Pour sauver l’enseignement dans le 9-3, il ne faut plus de 9-3 !

la_journee_de_la_jupe_5En Seine-Saint-Denis, l’enseignement fait peau neuve : fini la banlieue défavorisée ! 12 nouveaux collèges ont vu le jour pour que cesse la nuit de l’école publique. Coût : 700 millions d’euros, soit l’équivalent de 10 Airbus A320 ! « Il fallait créer un choc éducatif » –  estime Stéphane Troussel, président PS du Conseil général –  pour montrer qu’on peut réussir en Seine-Saint-Denis comme ailleurs.

D’où la mise en place des techniques informatiques de pointe : numérique, imprimantes 3 D, ordinateurs portables, logiciels… D’où ce mini-campus à l’américaine, dont le programme scolaire prévoit des voyages à l’étranger, notamment en Algérie (1), afin que les élèves deviennent bilingues (2). D’où la décision du Conseil général de rénover, dès l’automne prochain, 90 établissements supplémentaires, et d’en construire de nouveaux, dans lesquels il y aurait, à côté de la salle des professeurs, des bureaux individuels et des espaces de détente, les enseignants ayant besoin, ici plus qu’ailleurs, d’un sas psychologique, tant les tensions en classe ont coutume d’être épuisantes (3).

Il faut savoir, en effet, qu’un collège ne se résume pas à ses locaux, qu’ils soient haut de gamme ou non : les élèves en sont l’élément principal, et c’est là que le bât blesse. Comme le fait remarquer Mathieu Logothetis, responsable du SNES (4) dans le « 9-3 » : « L’an dernier, il y avait sur la Seine-Saint-Denis 95 postes de profs de maths vacants alors qu’il y en avait 0 dans le Val-de-Marne ».

Alors ?

Alors, l’enseignement ne changera pas dans le « 9-3 » tant que l’esprit des élèves ne changera pas. Et l’esprit des élèves ne changera pas tant que l’éducation qu’ils reçoivent chez eux ne sera pas laïque et républicaine. Or, elle ne le sera pas. Quelle famille musulmane déciderait, en effet, de changer l’éducation qu’elle donne à ses enfants quand tout, autour d’elle, lui montre la vitalité de sa propre culture ?

Que croit-on, par ailleurs, qu’un jeune enseignant français affecté pour la première fois dans le fameux « 9-3 » puisse penser de ses futurs élèves et de la tâche qu’il va devoir accomplir, s’il ne rencontre que des tenues islamisantes et des magasins halal ? Qui peut prétendre redresser un navire dont les voies d’eau ne sont pas bouchées ?

Si l’on veut vraiment sauver l’enseignement dans le « 9-3 », il faut faire en sorte qu’il n’y ait plus de « 9-3 » ! Cela suppose deux mesures : premièrement, l’application sans condition des lois de la République ; deuxièmement, le rétablissement de l’autorité de l’enseignant, tant morale que punitive !

Maurice Vidal

  1. Tiens donc !

  2. En ce qui concerne la langue arabe, ces élèves le sont déjà !

  3. Cf. les articles n° 320, 322, 340 et 351 consacrés à Lise, jeune enseignante en Seine-Saint-Denis.

  4. Syndicat National des Enseignements du Second degré.

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