Qui sont les Etats complices des djihadistes en Syrie et en Irak ?

hollande-au-qatarLes estimations des ressources de l’Etat islamique varient entre 2,5 milliards d’euros et 2000 milliards. Ce grand écart s’explique par la différence entre le virtuel et la réalité. En contrôlant 80 % des ressources pétrolières de la Syrie et 10 % de celles de l’Irak, l’E.I. est théoriquement en possession de ces richesses. Mais dans le monde réel, il ne parvient à en exploiter qu’une quantité relativement faible.
Outre la vente de pétrole, l’Etat islamique tirerait de l’argent de la levée de l’impôt, du commerce du coton et du trafic d’organes humains et sans doute de celui d’esclaves.
La richesse de l’Etat islamique pose quelques questions.
Concernant le pétrole, on peut se demander qui l’achète ? La noria de camions citernes qui transitent par la frontière turque et celle de la Jordanie apporte un commencement de réponse.
Pourquoi les installations des champs pétrolifères ne sont-elles pas détruites ? Depuis quatorze mois que les bombardements ont commencé, les Américains qui ont découvert de l’eau sur Mars n’auraient-ils toujours pas repéré les derricks et les colonnes de raffinage de la zone ?
Sachant que les Américains sont les maîtres de la technologie pétrolière, comment les pièces de rechange arrivent-elle en Syrie pour la maintenance des installations ? Ce serait étonnant que les ingénieurs de l’Etat islamique en soient capables sans aide extérieure.
Alors qui entretient les puits de pétrole et les raffineries de la Syrie djihadiste ?
Côté impôt, 50% du salaire des fonctionnaires seraient prélevés et des taxes viseraient presque tous les produits du commerce.
Qui continue de verser les salaires des fonctionnaires ? Est-ce que Damas et Bagdad envoient tous les mois un chèque à chacun d’eux dans les zones tenues par Daesh ?
Pour ce qui est du coton, on sait que la récolte est achetée par la Turquie. Regardez d’où vient votre jean’s, il y a peut-être un peu de matière première illégale dedans.
Quant au trafic d’organes, vu le nombre d’exécutions pratiquées par les musulmans du califat, il y a de quoi faire quelques prélèvements.
El-Bagdhadi, as-tu du cœur ? Et du foie et des reins et des poumons ? Dans quelles cliniques se retrouvent-ils ensuite ? Les opérations n’ont tout de même pas lieu à Mossoul ou Raqqa.
Comme il serait étonnant que les transactions avec l’Etat islamique se fassent à coups de valises remplies de billets. Alors quelles sont les banques qui coopèrent avec l’E.I. ?
A l’heure, où le moindre de nos achats est tracé, les Etats occidentaux seraient incapables de suivre les cheminements du fric de l’Etat islamique ?
Un exemple qui ne cesse de me troubler.
Jusqu’à ce que les Russes entrent en scène, les combattants djihadistes paradaient (visiblement sans craindre les foudres de la coalition) dans des pick-up flambant neufs et souvent dernier modèle. D’où viennent-ils ? Qui les achète ? Comment arrivent-ils dans le califat alors que les exportations de voitures sont suspendues dans la région et les frontières fermées ?
Ceci nous amène à la grande question, peut-être la seule : quels sont les pays qui commercent avec l’Etat islamique ?
On a bien un ou deux idées.
Turquie. Qatar.
Pour l’Arabie saoudite, ce serait plutôt al-Nostra, branche d’al-Qaida pour la région. Avec la complicité des Etats-Unis. Quand on se souvient que c’est al-Qaida largement financée par l’Arabie saoudite qui a réduit en poussière les tours du World Trade Center, la politique de Washington a de quoi surprendre. Obama voit maintenant dans l’organisation de feu Ben Laden des rebelles modérés. Troubles de la mémoire?
N’oublions pas la France de Hollande qui pour vendre quelques Rafale dans la région adopte un comportement bien loin de la grandeur d’antan de notre vieux pays.
Mais là, on est moins surpris.
Marcus Graven