Pannier-Runacher : une tête de vainqueur qui coche toutes les cases de la bonne Macroniste

Il faut le dire, Pannier Runacher a une bonne tête de vainqueur. Énarque, Inspecteur des Finances, elle coche toutes les cases d’une bonne macroniste.

Alors qu’elle était encore ministre de l’Industrie, durant le premier quinquennat de Macron, elle s’était déjà illustrée par une déclaration désobligeante envers les militaires auteurs d’une tribune dans laquelle ils faisaient part de leur inquiétude vis-à-vis de l’état de barbarie dans lequel la France avait sombré, en les traitant de « quarteron de généraux en charentaises ». Il est vrai qu’elle peut se le permettre, elle qui n’a connu que les dorures et les moelleux tapis des ministères, oubliant un peu vite que ces militaires, avant d’être en retraite, avaient pour nombre d’entre eux été déployés en opération. Vous savez Pannier Runacher, les opérations extérieures, là où les gens se font tirer dessus avec des vraies balles, utilisent des vraies grenades et des vrais mortiers. En plus, parfois ils meurent ou sont blessés, pour de vrai.

Non contente de cette sortie dans la presse, Pannier Runacher s’est également ridiculisée, lors d’un discours qui restera dans les annales comme un des plus grotesques jamais prononcé, dans lequel, devant un aréopage d’industriels médusés, elle célébrait « l’usine heureuse », où on ne peut pas distinguer le cadre de l’ouvrier. En tout cas, dans les statistiques de l’INSEE, on les distingue très bien ; les ouvriers gagnent 3 fois moins et ont une espérance de vie de 7 ans inférieure à celle des cadres. Au lieu d’en terminer au plus vite avec ce discours désastreux, elle enfonça le clou en affirmant que l’usine « ce n’était pas une punition ». A qui s’adressait-elle ? Aux ouvriers probablement. A ceux qui se lèvent à 4h du matin, souffrent de troubles musculo-squelettiques et sont usés dès l’âge de 45 ans, à ceux qu’on jette comme des chiens après chaque délocalisation d’une usine dans un pays (Roumanie, Pologne) où leurs alter ego acceptent de travailler pour un tiers de leur salaire. Saloperies d’ouvriers, toujours à se plaindre.

Pannier Runacher ne doute de rien ; il y a quelques mois, elle était sur le plateau de la chaîne LCP, débattant avec Éric Trappier, le PDG de Dassault Aviation depuis presque 10 ans. Il n’est pas nécessaire de préciser que Trappier, ingénieur et ancien officier de la Marine nationale, sait un petit peu de quoi il parle en matière d’industrie. Mais Pannier Runacher, forte de sa nouvelle fonction de Ministre de la Transition écologique (doté d’un budget de 45 milliards d’euros), ne s’en laisse nullement conter et affirme être elle-même un ancien dirigeant d’industrie. Une rapide consultation de son CV montre qu’elle a passé en tout et pour tout un an chez Faurecia, l’équipementier automobile, il y a 10 ans. C’est dire si elle en connaît un rayon en matière de processus de production industrielle.

Visiblement elle n’y a pas complètement perdu son temps, car elle affirme sans aucune honte y avoir appris, lorsqu’elle faisait des appels d’offre auprès de différentes usines, que les prix variaient fortement en fonction du pays dans lesquels elles se situaient…

Oui Pannier Runacher, c’est précisément cette distorsion de concurrence que les énarques européistes comme vous ont imposée à nos entreprises industrielles (salaires, conditions de travail, couverture sociale), cette concurrence sauvage, qui a fait crever notre industrie, causé un déficit commercial abyssal qui dépassera allègrement les 100 milliards d’euros cette année, et qui a détruit plusieurs millions d’emplois industriels. Il n’est jamais trop tard pour apprendre.

Enfin, interrogée il y a quelques jours par un journaliste sur l’opportunité pour les Français d’acquérir un véhicule électrique, alors que notre pays connaît des difficultés de production d’électricité, Pannier Runacher a affirmé qu’il ne fallait pas hésiter. L’électrique, c’est l’avenir ! Alors que RTE affirme que l’électrification du parc automobile engendrera une hausse de la consommation de 10%, que notre production électrique aura bien des difficultés à assurer la hausse prévisible de la consommation, que les bornes de recharge sont quasi inexistantes dans les grandes villes, Pannier Runacher nous explique que tout ira bien.

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Le fait de savoir que cette femme est à la tête d’un ministère qui va potentiellement fixer la politique énergétique de la France pour plusieurs décennies me glace le sang. Les lampes à pétrole et les moulins à café Peugeot doivent se préparer à reprendre du service.

« La seule chose plus dangereuse que l’ignorance est l’incompétence. », disait Albert Einstein.

Pannier Runacher affiche fièrement les deux.

Alain Falento