Pourquoi aucune image de vaccination des populations racisées ?
Alors qu’on assiste à d’intenses campagnes de valorisation de certaines minorités ethniques sur toutes les chaînes de télévision et, de manière particulièrement visible et orientée dans les spots publicitaires, en France on ne voit aucune image de vaccination des mêmes minorités. Alors qu’est-ce que cela veut dire ? Que se passe-t-il ?
Une campagne massive de valorisation publicitaire des minorités ethniques et de l’homme noir en particulier. Si on en croit les marques qui n’ont pas l’habitude de jeter l’argent par les fenêtres quand elles ont un produit à vendre, l’image valorisante de l’allogène serait extrêmement porteuse : raison pour laquelle elles en assurent massivement la promotion. D’ailleurs, quasiment toujours un homme, et quasi exclusivement un Noir, pratiquement pas d’Asiatiques, d’Orientaux ou même d’Arabes.
En revanche, on peut largement caricaturer le “pépito” dans une mise en scène stigmatisante, comme ils disent. Vous avez à vendre un produit spécifique, genre tacos ou fajitas, qui n’implique pas les minorités protégées, alors là, vous pouvez y aller dans la caricature et dans le stéréoptype : pas de problème. Il ne se trouvera personne pour vous coller un procès ou vous clouer au pilori médiatique. Non, la protection de minorités ne concerne ni le ”pépito” ni le ”Chinetoque”, ni le ”Rital’‘. Seulement le racisé en provenance des colonies d’Afrique.
L’homme noir valorisé dans une multitude de déclinaisons toutes plus séduisantes les unes que les autres. Le Noir prescripteur qui nous dit quel produit nous devons consommer et quel est le meilleur choix pour notre bien, notre santé, celle de nos enfants. Le Noir médiateur qui nous apporte sa sagesse pour résoudre nos conflits et nous réconcilier en famille. Le Noir bienfaisant qui fédère autour de lui la famille métissée et recomposée. Le Noir remplaçant qui protège la femme blanche et l’enfant qu’elle aurait eu d’une précédente union avec un homme blanc qui l’aurait abandonnée. Le Noir séducteur, la femme blanche à ses pieds et même pendue à son cou. Le Noir, modèle de réussite sociale qui nous montre le produit haut de gamme qui revalorisera notre image tellement dégradée. Le Noir écologiste et moderniste qui nous explique comment sauver la planète en faisant le choix de la voiture électrique.
Je m’arrête là, mais il suffit de regarder les publicités pour voir que les variantes sont infinies.
Donc, si on en croit les marques et les publicitaires, l’image de l’homme noir serait extrêmement porteuse. Et donc, en toute logique, elle devrait être puissamment associée aux campagnes de promotion du vaccin. Alors pourquoi aucun emploi de l’image porteuse de l’homme noir dans la communication institutionnelle sur la vaccination ?
Plusieurs hypothèses (plus ou moins complotistes) :
- Les Noirs et les minorités racisées refusent le vaccin, il n’y aurait donc pas d’images disponibles ;
- Il ne serait pas politiquement correct de montrer l’image de Noirs, de voilées et de personnes issues des minorités racisées en train de se faire vacciner. Le Blanc doit s’interdire de prescrire quoi que ce soit à ces minorités et s’interdire de se montrer en position dominante sur le plan de la science ou de la technique ;
- Le vaccin est un bienfait dont les Blancs priveraient les minorités racisées (trop affreux) ;
- Le vaccin est dangereux, seuls les Blancs doivent être vaccinés, il n’y a pas lieu d’y inciter les populations racisées.
Non, je déraille, sortez-vous tout ça de la tête, ça va beaucoup trop loin.
NB : On a bien des images de vaccination aux Antilles ou à la Réunion, mais, après recherches dans les banques de données disponibles, pas d’images de vaccination de populations noires ultramarines. Si vous en trouvez, merci de nous les communiquer.
Ici, c’est Isbert qui y passe : image extraite du site du quotidien France Antilles.
Là c’est cette dame : image extraite du portail d’accompagnement de professionnels de santé en Guadeloupe.
Là, ce monsieur à la Réunion : image extraite d’un site local.
Et là encore, c’est ce monsieur aux Antilles.
Rien d’autre.
Martin Moisan