Pour Macron, il y a les gens qui réussissent et ceux qui ne sont rien…

Hugo rendait hommage aux petits, aux  obscurs, aux sans grade, Audiard ridiculisait les  tocards, la mondialisation a introduit dans notre belle langue les losers et autre has been. Raffarin a créé l’expression la France d’en bas.

Dans la suite logique  des sans dents de Hollandeil y a,  pour Macron,  les gens qui ne sont rien.  Pire. Les sans dents était une expression descriptive. Ceux qui ne sont rien, c’est la néantisation de ceux qui nés petits restent petits, parce qu’ils n’ont pas la saine ambition d’être autre chose, pire, parce que par essence, sont incapables d’être autre chose.

Replaçons les propos dans leur contexte, nous rétorquera-t-on. Hé bien, soit. Ces propos ont été prononcés lors de l’inauguration de la station F à Paris. Une gare est un lieu où on croise des gens qui réussissent et des gens qui ne sont rien.

Curieux propos. Dans une gare on croise des gens pressés, des gens qui attendent, des gens qui consultent les tableaux de départ, ceux qui consultent les tableaux d’arrivée, des gens qui mangent, d’autres qui râlent, autant de gens que nous avons tous été tour à tour indistinctement.  Bref, des gens qui se fondent dans la moyennisation, l’anonymat, des gens qui sont nous, tout simplement. Ce n’est pas dans un hall de gare que l’on distingue des différences de classe. A la rigueur, pourrait-on faire le distinguo entre un sac Vuitton et la vulgaire valise à roulettes de Monsieur Tout le Monde mais pour la chercher, il faut avoir une obsession certaine pour la question, un œil particulièrement affûté et orienté.

Plus encore, ce que cette phrase révèle cruellement, c’est la confusion entre être et avoir,  en rien différente des  déclarations de Séguéla qui avaient provoqué l’indignation et dont celui-ci s’était excusé: celui qui n’a pas sa Rolex à 50 ans a raté sa vie.  La Rolex , c’est ringard, c’est un gadget de vieux. A 50 ans, la vie est finie. Aujourd’hui , le no life c’est celui  qui a 20 n’a pas créé sa start-up.

D’aucuns s’indignent et dénoncent un mépris de classe rarement égalé. Pourtant, il n’y a pas franchement de qui s’étonner, nous diront les grévistes de Lunel à qui Macron avait déclaré : le meilleur moyen de se payer un costard, c’est de travailler, ou encore les ouvrières de Gad, que Macron, ajoutant  au mépris de classe la misogynie,  avait traitées d’illettrées.

Il y a tout lieu de craindre que Macron n’aime pas grand monde, non seulement les petits, mais aussi ses pairs qu’il n’a de cesse d’écarter.  Hollande, Valls et autre Ségolène en savent quelque chose. Bayrou aussi. Et Bruno Le Maire devrait faire attention. On a pu aussi remarquer comment Macron réagit lorsqu’il est confronté à une contradiction. Le ton change, le sourire s’efface. Interrogé sur sa réception à la Rotonde, Macron avait rembarré les journalistes sans ménagement. La presse, à qui l’autorité, le goût des grandeurs et le splendide isolement du président n’a pas échappé, voit en Macron une figure jupitérienne.

Si l’on en croit certain psychiatre, la figure de Narcisse serait peut-être plus juste. Nous avons tous une petite idée de ce que cela veut dire : amour immodéré de soi. Ce n’est pas son entrée en scène devant la pyramide du Louvre, sa photo officielle, ni son goût immodéré pour le décor de Versailles,  qui contrediront ce diagnostic.

Et comme celui qui tombe amoureux de sa propre image n’a guère de place dans ses préoccupations pour les autres, ne nous étonnons pas de ces propos et pire, n’attendons rien de ce roi Roleil pour les Français et pour la France.

Florence Labbé

 

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21 Commentaires

  1. Dans la suite logique des sans dents de Hollande , il y a, pour Macron,(le 2èm en pire), les gens qui ne sont rien.
    Il se prend pour qui ce client à couguar ?

  2. Bonjour,
    La photo de Macron en roi-soleil pour illustrer l’article n’est pas appropriée l Nos rois respectaient les Peuples de France, lors de leur couronnement ils touchaient les écrouelles des plus miséreux, dans un geste d’humilité, et la charité se devait d’être leur vertu principale. Jamais aucun roi Très Chrétien n’aurait prononcé les mots qu’ont dit Hollande et Macron. Mais il est vrai que les républicains aiment salir les images de nos monarques avec leurs propres turpitudes, venues de la haute noblesse et de la haute bourgeoisie francs-maçonnes !

    • En plus, ça leur fait une de ces tronches la dessus, lui et sa vieille…

      • Concernant sa vieille, c’est sa couguar et lui son toy boy… Pas belle la France?

  3. Eh bien le “moins que rien” vous félicite pour ce joli texte et pense sincèrement que vous auriez du faire la “Une” de RL. Je vous remercie pour ce bon moment de saine réflexion et pour la qualité de vos écrits, vous êtes “jupitérienne”(c’est à la mode en ce moment).
    M’ayant mis d’excellente humeur, j’ai pris le temps de savourer le commentaire de Catherine et de méditer cette phrase.
    Mesdames, vous avez la beauté de l’intelligence, désolé de n’être qu’un ” rien”, un sans dents et sans Rolex et qui n’a pas grand chose à vous proposer en retour qu’une vieille valise à roulettes pleine de vide !

  4. ne serait-ce pas plutôt E.Rostand, dans l’Aiglon, qui fait dire à Flambeau :
    “et nous, les petits, les obscurs, les sans grade,
    nous qui marchions, blessés, crottés, malades…” dans la fameuse tirade ?

  5. Et dire qu’il voulait être écrivain ! Il ne fait que tenir le propos que l’on prête volontiers aux parvenus qui n’ont pas eu le temps de développer un minimum d’élégance pour éviter de tomber dans l’arrogance vulgaire à l’égard des moins chanceux. Le bonhomme a l’âme basse et vulgaire tout en aimant une femme qui a l’âge de sa mère, ce qui a un certain panache dans le monde bling-bling qui a son estime.

  6. le “Rien” , évolution lente du “moins que rien” à son utilité ô mon Roi ….Le Rien consomme et paye l’injuste dime TVA qui permet à Sa Majesté de fastueuses soirées Las Vegasienne , de rouler carrosse blindé , d’etre logé au Chateau sans délier bourse durant 5 printemps …je ferais remarquer à son Altesse que “rien” n’est trop beau pour elle, que “rien” ne pourra le faire dévier de ses projets funestes et que “RIEN” au final ne l’arretera ..

    .Meditez cette phrase de Chevalier -Laspalès ( après conseil auprès de la Cour, il s’agirait de Lao Tseu ): ” “Ceux qui ne demandent rien ont tout.”

    Ne me remerciez pas , c’est mille fois rien….

  7. Question à lui poser : parmi les migrants qu’on reçoit par milliers, combien ne sont rien ? Alors, pourquoi continuer à accueillir autant de gens qui ne sont rien ? Y a pas une contradiction quelque part ?

  8. Choupinet Ier, ce snobe narcissique méprise quiconque est pauvre et ne fait pas partie de l’élite dirigeante. Macron défèque sur le petit peuple.

  9. Macron n’a pas tort : il existe des gens qui ne sont pas grand chose pour la société ( cités ” sensibles ” en particulier) : que penser des parasites, feignants, délinquants, ne sachant et ne voulant rien faire, asociaux,égoistes ,cervelles de moineaux,incapables d’élever leurs enfants,méchants etc…? Le politiquement correct nous interdit de décrire certaine réalités mais cela ne résout pas les problèmes.Il dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas.

    • Selon la “logique macronienne”, nombre de grands artistes, intellectuels, savants ou écrivains français ne seraient donc “rien”…Pauvre France, décidément! La finesse dans l’énoncé est le minimum pour un type qui se prend pour Jupiter. Pour moi, c’est simplement un “sale bonhomme, un sale bonhomme, un monstre en somme, ce sale bonhomme “, pour citer Claude François qui était lui peut-être quelque chose, ayant pu se payer une rolex dans sa vie!

    • et les politiques, ils sont quoi, à votre avis ? car votre description, Stratix, leur correspond parfaitement…

    • Je n’avais pas pensé à ces pas grand chose mais pourquoi les accueille t-il au lieu de s’occuper des chômeurs, des SDF ?

  10. Ce type est complètement déconnecté de la réalité, un enfant pourri gâté qui ne s’est jamais salit les mains et qui se permet de l’ouvrir alors qu’il n’a aucune idée du quotidien d’un français lambda, “ceux qui ne sont rien” comme il dit.
    À l’image de ces prédécesseurs, un coq qui chante les deux pattes dans la merde….celle qu’il a semé !

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