Qui est Paul Moreira, réalisateur de "Islam, antéchrist et jambon beurre" ?

Ce lundi 5 septembre, à 22 h 30, sur Canal Plus, sera diffusée un documentaire de Paul Moreira, intitulé “Islam, antéchrist et jambon beurre”. Nous avons constaté que sur le documentaire de trois minutes qui présente l’émission, il y a Christine Tasin, qui, lors d’une conférence de presse, disait s’étonner qu’on ne puisse pas, en France,  être islamophobe.
http://teleobs.nouvelobs.com/articles/exclu-teleobs-islam-antechrist-et-jambon-beurre-les-premieres-images-du-documentaire-choc-de-paul-moreira?xtor=RSS-2
Le 4 avril 2011, nous avions en effet eu le plaisir de faire connaissance de ce réalisateur, aux allures de dandy, manifestement très satisfait de sa personne, qui nous rappelle, avec le mythe de l’écharpe blanche qu’il porte autour du coup, le député UMP Pierre Cardo, tombeur de Michel Rocard, qui avait essayé de se faire un nom de cette manière.
Vous pouvez écouter, à partir de 32 minutes, l’échange courtois, mais sans concession, qui l’a opposé, lors de cette conférence de presse, à Pierre Cassen, durant plusieurs minutes. Paul Moreira entendait se gausser de l’apéro saucisson-pinard, et du mythe de Sylvie François. Le moins qu’on puisse dire est qu’il a été aimablement, mais fermement, renvoyé dans ses buts.
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Nous pourrions trouver sympathique le fait que ce journaliste ait écrit “Les nouvelles censures”, et donc le classer parmi les amis de la liberté d’expression. Mais nous connaissons une autre anecdote, sur ce réalisateur. Elle nous vient de Jean Robin, responsable des éditions Tatamis. Ce petit éditeur, qui souvent publie des ouvrages que personne d’autre ne veut éditer, a été condamné à 11.000 euros d’amende pour diffamation, sur plainte de… Paul Moreira en personne. La cause : plusieurs  passages du livre de Rina Sherman, “Le 8e mort de Thiberine”. Dans cet ouvrage, la compagne du journaliste Didier Contant racontait les circonstances du suicide de son compagnon, et sa marginalisation professionnelle, pour avoir défendu l’idée que les moines n’avaient pas été victimes des services secrets algériens, comme le Tout-Paris médiatique le véhiculait, mais bien des islamistes. Apparemment, Paul Moreira, mis en cause dans l’ouvrage, n’avait pas apprécié, d’où le dépôt de plainte, et la lourde condamnation des éditions Tatamis.
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11.000 euros, cela est peut-être peu pour certains journalistes, mais pour une maison d’édition comme Tatamis, cela peut tout simplement signifier la clé sous la porte.  L’arme économique pour faire taire ses opposants ne serait-elle pas une forme de “nouvelle censure” que ce journaliste paraît dénoncer dans son ouvrage ?
Il est à remarquer également que, reprenant le discours des bobos parisiens et d’une grande partie de la gauche, qui, lors des années noires algériennes, de 1990 à 2000, au nom du fameux “Qui tue qui ?”, innocentait les islamistes de l’assassinat de 200.000 algériens, Paul Moreira, dans nombre de ses reportages, notamment en Irak, dédouane systématiquement les fous d’Allah des attentats qui se produisent, y voyant des manipulations obscures des États-Unis ou d’autres.
Il est intéressant de noter également que, selon l’argumentaire utilisé dans la présentation de l’émission, Paul Moreira développe la thèse selon laquelle les Identitaires seraient d’anciens néo-nazis recyclés dans l’islamophobie. Le réalisateur se vante de les avoir infiltrés, et promet des révélations croustillantes sur des militants qui, selon lui, seraient toujours secrètement des admirateurs d’Hitler. Nous attendons avec impatience ces révélations… et la réaction éventuelle des Identitaires. On n’échappe pas à un bout de gras contre Éric Zemmour, coupable, le malheureux, d’avoir reçu un hommage de Fabrice Robert, président des Identitaires. Donc, Éric devrait s’interroger !
Un talent aussi politiquement correct que celui de Paul Moreira méritait récompense médiatique des siens. Il a d’abord eu droit de signer un article dans les “Inrockuptibles”. Normal, qui se ressemble s’assemble. Et qui mieux que que Canal Plus, la chaine des bobos parisiens, pouvait-elle diffuser un documentaire si prometteur ?
Martine Chapouton

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