Réponse à un lecteur juif qui reproche à RL de se fourvoyer sur le casher

Nous avons reçu un article, titré “Quand Riposte Laïque se fourvoie“. Ce texte, signé Victor Perez, qui a beaucoup circulé dans la communauté juive, ce dimanche, entendait protester contre un article mis en ligne par notre journal samedi soir, signé par Philippe Landeux, et intitulé : Halal, casher, les choses sont simples. Victor Perez nous reprochait, entre autres, de pratiquer le relativisme entre l’attitude des juifs et des musulmans, de renvoyer dos-à-dos les deux religions, et de nous appuyer sur des arguments antisémites qui rappellent les heures les plus sombres de notre histoire. Ne refusant jamais le débat, même quand nous sommes attaqués vivement, nous portons à la connaissance de nos lecteurs la réponse que nous faisons.

REPONSE DE CYRANO

L’article de Philippe Landeux s’inscrivait dans la rubrique “Débats laïques”, et, pour notre journal, un texte qui permet d’approfondir des questions de société, autour de la laïcité, ne sera jamais “un article de trop”, comme se permet de le dire, de manière péremptoire, notre contradicteur Victor Perez. Ceux qui nous lisent régulièrement savent que notre journal n’a jamais renvoyé dos-à-dos l’influence de la religion musulmane et celle de la religion juive dans la société française. Nous savons d’où vient le principal danger pour notre société, et dénonçons, numéros après numéros, le péril mortel de l’islamisation de nos pays. Nous avons même organisé des Assises internationales sur cette question, le 18 décembre 2010. Attaquer principalement l’islam est le reproche récurrent que nous adressent les associations qui se réclament de la défense de la laïcité. Elles aimeraient, à leur instar, que nous critiquions les religions juives et chrétiennnes autant que l’islam, pour rester dans un laïquement correct dont nous nous sommes émancipés depuis longtemps. Nos lecteurs ont pu, d’autre part, sur la question de l’abattage rituel, écouter, sur ces deux vidéos, les nuances qu’apportaient l’éleveur bio Bernard Poujol.

http://www.youtube.com/user/JournaldesResistants?feature=watch

Nous pensons, d’autre part, avec le vécu de Riposte Laïque depuis bientôt cinq années, avoir le droit d’être épargné par des amalgames du style “Juif menteur et voleur” qui serait, selon Victor Perez, la pensée secrète de l’auteur, Philippe Landeux, rappelant en cela les heures les plus sombres de notre histoire ! La bien-pensance qualifie de racistes quiconque critique l’islam, voilà qu’à présent, certains en viennent à faire le coup de l’antisémitisme pour interdire toute critique de pratiques de la religion juive ! Nous respectons les croyants et les non-croyants, nous revendiquons le droit à la critique de tous les dogmes, et de toutes les pratiques religieuses.   

Dans cet esprit, l’auteur de l’article incriminé, Philippe Landeux, a simplement voulu rappeler que les lois de la République sont les mêmes pour tous, et n’ont pas à être bafouées par des dérogations, qui, loin d’être exceptionnelles, deviennent des règles couramment admises, qui se transforment donc des accommodements raisonnables avec nos lois. Si l’étourdissement de l’animal est obligatoire, en France, les religions, quelles qu’elles soient, doivent s’y accoutumer. Nous sommes dans un pays où les lois de la République sont supérieures aux lois religieuses, ce qu’ont compris les Juifs, en 1807, quand Napoléon a demandé au Sanhédrin d’adapter les textes religieux aux lois de notre pays, ce qui a été accepté.

Nous aurions aimé que Victor Perez réagisse avec la même détermination quand le président du Crif, Richard Prasquier, s’est, de manière honteuse, opposé à toute traçabilité de la viande, au mépris de la liberté des consommateurs de savoir ce qu’ils mangent. Nous sommes au regret de constater que, sur ce sujet, le Crif a marché main dans la main avec le CFCM pour défendre des intérêts communautaristes religieux, au détriment de la laïcité, des lois de la République, de la souffrance animale, de l’hygiène et du droit du consommateur. La partition du président du Crif, interrogé par Robert Ménard, est honteuse, et aurait dû lui valoir une volée de bois vert de la part des juifs attachés à la République et la laïcité.

http://www.itele.fr/emissions/chronique/menard-sans-interdit/video/24149?chronique=6

Par ailleurs, Victor Perez, dans un relativisme étonnant, se permet de comparer les mamifères avec les moules, les huîtres et les homards. Riposte laïque lutte contre l’abattage archaïque et barbare des animaux d’élevage, notamment des mamifères et des volailles.  Il se trouve que le casher fait partie de ces méthodes d’abattage, qu’il conviendrait effectivement de considérer comme obsolètes, procurant une souffrance animale inutile, dans la société occidentale contemporaine. Nous pensons que la religion juive, dont les disciples ont de tout temps montré de grandes capacités d’adaptation et d’évolution, s’honorerait, comme l’a suggéré le Premier ministre, d’adapter des modes d’abattage rituel dépassés à la réalité du 21e siècle. Au lieu de cela, nous avons constaté une complicité dérangeante, une fois encore, de ses représentants religieux avec les dignitaires musulmans.

Nous savons que la majorité de nos concitoyens juifs sont attachés aux valeurs de la République, et ne posent aucun problème à la société française. Nous connaissons le décalage abyssal qui existe entre leur perception du péril islamique, dont ils sont souvent les premières victimes, et la dhimmitude du discours de leurs principaux dirigeants, Richard Prasquier en tête. Mais nous sommes obligés de constater que ce sont des responsables d’organisations juives qui ont fait interdire Pierre Cassen et Christine Tasin du salon du Bnai Brith, en 2011, alors que leur présence avait été fort appréciée en 2010. Nous avons également remarqué la place de la Licra, au milieu des autres associations dites anti-racistes, dans la plainte honteuse déposée contre Pascal Hilout et Pierre Cassen, et la plaidoirie particulièrement à charge de son avocate.

Nous aurions aimé, sur ces différents dossiers, recevoir un message de solidarité de la part de Victor Perez, si prompt à réagir, avec des arguments parfois inquisiteurs, à un article qui pose des questions incontournables à l’ensemble de la communauté nationale, dont les juifs français font partie intégrante, avec les même droits et les mêmes devoirs que l’ensemble de nos compatriotes.

image_pdfimage_print