Quand Filoche dénonçait, en 1971, les élections démocratiques bourgeoises…

Je lis depuis plusieurs jours avec beaucoup d’intérêt les articles de Jeanne Bourdillon sur le cas Filoche. Si je peux comprendre l’espoir que met mon amie sur une possible présence de Filoche aux primaires, pour mettre un peu plus le bazar au Parti socialiste, il me semble tout de même nécessaire de faire quelques rappels sur ce personnage.

J’encourage les lecteurs de Riposte Laïque à bien regarder cette vidéo. Certains m’objecteront qu’elle date de 1971, qu’à l’époque Filoche, permanent de la LCR, n’avait que 26 ans, et qu’il a pu évoluer.

Résumons le débat qui oppose donc Gérard Filoche à Alain Griotteray. Filoche conteste rien de moins que les élections démocratiques bourgeoises et le suffrage universel. Son argument : ceux qui ont de l’argent ont davantage les moyens de se faire entendre que ceux qui n’en ont pas pas. Et donc il ose appeler “farce électorale” le fait que l’ensemble des Français soient consultés, et puissent voter pour la personne de leur choix.

Ce en quoi Griotteray a beau jeu de lui faire rétorquer qu’il méprise les Français, les prenant pour des gens incapables de faire leur propre choix. Il fait remarquer à Filoche que le milliardaire Servan-Schreiber s’est fait régulièrement battre aux élections. Ce à quoi Filoche, qui s’exprime remarquabement bien, contre-attaque en faisant le coup des communistes qui avaient besoin de davantage de voix que la droite pour avoir un député. Son interlocuteur lui fait alors remarquer que c’était un autre débat, et qu’à sa connaissance, le PCF ne manquait pas d’argent.

Griotteray s’interrogera sur les ressources de la LCR. Filoche lui dira que tous les militants versent 10 % de leurs revenus pour soutenir la cause. Son interlocuteur, avec beaucoup d’a-propos, lui répondra que dans ce cas, il n’a pas à être inquiet pour les prochaines élections, puisqu’ils ont de l’argent.

Au-delà de l’échange, plusieurs choses sont intéressantes à approfondir, quand on regarde cette vidéo qui a 45 ans. Griotteray a une grande élégance, et une certaine classe. Il a à peine 50 ans, et il porte beau. C’est cet homme qui, à 17 ans, a été un des plus jeunes résistants de France, et a impulsé, sous l’occupation nazie, la première marche d’étudiants, le 11 novembre 1940. Il sera un des plus jeunes résistants français.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Alain_Griotteray

Avant de se lancer en politique, il sera journaliste, et créera une entreprise d’aspirateurs, Tornado. Tout au long de sa vie, il défendra la France. Il contestera la perspective européenne, au nom de la souveraineté de notre pays. Il défendra une conception libérale de l’économie qu’on peut contester. Il sera dans les aventures du Figaro Magazine et de Radio Courtoisie. Tout au long de sa carrière, en toute liberté, il défendra son pays, et une parole libre.

Filoche, c’est tout le contraire. Il appartient à une génération qui a détruit, méthodiquement, tout ce que la génération d’avant, issue de la Résistance, avait construit. Au nom de l’internationalisme, il a détruit l’idée de Nation. Il fait partie de ces gens qui ont craché sur la France, et détruit ses fondations. Ils ont déconstruit la pensée, par le nihilisme et l’inversion des valeurs. Ils ont brisé l’Ecole de la République, au nom d’un égalitarisme dévoyé. Ils ont désarmé la police. Ils ont discrédité notre armée. Ils ont aidé Sos Racisme (dont Filoche est un co-fondateur) à culpabiliser les petits blancs français. Ils ont favorisé l’immigration de masse. Ils ont laissé l’islam tisser sa toile, trop content que les nouveaux venus taillent des croupières au catholicisme honni. Ils ont empêché les entrepreneurs de diriger leurs entreprises, leur collant contre-pouvoirs et réglementations absurdes.

Bref, toute leur vie, ils ont attendu une révolution qui n’arrivait pas, et, devenus de bons bourgeois, ont continué, tout en profitant du système, à saper un pays qu’ils n’ont jamais aimé. Certains me diront que Filoche est un des rares socialistes à avoir un travail. Encore convient-il de s’interroger sur ce travail, et la manière dont il a été exercé. Filoche, après une carrière de permanent politique, se dit, aux alentours de 35 ans, qu’on peut continuer le combat révolutionnaire autrement : en devenant fonctionnaire, et inspecteur du Travail. A 40 ans, il peut donc continuer sa Révolution, en faisant chier les petits patrons, symboles à ses yeux de l’exploitation sauvage des classes laborieuses. Un mauvais affichage, contravention ! Un couloir pas assez large, des milliers d’euros de frais pour être en règle, et une amende ! C’est confortable, le salaire est garanti, les contraintes peu nombreuses, et on peut faire de la politique tout en étant payé par l’Etat français. Et emmerder les patrons !

Filoche a-t-il vraiment changé ? Quand on écoute son mépris pour le suffrage universel, on ne peut que se dire que c’est ce genre de discours que tiennent, aujourd’hui, ceux qui, au lendemain de l’élection de Trump, ont osé s’interroger sur le fait de permettre au peuple de voter. Ce sont les mêmes arguments que donne un Mélenchon pour glapir que jamais il n’acceptera une victoire dans les urnes de Marine Le Pen.

Il est intéressant, par ailleurs, de remarquer, 45 ans plus tard, dans ce débat qui l’oppose, sur Europe 1, à Nicolas Beytout, comment Filoche n’a absolument pas changé, sur sa vision du monde, incapable de faire la différence entre un départ en retraite non remplacé, et un licenciement sec. Le résumé de la pensée de Filoche, c’est : “toujours plus de fonctionnaires, payés par les salariés du privé “!

https://www.youtube.com/watch?v=Pm0YMpTxUds

Alors, oui, je partage l’avis de mon amie Jeanne Bourdillon, sur l’intérêt de voir Filoche mettre le bazar à la primaire socialiste. Je m’amuse tout de même de voir le même homme se réclamer des principes démocratiques, pour justifier sa présence à “la farce électorale” socialiste. Je savoure d’avance ce que serait sa présence, face à Valls, lors des trois débats.

Mais à condition de savoir qui est vraiment Filoche : un homme sympathique, un citoyen du monde, mais surtout un ennemi de la France qui n’aime, à cause de son internationalisme, ni son peuple, ni son histoire.

Martin Moisan

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16 Commentaires

  1. Si un parti est soutenu par des puissances d’argent, je pense que ça va quand même puissamment l’aider. Ca ne fait pas de moi un bolchevik au couteau entre les dents !

  2. Je ne m’y connais pas suffisamment pour donner mon opinion au sujet de la démocratie dont je ressens quand même les limites et les lacunes
    Concernant ce Filoche qu’ on entend régulièrement dans les médias cracher son venin et son arrogance, je ne peux que constater qu’ il est salarié du système syndical et en profite bien.
    Facile de donner des leçons à tout le monde quand on est
    Un apparatchik du système et qu’ on ne craint pas pour son avenir

  3. Toute une vie à faire le mal en crachant son venin sur tout ce qui ressemblait de près ou de loin à un “patron”. Inouï. Comment ces dégénérés antisociaux et liberticides pouvaient-ils seulement exister ? Des suppôts de Satan.

  4. Les bourgeois c’est comme les cochons, plus ça devient vieux … Non, les cocos troskos, c’est comme les cochons, plus ça devient vieux, plus ça devient bêtes, les cocos troskos plus ça devient vieux, plus ça devient cons. Nous en avons un “bel” exemplaire. Coco un jour, coco toujours !

  5. Quand on est c..n on est c..n et ça ne s’améliore pas en vieillissant. Le crépuscule des marxistes a commencé…
    Apparemment, bouffer du petit-bourgeois et du curé à tous les repas et entre les repas pendant quarante ans, ça ne favorise pas la ligne. Son cerveau a dû s’épaissir dans les mêmes proportions.

  6. Physiquement il a bien changé. Il avait un visage en lame de couteau, maintenant il est devenu un gros bonhomme. Mais le fond de la personne est le même : un impudent nuisible. Qu’il nuise au ps nous arrange. Mais en définitive un discutailleur inintéressant à éviter.

  7. Je partage totalement ce qui est dit dans cet article. En dehors du fait qu’il eut été savoureux de le voir batailler avec Valls ou Montebourg, ce Filoche représente un “bel” exemple de cette gauche sectaire, anachronique, immigrationniste, qui, si elle le pouvait, enverrait volontiers les petits patrons en camps de rééducation à la Mao. Et oui, je plains ceux qui auront eu la malchance d’avoir affaire à un tel inspecteur du travail lorsqu’il était en activité !

  8. C’est tout à fait exact : on ne peut nier qu’un régime de démocratie stricte, au pied de la lettre, porte en lui les moyens de sa destruction.
    Donner la même importance à l’avis éclairé d’une personne informée, respectant les valeurs de liberté, égalité, justice, fraternité, etc., et à celui d’un fanatique défendant l’exclusion, l’intolérance et le meurtre me semble contraire à la simple logique…

  9. Cette génération de cocos a permis en distillant la peste post-soixante-huitarde à faire de la France un pays offert au Tiers-Monde..Il a bien bouffé et bien bu depuis cette photo de 1971 où il avait la ligne et la coupe plumeau …bientôt le jugement divin: la peine de mort méritée lui sera donnée par ses artères beurrées-embourgeoisées !!! Alléluia !
    http://saintdenislabauneump.blogspot.fr/

  10. Ce que dis Filoche n’est pas faux. La République de Platon est un système distinct de la démocratie. L’abbé Sieyès comme les pères fondateurs des Etats-Unis défendaient la République contre les partisans de la démocratie.
    Ils avaient parfaitement conscience qu’il s’agissait de réserver qui le suffrage, qui la représentation aux gens de bien, et d’empêcher l’expression d’une quelconque opinion populaire. Plus tard, ils ont même réussi à vous faire croire que le système représentatif était la démocratie. Plus personne ne lit Platon.

  11. Filoche n’est jamais que ce qu’il a été un coco façon trotsko qui est prêt à tout détruire quitte à être détruit par ses propres frères cocos comme en URSS ou en Chine.

  12. Le même discours que Molotov, l’âme damnée de Staline. La seule difference: la revolution ” dans un seul pays” selon les deux susnommés…

  13. Si Filoche a changé ! Il a pris au moins 60 kilos en 40 ans !!! La collaboration nourri bien son homme, apparemment…

  14. Ha la “bourgeoisie”, il n’y avait pas pire insulte que de se faire traiter de bourgeois ! Et en face, bien sûr, il y avait les “travailleurs”. Aujourd’hui les travailleurs votent mal, alors, les nouveaux protégés des cocos, c’est les émigrés … Ils ne leur reste que l’aigreur et la fureur avant de disparaître !

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