons que l’Ufal défend le voile à l’université), et dans les services publics.
Charles ARAMBOURROU, juriste de renom de l’UFAL a publié récemment un texte en accord avec la thèse que j’ai maintes fois défendue sur la jurisprudence constante de la CEDH au sujet d’une loi protégeant les libertés individuelles et le caractère laïc de notre société par des interdictions du voile islamique ostensible dans l’espace public, désavouant ainsi cette conception de refus de prise en compte de la laïcité.
A la fin de l’échange avec les députés de la commission, j’ai fait d’ailleurs remarquer que fonder une loi d’interdiction ou de limitation du port du voile intégral dans l’espace public sur des concepts philosophiques particuliers qui ne relèvent pas d’analyse consensuelle universelle risquait d’ailleurs de faire condamner cette loi par cette même Cour Européenne Des Droits de l’Homme pour son caractère discriminatoire vis à vis d’autres conceptions philosophiques.
Cette audition a servi entre autres à faire apparaître au grand jour les associations qui ont compris la spécificité de la situation, et celles qui veulent à tout prix préserver le dogme contre la réalité quotidienne.
Hubert SAGE
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(1) Blondel, 1re partie : http://www.youtube.com/watch ?v=GICBMsfHfuw
Blondel, 2e partie : http://www.youtube.com/watch ?v=RTZSqIrexMc
(2) http://www.ripostelaique.com/Les-trotskistes-lambertistes.html
(3) http://www.gaucherepublicaine.org/respublica/legiferer-sur-le-voile-integral-oui-au-nom-de-la-la-laicite-non/570