Prisons : un détenu sur deux se définit comme musulman

Alors que l’encombrant Eric Zemmour avait été condamné pour avoir déclaré que « la plupart des trafiquants sont noirs et arabes », un rapport du député UMP Guillaume Larrivé met un pavé dans le marécage. Selon celui-ci, des centaines de prisonniers seraient répertoriés comme dangereux sur les « 40.000 détenus de culture ou de religion musulmane », c’est-à-dire 60% (nombre officiel) de la population carcérale totale. Cette surreprésentation musulmane était déjà le constat publié en avril 2008 par le Washington Post basé sur des chiffres compilés par des responsables de la communauté musulmane, des sociologues et des chercheurs concernant la maison d’arrêt lilloise de Sédequin.

Pour Missoum Chaoui, responsable de l’aumônerie pénitentiaire d’Ile de France, et qui attribue ce fait davantage à un problème social que religieux, ce nombre monterait même à 80 % pour les seules prisons d’Ile-de-France.

Un article de 20 Minutes du 2 juin dernier indiquait que l’« administration pénitentiaire elle-même reconnaît qu’environ un détenu sur deux se définit comme musulman ».

Il suffit de se rendre sur la page des personnes recherchées par la police pour constater d’ailleurs cette terrible réalité.

Un député belge déclarait en 2012 que depuis plusieurs années, on rencontrait en prison des « conversions de confort » et des « conversions de pressions », ces dernières relevant de la nécessité d’acquérir un minimum de sécurité pour les non musulmans confrontés à l’agressivité et aux pressions des communautaristes. Il réclamait l’isolement des muftis carcéraux susceptibles d’exercer des pressions sur certains détenus.

Comme le rappelle le sociologue Farhad Khosrokhavar, spécialiste de l’islam dans les prisons « le fichage ethnique ou religieux est interdit et rend difficile les estimations chiffrées ». En effet, comme l’indique l’ « Avis du 24 mars 2011 relatif à l’exercice du culte dans les lieux de privation de liberté », l’administration est contrainte d’établir en toute discrétion des listes nominatives indiquant la confession des détenus afin de contrôler leur présence aux différents offices religieux au sein de l’établissement. L’auteur de cet avis, Jean-Marie Delarue, Contrôleur général des lieux de privation de liberté, dénonçait dans un rapport de 2011 les discriminations qui frapperaient la religion musulmane. Il confirmait d’ailleurs lui aussi que les détenus musulmans sont « très nombreux en prison » et que les difficultés rencontrées dans le milieu carcéral concernent majoritairement l’islam.

Si les chiffres ne sont pas plus élevés, c’est grâce à Mme Taubira qui fait en sorte d’éviter les condamnations autant que faire se peut. Partant de ce principe, on pourrait envisager qu’elle prenne un arrêté interdisant l’incarcération pour tout individu de confession musulmane, ce qui règlerait tous les problèmes de violence et d’extrémisme dénoncés dans les différents rapports.

Jean-Marie Delarue témoignait des récriminations des prisonniers musulmans qui se plaignaient : « je veux pratiquer ma religion et je ne peux pas », « je crève de faim sans viande », des plaintes le contraignant à prendre des dispositions spécifiques pour assurer le respect des croyances : « ils devraient pouvoir manger halal ou casher», « à la lumière de la diversité religieuse qui est la marque de notre temps», « il suffit de passer de nouveaux marchés ». On continue pourtant de nous asséner que cette diversité religieuse serait un enrichissement et que l’intégration est parfaitement réussie.

Il dénonçait l’irrespect envers les objets religieux, la maltraitance envers les malheureux tapis de prières, et pour y remédier appelait à dispenser « aux personnels la formation nécessaire pour leur apprendre à reconnaître ce qui est religieux et ce qui ne l’est pas », cela aux frais du contribuable français, même agnostique, sous prétexte que « les lieux de privation de liberté pourraient devenir un exemple de tolérance pour le reste de la société ».

ISLAM EN PRISON, MISSIONS D'URGENCE POUR AUMONIERS MUSULMANS

Les causes sont toujours désignées comme relevant de la seule responsabilité des pouvoirs publics, de la société française, d’un manque d’intégration de la part des Français, des difficultés financières. Bref, l’islam, qui pourtant est le dénominateur commun de tous ces détenus, n’est jamais désigné comme étant l’origine du problème. Pour tous les « spécialistes », l’islam(isme) est perçu comme un palliatif. Si on se retrouve enfermé entre quatre murs, c’est forcément de la faute des autres, pas parce que le coran vous enjoint de ne pas lier de liens fraternels avec les kouffars. Du tout.

Ainsi, à en croire Jeanne Sautière, directrice de l’intégration et des groupes religieux dans le système carcéral français, « beaucoup d’immigrés arrivent en France dans une situation financière difficile, ce qui rend la délinquance plus fréquente. Le plus important est de souligner qu’il n’y a pas de corrélation entre islam et criminalité », alors que tout le monde sait que les nouveaux entrants sont aidés tant par les associations que par nos organismes sociaux. Moussa Khedimellah, sociologue spécialisé dans les questions d’intégration urbaine, voit dans ce pourcentage une conséquence directe « de l’échec de l’intégration des minorités en France ».

C’est l’incarcération qui fait naître la haine, pour Farhad Khosrokhavar, comme si cette dernière ne relevait que d’un acharnement politique sans lien avec un quelconque acte délictueux du prisonnier : « avec la haine de la société qu’elle entraîne, l’incarcération peut conduire à la radicalisation ». Un point de vue partagé par la tante de Mehdi Nemmouche qui affirmait que sa « radicalisation s’est faite en prison ».

Le Washington Post dénonçait quant à lui la responsabilité des politiques publiques qui ont « isolé les musulmans dans des banlieues où le chômage est important, les écoles moins bonnes et les logements de qualité médiocre » et ne prévoient pas d’effectifs confessionnels suffisants : « Dans le système pénitentiaire français, il y a seulement 100 imams de disponibles pour les 200 prisons du pays, alors qu’on compte 480 curés, 250 pasteurs et 50 rabbins ». Les chiffres de 2012 indiquaient un contingent de 655 aumôniers pour la communauté catholique, 317 pour les protestants, 150 pour les musulmans.

Les fondamentalistes en prison se chargent de ramener leurs coreligionnaires, surtout les plus jeunes, dans le droit chemin en leur promettant la « rédemption»

, sans doute émaillée des images des belles houris aux grands yeux. Les barbus « ne voulaient pas parler quand une surveillante femme s’adressait à eux » relate un prisonnier.

Certains tentent de minimiser l’ampleur du djihadisme dans les prisons : « Ce n’est pas parce qu’un détenu fait un appel à la prière dans une prison qu’il va se rendre en Syrie pour faire le djihad, les vrais radicaux se cachent » déclare le sociologue Farhad Khosrokhavar, une vision partagée par Moulay El Hassan El Alaoui Talibi, aumônier national musulman des prisons : « il est difficile de se radicaliser en prison. Entre la présence des surveillants et la nôtre, les radicaux sont vite repérés ».

Un ancien détenu témoigne des prières dans les promenades, des prisonniers parlant arabe qui s’improvisent imams et de la violence nécessairement liée au fait de « défendre la religion partout ». Il explique que ceux qui se radicalisent ont déjà une violence contenue en eux, avec notamment une difficulté d’acceptation des différences…

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Selon le principe du mensonge, de la « taqqyia » préconisée par le coran pour arnaquer les non musulmans, les signes de radicalité se font de moins en moins visibles, les détenus tendant à montrer une image de modération, à l’instar de ceux qui se trouvent hors les murs, usant d’un « prosélytisme beaucoup plus discret » et donc « plus difficile à repérer ». C’est la facette présentable, « modérée » de l’islam, sa tenue de camouflage en quelque sorte.

Farhad Khosrokhavar estime qu’il « faudrait au moins une centaine d’agents de renseignement dans les prisons, formés à l’apprentissage de l’arabe », toujours aux frais des Français, bien entendu. Le rapport de M. Larrivé préconise quant à lui une « augmentation du nombre d’aumôniers musulmans » pour réduire le nombre de radicalisations, leur nombre étant trop faible. Il faut rappeler que grâce à Nicolas Sarkozy l’expulsion en fin de peine de ceux d’origine étrangère, permettant de réduire le danger d’une radicalisation généralisée de la société, est exclue. C’est pourtant une fois sortis de prison que ces « djihadistes » sont susceptibles de nuire à l’ensemble de la société, puisque « la plupart sont fragiles psychologiquement ou déséquilibrés », précise Farhad Khosrokhavar. Les médias nous confirment d’ailleurs régulièrement ce dérèglement mental spécifique aux islamistes quand ils relatent les faits divers et autres meurtres par égorgement.

L’Avis de 2011 de Jean-Marie Delarue préconise des locaux dédiés aux seuls offices permettant l’accueil de « ceux qui souhaitent célébrer des fêtes religieuses connues et identifiées, sur le calendrier desquelles l’administration doit être informée et à l’occasion desquelles elle doit consentir, sous la responsabilité des aumôniers, les facilités nécessaires (introduction d’aliments, de menus objets…) », de même que la fourniture de « menus répondant aux exigences alimentaires particulières, dès lors naturellement qu’en dehors de prescriptions médicales elles relèvent de pratiques confessionnelles », notamment « de viandes ou d’autres aliments préparés selon les rites approuvés par les autorités religieuses compétentes ».

« Il y a dans ces lieux-là un besoin de spiritualité plus grand. L’univers clos fait vaciller les convictions, conduit parfois à de telles déroutes intérieures que certains incroyants se tournent vers la religion », ajoute M. Delarue qui justifie donc par un fort besoin de spiritualité le désir de tuer les non-musulmans. Intéressant…

De toute façon, à en croire Bernard Cazeneuve, « ce n’est pas un délit de prôner le jihad ». Dans ce cas….

Caroline Alamachère

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