Paris, Acte XIX : des Gilets jaunes aux « moutons rouges »

Nous connaissions le mouvement des Gilets jaunes né le 17 novembre dans une belle union sacrée de l’ensemble des Français qui souffrent de l’oppression fiscale. Ce mouvement apolitique et réunissant tous les mécontentements avait mis 2 millions de personnes sur les ronds-points, sur les péages, devant les préfectures, les raffineries et autres lieux symboliques.

Et puis, après la trêve des confiseurs, celui qui avait pris entre-temps la direction autoproclamée du mouvement a appelé à ce qu’il a appelé « la convergence des luttes » avec la CGT et Jean-Luc Mélenchon.

Nous en avons vu le résultat hier et il est consternant. Les Gilets jaunes, pour ce qui est de la ville de Paris, n’existent plus. Il n’existe plus désormais dans la capitale que des moutons rouges.

Des moutons qui défilent, ce qui est inutile pour faire céder le gouvernement, et qui le font sous une forêt de drapeaux rouges. Drapeaux marqués du sigle de la CGT, ou bien du NPA, et j’ai même aperçu des drapeaux de l’ex-Union soviétique. Visiblement l’apolitisme n’est plus au programme.

Dans le même temps, alors qu’il était convenu que les hommes politiques pouvaient soutenir le mouvement mais ne devaient pas défiler, sauf de façon extrêmement discrète, nous avons vu Jean-Luc Mélenchon réaliser un live en direct depuis la manifestation et nous avons vu monsieur Besancenot et monsieur Poutou se pavaner devant les caméras de BFM TV.

Le constat est clair : alors qu’il y a encore en province de véritables Gilets jaunes, nous n’avons plus à Paris que des moutons rouge… c’est le début de la fin pour ce si beau mouvement qui était pourtant la seule chance qu’avait le peuple de reprendre en main son destin.

Il n’y a qu’un seul coupable : c’est monsieur Éric Drouet qui, depuis le mois de janvier, appelle les Gilets jaunes à se joindre aux manifestations de la CGT et à se rapprocher de Jean-Luc Mélenchon. Les véritables Gilets jaunes qui ont été ainsi floués sauront s’en souvenir.

Jean-Frédéric Lesparre