Pendant que Darmanin paie son faux-filet 200 €…

 

Gérald Darmanin est le Ministre des comptes publics d’Emmanuel Macron. Un crack des chiffres ! Je viens de l’entendre pontifier au JT ce midi, il explique avoir gagné plus de 5.000 € en qualité de Maire de Tourcoing. Je suppose qu’il ne rentrait pas chez maman pour déjeuner et que le plus souvent, il avait des invités. Calcul rapide, en véritable rompu des comptes, si pour une personne, il compte 100 €, j’arrive à 2.000 € par mois, rien que pour lui.

(Quelqu’un peut m’expliquer ce qu’est un ‘Papillote de Ventrèche’ ? – Cela me tenterait bien, ma foi !)
Mais jamais, il ne devait délier la bourse. Non, ce sont celles-z-é-ceux et tout le reste des minables et illettrés qui ont déboursé de bon cœur. Cela me fait penser au célèbre «si on n’a pas de Rolex à cinquante ans, on a raté sa vie», de Jacques Séguéla.
A gauche, le dix-heures du ministre, à droite le repas des ignares :

Pour montrer qu’il comprend les gilets jaunes, le titan des comptes a déclaré : Nous devons comprendre ce que c’est de vivre avec 950 euros par mois quand les additions dans les restaurants parisiens tournent autour de 200 euros. En disant cela, il prétendait «entendre et comprendre »…Raté !
En revanche, du bon grain à moudre pour ceux qui accusent le gouvernement de mépris de classe !

Dans son rapport annuel, le Secours catholique a dévoilé que 9 millions de personnes vivaient en dessous du seuil de pauvreté en France.

Et les voilà, tous ces minables, ces ignares, ces analphabètes qui n’ont même pas le bon gout d’apprécier les rillettes de tourteaux (quelle vulgarité !) ou les sardines millésimées (J’imagine qu’ils doivent se repaitre de patates et de pâtes, c’est d’un ordinaire, en plus, ça fait grossir, on ne leur dit jamais ? Je vois d’ici leur caddie chargé de boites de thon premier prix et d’énormes sacs de nouilles à moins d’un euro, répugnant) :

Virginie élève seule ses deux fils. Être pauvre, c’est l’anxiété au quotidien. “On fait des courses, la carte ne passe pas. C’est le gros point noir, on fait comment, on laisse le caddie, on appelle quelqu’un pour nous aider. Ça nous est arrivé plusieurs fois. Pour les factures, faire attention à la lumière, à l’eau”. Au chômage pendant deux ans, elle a connu les interminables files d’attente. “Souvent, dans le frigo, il n’y avait rien en fin de mois donc il fallait que j’aille à la mairie chercher des colis alimentaires” Elle cumule deux emplois, travaille de nuit, et entame une formation pour obtenir un temps plein et gagner le SMIC. Mais avec deux enfants à charge, elle reste en dessous du seuil de pauvreté.

Une fois par semaine, Christophe se rend à l’épicerie sociale pour les provisions. “Avant, je pouvais dépenser sans compter, j’avais de l’argent, j’allais souvent au restaurant, je n’aurais jamais pensé venir ici un jour”. 700 euros par mois pour vivre. Deux euros, c’est la moitié de son budget quotidien après avoir payé ses frais fixes. Grâce aux minimas sociaux, il touche près de 700 euros par mois. À 49 ans, Christophe a déjà derrière lui plus de dix ans de galère et de précarité.

Simone : « Je suis veuve depuis 4 ans avec seulement la pension de réversion de mon mari. Maigre pension bien que mon mari ait travaillé 38 ans durant à la cristallerie d’Arques. Pour 2013 j’ai déclaré 8095euros. Internet est mon seul luxe. Je ne peux me permettre aucun loisir ni sortie. On est le 18 novembre, je n’ai pas encore allumé le chauffage. Je n’ai pas de machine à laver, je lave mon linge chez mon fils. J’ai 59ans et je suis lasse de cette vie. Je dois aller chez le dentiste mais comment payer pour une dent sur pivot quand ça vous revient à 230 euros? Le midi je ne mange pas et le soir le plus souvent soupe maison. J’ai fait ma demande pour un logement moins cher, même un studio. Mais je ne trouve pas. »
Qui sont ces élites qui les qualifient de « France d’en bas » avec leur ton de répulsion mal dissimulé ? Qui sont ces experts, ces journalistes pour qui les ouvriers sont d’incultes racistes et leurs enfants des jeunes sans avenir, à la limite de la déficience mentale ? Il paraît que les classes populaires ne comprennent rien à la politique. Aberrant : ils savent parfaitement ce dont la France a besoin car ils sont les premières victimes de la nécessité. Ce qu’ils peinent à comprendre, par contre, c’est l’insolent opportunisme de ceux qui prétendent les représenter. Il paraît que les classes populaires sont des ignares en matière d’économie. Plus que quiconque, les travailleurs savent que leur vie dépend d’une légion de nantis en Gucci, spéculant comme au Monopoly, mettant en jeu les maisons même pas encore payées, les espoirs de vie meilleure, les rêves de vacances en famille, la possibilité d’aider leurs enfants à faire des études. Ils doivent souvent renoncer à consulter un médecin et se priver de congés maladie quand ils en ont besoin, se résigner au mal de dents, à une vue déficiente.
Ces travailleurs ne connaissent pas simplement la précarité, ils la vivent concrètement, et la panique leur tord l’estomac lorsque la voiture, seul moyen pour se rendre au travail et gagner leur pain, tombe en panne. Car envisager des réparations oblige à se serrer la ceinture pendant des mois.
Il paraît qu’ils sont ignorants concernant le système de protection sociale. Mais en première ligne lorsque les gouvernants osent déclarer qu’il va falloir que chacun fasse un effort !

https://planetes360.fr/les-depenses-hallucinantes-de-edouard-philippe/

http://www.leparisien.fr/politique/un-deplacement-d-edouard-philippe-qui-aurait-coute-150-000-euros-fait-polemique-05-09-2018-7877373

https://www.ouest-france.fr/politique/brigitte-macron/brigitte-macron-l-elysee-depense-278-750-euros-pour-ses-activites-5897489

On a coupé la tête à certains pour moins que cela…

Anne Schubert