L’impossible cohabitation entre eux et nous
Avertissement : je ne défends pas les allochtones, ni terroristes, ni djiadistes & Co. J’essaye de comprendre ce qui nous arrive. Il serait fort utile d’entendre ce qu’en pensent les psychiatres qui sont étrangement silencieux en la matière.
Comme déjà raconté : en 1990, j’ai été hôte de l’expédition FreeK2 au camp de base du K2 au Pakistan. En 1991, j’y suis retournée seule et y ai parcouru les glaciers Biafo et Hispar avec 5 porteurs. Ensuite, j’ai séjourné dans la famille de l’un d’eux et voyagé avec lui tout au long du Karakorum High Way, du col du Kungerab au Nord sur la frontière avec le Chine jusqu’à Karachi au Sud. Pour remercier cette famille par « une aide durable », j’ai hébergé ce jeune homme (- 25 ans) chez moi pendant trois mois pour lui permettre de suivre une formation professionnelle de “moniteur de randonnée” obtenue auprès du Club Alpin Suisse.
Cela aurait dû l’aider dans sa profession d’accompagnateur de trekkings. Tout au long de ces 3 mois, ma famille et moi, nous avons pu observer comment il est arrivé, euphorique d’être en Europe et ensuite comment progressivement, au fur et à mesure qu’il découvrait notre mode de vie, il a déchanté. Le choc a été de devoir constater que la vie stressée des Européens au travail en Europe est le contraire de la vie relax des Européens en vacances. A la fin de son séjour il en était arrivé à ne plus mettre ses jeans mais son shalwar kamiz, faire la prière et laisser repousser sa barbe. J’ai intitulé mon livre “des raisins trop verts” https://atelier-ca-della-fiola.blogspot.ch/p/des-raisins-trop-verts.html pour dire que quand ce jeune homme a compris que notre civilisation et surtout notre mentalité étaient hors de sa portée, qu’il n’allait jamais être capable d’accepter par exemple que les femmes dansent dans les bras des hommes comme il l’a vu lors d’une kermesse, il a opéré un revirement de 180° et de euphorique, il est devenu carrément hostile. Le seul film qu’il a aimé : « La petite maison dans la prairie ». J’ai vécu le même genre de comportements avec d’autres immigrants.
Quand des jeunes qui vivent en Europe deviennent ennemis de la civilisation et de la mentalité européenne au point de partir faire la guerre sainte, que ce passe-t-il dans leur cerveau ? Est-ce, comme pour notre jeune Pakistanais leur impossibilité d’accéder à notre mentalité ? Causée par les frustrations (aussi sexuelles) que leur imposent leurs traditions et croyances ? Tiraillés entre leurs traditions « rétrogrades » et les nôtres « progressistes », diamétralement opposées, ils se réfugient dans le paradis perdu imaginaire de leurs origines idéalisées ? Mais si dans la guerre sainte fantasmée ils rencontrent d’autres déceptions, que se passe-t-il dans leur cerveau ? « Retournent-ils » vers l’Europe et commencent-ils à aimer notre monde ? Je ne le crois pas, je crois au contraire qu’allant de déception en déception leur révolte et leur haine ne font que s’intensifier et les poussent à descendre toujours plus profondément dans leur obsession.
En prison, en compagnie d’autres “radicalisés”, ils ne peuvent que se conforter l’un l’autre dans une “émulation à la sainteté” qui les pénètre toujours plus profondément et les sépare de plus en plus de ce monde occidental dans lequel ils sont étrangers et deviennent de plus en plus étrangers et donc haïssent de plus en plus et s’isolent de plus en plus en intensifiant leur pratique religieuse de plus en plus fanatiquement. C’est une descente en enfer irréversible.
N’est-ce pas le Rapport Obin qui cite, déjà en 2004, des enfants qui pratiquent le ramadan de façon tellement rigoriste qu’ils crachent leur salive pour ne pas “avaler une seule goute de liquide” ? Cela de la part d’enfants, alors, à quel point arrivent des adultes ?
Les djihadistes sont en prison ? Dans ou hors de prison, ils sont en dehors du temps et en dehors du monde, car ils vivent dans leur monde sublimé et irréel de leur idéologie, comme dans une transe. Etre en prison n’a aucune importance puisque dans leur tête ils ne sont pas en prison mais dans leur monde de leur allah dans lequel la seule chose qui compte est leur soumission à leur allah par la pratique de la prière, prescriptions, prédications, psalmodies, lectures et récitations des textes comme des mantras. Leur cerveau est déconnecté de notre monde et branché sur le leur. Comme dans la méditation transcendantale, la récitation d’un mantra permet de se déconnecter et d’accéder à un état second.
Dans les vidéos, on les entend crier à répétition et en toutes circonstances « allah ou akbar », un slogan qui agit comme un bloc et verrouille la possibilité de réfléchir, comme hypnotisés, drogués… Sont-ils drogués ?
Quand ils sortent de prison ? Pendant des années, ils ont eu comme seul horizon l’approfondissement de leur conviction non seulement par conviction mais aussi pour supporter la prison, avec de surcroît « l’aide » des aumôniers… Quand ils sortent dans quel état voulez-vous qu’ils soient ? De plus en plus convaincus et imbibés de leur idéologie. Encore plus imbibés qu’en y entrant. Où vont-ils aller ? Rejoindre les réseaux des leurs, dans lesquels ils se sentent chez eux, c’est logique. Que peuvent-ils faire s’ils sont de plus en plus convaincus de ce que leur guerre (sainte) est juste ? Ils vont la poursuivre et l’intensifier.
Si on essaie de dire à une personne qui est imbibée d’une idéologie ou d’une « foi » qu’elle se trompe, comment réagit-elle ?
Elle se cabre et se radicalise car une contradiction/critique est perçue comme une agression du diable pour lui faire perdre sa foi ou une mise à l’épreuve pour sonder la profondeur de sa foi. Et donc une tentative de déradicaliser ne va que faire le contraire et radicaliser encore plus.
C’est un vortex dont on ne sort pas. En sortir serait avouer la faillite. Et après ? Quel avenir est-il possible ? Aucun.
Dans le passé les gens modestes passaient par le séminaire pour pouvoir accéder aux études. C’était plus qu’honorable. Aujourd’hui, si dans un entretien d’embauche un candidat dit avoir passé quelque temps à la Grande Chârtreuse, au Carmel ou à la Trappe avant de reprendre ses études, ce sera tout bénéfice. Par contre le candidat qui prononce le mot « djihad » est liquidé instantanément.
Imaginez l’individu qui sort de prison pour rejoindre sa famille, elle aussi radicalisée comme cette famille à Côme dont la police dit “n’avoir jamais vu une famille radicalisée à ce point” https://www.tio.ch/ticino/attualita/1237845/jihadisti-arrestati-a-como—mai-vista-una-famiglia-cosi-radicalizzata –
ou cet Egyptien de 31 ans qui, à peine sorti de prison, distribue des tracts appelant à la conquête de Rome et à la défaite des ennemis croisés…
Depuis le 1er janvier 2015, l’Italie a expulsé et accompagné dans leur pays d’origine 242 individus du milieu de l’extrémisme religieux… combien d’autres se trouvent encore en Italie ?
https://www.tio.ch/estero/cronaca/1237839/espulso-un-egiziano–voleva-fare–un-azione-eclatante
Mais il y a d’autres aspects de cette guerre contre l’Occident.
La littérature anglo-américaine comprend un rayon disons style “roman de gare” dans lesquels des militaires racontent des histoires de guerres. Avant, c’étaient des espions russes, maintenant ce sont des terroristes musulmans. Ces romans donnent une idée de la variété des problèmes possibles.
Exemple : dans la série Tom Clancy, le livre “True faith and allegiance” écrit par Mark Greaney raconte que des hackers roumains se sont emparés d’un dossier top secret américain qui comprend les candidatures de milliers d’employés de l’Etat, y compris dans les services secrets, militaires etc. avec leur curriculum, états de service, adresse etc. et les hackers vendent des informations à des clients, de par le monde, entre autres, ISIS qui veut se venger sur des militaires qui ont combattu et tué des leurs. On assiste ainsi à l’élimination ciblée de militaires qui tranquillement sont assis dans un bistrot ou sortent d’un supermarché, chez eux aux USA. C’est la panique généralisée et l’impuissance totale en face d’individus qui sont anonymes dans la foule des gens normaux. Ensuite s’engage la chasse aux terroristes, etc.
En partant de cette fiction, on peut imaginer ce qui pourrait se passer en Europe si des gens mal intentionnés trouvaient des réseaux de « djihadistes soi-disant déradicalisés » en liberté, en sommeil et prêts à l’emploi… et aidés par des street view, facebook & Co et même des drones!
Selon David Thomson “il est impossible de s’assurer de la sincérité du repentir d’un djihadiste (…) Plus de 50% des terroristes déjà condamnés sont censés sortir de prison d’ici à 2020…”
Si “déradicaliser” parait improbable, ne faut-il pas empêcher la radicalisation ? Ne doit-on pas, d’urgence, lire et méditer le Rapport Obin il y a 14 ans ? Et en conséquence admettre que leur islam est incompatible avec notre société européenne et surtout, dans les écoles, interdire tout ce qui radicalise les enfants déjà à partir de la maternelle comme cela s’est vu en Belgique !
Des réfugiés syriens sont retournés en Syrie parce qu’ils ne voulaient pas que leurs enfants reçoivent notre éducation. Voilà la façon honnête d’agir. Si l’Etat le voulait, serait-il en mesure d’agir ? Ou bien l’Etat s’est-il résigné à son incapacité et a-t-il décidé de laisser l’abcès éclater et se vider de lui-même ce qui signifie que ce seront les citoyens qui devront faire le sale boulot ?
Anne Lauwaert