Qui est Carola Rackete, la capitaine du SeaWatch qui défie l’Italie ?
« Je suis blanche, allemande, née dans un pays riche. J’ai l’obligation morale d’aider ceux qui n’ont pas eu ma chance ». Et de gâcher la vie de tous ceux qui essaient de vivre honnêtement de leurs revenus, commandant ?
Franchement, je suis un peu déçue, j’ai cru découvrir une affreuse écolo typiquement allemande, chaussures en bois, t-shirt tissé en laine 100% biodégradable, poilue sous les aisselles, et voici que je tombe sur une femme plutôt agréable à regarder. Elle rappelle quelque peu Blanche Gardin, la Gaetanne de Low Cost. En moins poilante.
Carola Rackete fait les gros titres. 42 futurs égorgeurs sont à bord du navire en Méditerranée – l’entrée au port de Lampedusa leur est interdite. Lampedusa, pauvre plage dont toute l’Europe se foutait il y a encore quelques années! Lampedusa sacrifiée, Lampedusa victime.
Carola Rackete est née dans le Schleswig-Holstein. Agée de 31 ans, elle veut amener toute une fournée de cérébraux (médecins, architectes, ingénieurs, futurs prix de génétique) à terre en toute sécurité, à tout prix et, risquer que le navire soit arrêté. Qui est cette femme? Recherche d’indices. A propos de son enfance. Carola est née à Preetz près de Kiel. La famille a vécu à Heikendorf pendant deux ans. “Après, nous avons parcouru le monde et avons finalement atterri à Hambühren “, explique sa mère. C’est là que Carola a terminé ses études et son baccalauréat et a obtenu son diplôme. Elle a ensuite rejoint l’école de la marine à Elsfleth, où elle a étudié et obtenu le baccalauréat.
Stations professionnelles
Compagnie de croisières Silverseas Cruises
Greenpeace
British Antarctic Survey. Elle y a complété ses années de service en tant qu’agent de sécurité. Elle a ensuite a étudié le „Conservation Management“ à Edge Hill en Angleterre, où elle a obtenu la maîtrise. Entre temps, elle a travaillé comme guide pour croisières d’expédition en 2018.
Mercredi, elle avait été forcée de se rendre dans les eaux italiennes malgré l’interdiction. Le navire est donc menacé de confiscation, d’enquête et d’une lourde amende. Réaction de Salvini : « Tous ceux qui naissent blancs, allemands et riches doivent-ils venir nous casser les couilles en Italie ? »
Selon un sondage présenté aujourd’hui sur la Rai 3, 61% des Italiens sont opposés au débarquement du Sea Watch et de ses 42 clandos dans le port italien. 93% des électeurs de Salvini et 49% des électeurs du 5 Etoiles y sont opposés. Seuls 33% des Italiens y sont favorables.
Dans une vidéo diffusée par l’ONG, malgré son épuisement, un des passagers, originaire de Côte d’Ivoire a lancé un appel : « nous ne pouvons plus tenir, nous sommes comme dans une prison, parce que nous sommes privés de tout. Aidez-nous, pensez à nous ».
On pense à vous, pas d’inquiétude, en fait, on ne fait que cela depuis des années. Mais voilà, Mamadou, le problème, c’est que tous vos copains sèment la terreur, c’est que si on vous laisse entrer, c’est nous qui risquons de manquer de tout ! Ce sont surtout certains membres de notre famille qui risquent de nous manquer, vos potes sont si vifs à saigner pour un rien ! (une cigarette, un regard pas franc, une place en terrasse et c’est parti !).
L’argument le plus aberrant que j’aie entendu venait de Carola R. « Les pauvres, ils ne se sentent pas bienvenus, imaginez leur souffrance ». Pas bienvenus ? Madame, pourriez-vous s’il vous plait leur faire dire que non seulement ils ne sont pas bienvenus, mais que certains donneraient leur peau pour ne jamais les voir que de dos ! Et s’ils veulent remercier quelqu’un de cet état de fait, ils n’ont qu’à s’adresser à toutes leurs relations, violeurs, égorgeurs, assassins, lanceurs de bombes et héros de la kalache. Ils n’ont donc pas de portable ? Ils ne sont pas au courant des événements ? Pas de Paris, de Londres, de Bruxelles, de Nice ? C’est leur souffrance ou la nôtre ! On a assez donné ! On ne va tout de même pas faire venir chez nous des gens qui dégainent le couteau plus vite qu’un Lockheed SR-71 Blackbird.
J’ai lu un commentaire assez spirituel hier, dont je ne me rappelle plus exactement le texte : ils sont fatigués, les globe-trotters ? Ils restent couchés à glander toute la journée et ils sont fatigués ? Chouette avant-goût pour un éventuel employeur ! Parfait critère d’emploi ! Vous avez remarqué ? Ils n’ont même pas attendu de débarquer pour gémir, ils se plaignent déjà, belle perspective !
On leur sert du halal, au moins, et les repas sont-ils assez variés ? Commandant, vous qui êtes si généreuse, si altruiste, vous avez pensé à leurs loisirs ? Car les invités de monsieur Macron n’aiment pas la monotonie.
Sur les 53 quémandeurs (et qu’Allah leur donne un puissant secours), l’Italie a accepté le débarquement de 11 personnes vulnérables rappelle Salvini. C’est déjà bien sympa, je trouve. Je suppose qu’ils sont dans les meilleurs hôpitaux de l’endroit, soignés aux frais des italiens ?
“Maintenant basta! Quoi que nous dise Strasbourg, avec une grande sérénité, nous maintiendrons notre ligne. Imaginez si un pays comme l’Italie, la 2ème puissance industrielle d’Europe, se laissait dicter les règles sur l’immigration par une ONG”. (Si j’étais une foule par exemple, je me transformerais instantanément en standing ovation !)
Devinette : Pourquoi le curé de Lampedusa campe-t-il depuis plusieurs jours sur le parvis de son église pour réclamer le débarquement des migrants, parmi lesquels se trouvent encore trois mineurs (mineurs qu’ils disent ! Égaré leur passeport, eux aussi ?) ? Réponse : Mais parce que les curés n’ont pas d’enfants, pardi ! Ils s’en tapent, des Mamadou, des Moussa et des Babacar qui nous envahissent. Dans son cas, je m’en balancerais allègrement, ils pourraient tous venir, les femmes s’empaqueter même les mains et passer devant chez moi en boucle, qu’est-ce que vous voulez que ça me gêne ?
Avide d’informations de dernière minute, j’ai allumé la télé pour capter les derniers détails de la vie à bord. Je vous retransmets mot à mot ce que j’ai noté dans mon petit carnet :
La commentatrice : « leur seul rêve est de rejoindre l’Europe » ! Le seul ? Et pas de nous convertir à l‘islam, par hasard ? Avec quelques fissures au niveau du cou pour bien nous le faire comprendre ?
Mouhamadou (à bord) : Vivre au Cameroun n’est pas sécurisant. Ben chez nous non plus, figurez-vous, depuis quelques temps, vous devinez pourquoi ?
La capitaine : je vais faire tout ce qui est en mon pouvoir pour mettre ces réfugiés en sécurité ! Merci, et gravement sacrifier la nôtre ?
Elle ajoute : il n’est pas possible de jouer avec la vie des gens. Je ne vous le fais pas dire ! Donc, retour à Yaoundé !
Et : je suis très inquiète pour les gens qui sont sur ce pont. Ils ont besoin d’un lieu sûr. Elle n’a toujours pas compris décidément, la folle de bienfaisance ! Nous aussi, on en a besoin, et ça urge !
Pour clôturer avec un : la justice doit valoriser la vie humaine. La vie des inopportuns ou la nôtre ?
Anne Schubert