Le procureur Aurore Chauvelot fait-elle partie du syndicat de la Magistrature ? Ou bien a-t-elle interprété à sa façon la reconduction de Christiane Taubira place Vendôme ? On peut se le demander, suite à ce qui s’est passé à la célèbre 17e chambre de Paris. Le fils à papa Nicolas Bedos, qui se dit humoriste, avait écrit, dans Marianne, le 14 janvier 2012, que Marine Le Pen est une “salope fascisante”. On notera que le publier, cela n’a pas posé de problème à Maurice Szafran, à l’époque directeur de publication du journal.
Mais c’est l’attitude du procureur Aurore Chauvelot qui nous intéresse, puisque le fils à papa passait devant le tribunal où elle exerce ses talents. Nous n’avons pas oublié que cette femme, le 3 février 2012, avait osé requérir 3 mois de prison avec sursis contre Pierre Cassen, et 5000 euros d’amende, et 2 mois de prison avec sursis, et 3.000 euros d’amende, contre Pascal Hilout, suite à deux éditos de Cyrano qui dénonçaient l’islamisation de la France, et la méthode utilisée pour cela par les disciples d’Allah. Nous avions eu droit à une plaidoirie inoubliable, où elle estimait que nous devions être condamnés pour “délit d’intention”, osant par ailleurs comparer les deux rédacteurs de RL à des nazis, rien de moins, et les malheureux musulmans du 21e siècle aux juifs du 20e siècle.
Cette fois, le procureur Chauvelot était dans un tout autre registre. Elle a reconnu que Nicolas Bedos « manie les deux casquettes », celle d’humoriste et celle de chroniqueur politique mais a estimé que la phrase litigieuse se situait « dans le registre de l’humour, de la caricature qui autorise l’outrance » et a requis la relaxe. Moralité, selon Aurore Chauvelot, qualifier Marine Le Pen de “salope fascisante”, dans un hebdomadaire sérieux, c’est de l’humour.
Nous prenons acte de sa plaidoirie. Nous allons donc, à Riposte Laïque, nous autoproclamer humoristes, nous mettre un nez rouge de clown, et, devant une caméra, insulter quelques personnes qui nous déplaisent, et pourquoi pas certains magistrats, dont nous citerons le nom, en les traitant de “pourriture gauchiste”, “d’ordure dégénérée” ou de “poufiasse collabo”. Et pourquoi pas insulter quelques ministres qui nous sont particulièrement antipathiques ? Qui osera nous dire que ce n’est pas de l’humour ? Si par malheur, nous nous retrouvions trainés à nouveau devant la 17e chambre, il se trouvera probablement un procureur de la République, pourquoi pas membre du Syndicat de la Magistrature, qui saura estimer que ces qualificatifs insultants se situaient “dans le registre de l’humour, de la caricature qui autorise l’outrance” et n’hésitera pas à demander la relaxe.
A part cela, la notion de faute professionnelle existe-t-elle pour les procureurs de la République ?
Martine Chapouton