Sous le titre « Égypte : Tariq Ramadan : “Derrière les salafistes, l’Arabie saoudite” », le Point a publié une interview du plus tortueux et plus éloquent musulman qu’il nous est donné d’observer, ces derniers temps, sur la scène médiatique.
Mais en suivant les méandres de son raisonnement, on se rend compte que l’Arabie saoudite ne sert finalement à Tariq Ramadan que pour mouiller les Américains qui seraient derrière l’Arabie et, en même temps, derrière les militaires égyptiens. Et, comble du raffinement intellectuel, la France y est aussi éclaboussée puisqu’elle ne s’est jamais fâchée avec l’Arabie ! Ergo, c’est la faute à l’Occident si les Égyptiens ontcommencé l’ère démocratique en votant pour une majorité islamique composée de frérots et de voilées, y compris intégralement, très attachés à Mahomet et à ses décrets d’application de la charia.

Les urnes mettent à nu les illusions que Tariq Ramadan et tous les idiots utiles à l’islam, dont BHL et le quai d’Orsay, aimeraient continuer à nous servir sur la prétendue aspiration à l’émancipation des musulmans, alors que leur majorité aspire à une renaissance de l’islam, intrinsèquement contraire à la liberté individuelle, contraire à la liberté de critiquer les dogmes, contraire à l’émancipation des corps, des âmes et des esprits, contraire à l’égalité entre croyants et non-croyants, contraire à l’égalité entre hommes et femmes, contraire à l’égalité entre musulmans et croyants non-musulmans.
Les musulmans veulent tout simplement restaurer la grandeur de l’islam
Les Nord-Africains, du Maroc jusqu’en Égypte, maintenant qu’ils sont consultés, nous démontrent qu’ils aspirent à retrouver la grandeur d’antan. Tout le monde sait qu’ils la devaient à l’islam, à l’initiative de Mahomet et à son épopée, sabre en main. Ils rêvent confusément de retrouver cette grandeur et cette gloire en revenant à la source, en s’inspirant des pieux et bons ancêtres (as-salaf as-sâlih) dont le prototype est bien Mahomet, d’où le mot salafistes. Mais, comme nous le savons, aussi bien Tariq Ramadan que Mohamed Sifaou et bien d’autres ténors de l’islam en Europe, s’arrêtent toujours en si bon chemin pour ne pas vous expliquer que toutes les voies tortueuses et toutes les lectures tarabiscotées ramènent au Coran et à la pratique historique de Mahomet. Nous devons prendre les rêves et les aspirations des peuples musulmans très au sérieux. Il faut savoir décoder ces rêves et ne pas oublier qu’ils nous disent bien des choses sur les possibles futurs. Les musulmans aimeraient tant prendre leur revanche sur l’Histoire. Il faut dire que depuis la Reconquista puis la colonisation, la chute du califat Ottoman et le regroupement des cousins, plus ou moins juifs, en terre d’Orient, les musulmans ne conduisent plus les affaires du monde comme ils le faisaient auparavant. C’est ce retour en force qui est l’enjeu stratégique majeur des décennies à venir.
Comme Abraham, les musulmans sont prêts au sacrifice de l’humain pour ne pas s’opposer aux prescriptions d’Allah
Si notre intellectuel suisse (comme bien d’autres musulmans français, soi-disant progressistes et des potentats orientaux soi-disant laïques ou modérés) est prêt à sacrifier les salafistes et d’autres “istes” en cas de besoin, c’est pour mieux mettre à l’abri le cœur du réacteur qu’il chérit tout autant que n’importe quel musulman : il s’agit du cœur de l’islam, des vénérés Coran et Mahomet. Tariq Ramadan sait très bien, et l’Histoire le confirme, que même si l’on déclare contaminé tout un édifice de la maison islamique, le buisson ardent en sortira indemne et il continuera d’alimenter en énergie tous les musulmans, sans distinction, d’ici et d’ailleurs, y compris les schismatiques. Peu importe qu’ils se nomment chiites, sunnites, modérés, islamistes, salafistes, chafi’ites, wahhabites…ou je ne sais encore quel adjectif disqualificatif inventé à loisir pour nous égarer, nous embrouiller, nous enfumer et finalement pour nous duper.
Dans cette interview, notre pleutre intellectuel(1), Tariq Ramadan, nous livre aussi un scoop : « Il faut savoir que les Frères musulmans avaient volontairement décidé de se limiter à un plafond de 40 % des voix ». En voilà donc des démocrates bien particuliers qui, même en l’absence de l’ancien potentat, Housni Moubarak, décident d’avance du pourcentage que le peuple leur attribuera !
Comme les Égyptiens sont en train de nous démontrer, le plus démocratiquement du monde, qu’ils sont bel et bien musulmans, bel et bien acquis à l’islam et à la charia, Tariq Ramadan nous fait son éculé coup, où les éternels responsables et boucs émissaires, manipulateurs de marionnettes, sont toujours des Occidentaux, même si la grosse ficelle doit passer par l’Arabie pour manipuler de prétendues marionnettes égyptiennes qui se découvriraient intégristes malgré elles, rien que pour jouer le jeu de l’Arabie, de Barak Hussein et de Nicolas !
Décidément Tariq Ramadan prend les Égyptiens et les Occidentaux pour des ….
Et il n’a pas tout à fait tort : bon nombre de nos concitoyens occidentaux sont prompts à battre leur coulpe et à se sentir flattés, par la même occasion, d’être désignés comme les maîtres du monde. C’est là qu’on voit que Tariq Ramadan est fin connaisseur de l’âme occidentale, profondément judéo-chrétienne, prête à racheter toutes les misères du monde, en commençant par celles qui échouent sur les plages de nos banlieues.
Vous voyez où Tariq Ramadan veut toujours en revenir ? Vous êtes responsables des misères subies par les musulmans ! Ils sont vos victimes dans cette “terre de témoignage”, terme utilisé par Tariq Ramadan pour désigner l’Occident ! Et comme témoignage veut aussi dire martyre, vous pouvez imaginez que la terre et le Ciel sont promis à ces martyrs, à ces témoins de Dieu ( شاهد ، شهداء ، الشهادة), qui finiront, tôt ou tard, par avoir la peau de la Rome-sur-Seine dépravée, immorale, qui s’est détournée de Dieu après avoir été la fille aînée de l’ Église.
Pascal Hilout
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(1) Tariq Ramadan, comme tous les pseudo-intellectuels musulmans, n’a jamais osé dénoncer la pédophilie avérée de Mahomet ni ses razzias. Mais il s’est permis de qualifier Charlie Hebdo de pratiquer un “humour de lâches” lorsque ses rédacteurs ont osé nommer Mahomet rédacteur en chef du numéro rebaptisé “Charia Hebdo” et subi, à cette occasion, un incendie criminel de leurs locaux non encore élucidé.