Reportage d'Harry Roselmack : la France en procès, au lieu des salafistes !

Sur TF1, mardi 13 avril, était diffusé un nouveau numéro de l’émission-révélation du journaliste “Harry Roselmack » intitulé « en immersion chez les salafistes”.
La diffusion de celle-ci était précédée d’une polémique. Dans la presse on avait accusé le journaliste de bidonnage lorsque le 27 novembre aux abattoirs de Saint-Louis à Marseille où les musulmans viennent y faire égorger le mouton pour l’Aïd, Harry Roselmack accompagné de Djamel, un jeune musulman salafiste avait participé à la tentative d’en faire sortir un vivant, le but de la manœuvre était de filmer des musulmans sacrifiant le mouton hors des sites agréés par la préfecture. Une pratique strictement interdite, notamment pour des raisons sanitaires.
Mais lors de cette opération le journaliste s’est retrouvé confronté à des élus marseillais, dont Samia Ghali, maire PS du secteur et Martine Vassal, adjointe UMP, qui n’ont pas vraiment apprécié le jeu auquel s’est prêté Harry Roselmack. Trois jours plus tard, le journaliste tentait de s’en expliquer. “Le propos de ma nouvelle émission est de montrer la réalité de la France d’aujourd’hui, en évitant la stigmatisation et les a priori, affirmait-il alors à La Provence. Nous avons filmé, avec son accord, quelqu’un qui a des convictions, sans le juger. Mais il n’y a pas eu de tentative de fuite, je n’ai pas essayé de sortir un mouton en douce.”
Pour autant, Harry Roselmack s’est attiré les foudres de l’opinion publique. Le mois suivant, toujours dans le cadre de son émission, le journaliste devait quitter le quartier de la Porte d’Aix sous les insultes de badauds et de responsables d’associations alors qu’il suivait un salafiste. Omar Djellil, de l’association Présence citoyenne dénonçait alors “les ravages d’un tel reportage (…) qui veut donner l’impression que Marseille est devenue le fief du salafisme et que nous ne sommes plus que des territoires perdus de la République.”
A la décharge d’Harry Roselmack, c’est bien la réalité marseillaise qui est montrée derrière ce reportage et fait sauter en l’air politiques et responsables associatifs qui refusent toujours de voir le vrai, alors qu’il suffit de se promener dans les rue de la ville phocéenne pour se rendre compte du poids de la religion entre voile et niqab. Le problème est que, dans le reportage lui-même, au lieu de dénoncer les dangers qui se profilent derrière des faits, on montre des choses sous le signe d’une banalisation qui fait l’effet inverse face à une religion et un radicalisme, un fondamentalisme qui met véritablement en péril nos valeurs les plus chères mais aussi nos libertés élémentaires.
L’émission se voulait à la hauteur des interrogations que suscite l’islam pratiquant aujourd’hui et particulièrement celui dont le niqab est le symbole ou encore la djellaba qui font symptôme dans la société française en se multipliant au cœur de certains quartiers populaires à fort taux de présence immigrée.
Le journaliste commençait par mettre l’eau à la bouche du téléspectateur sur une entrée en matière laissant envisager une démarche d’investigation avec des révélations, une prise de risque, un scoop… en réalité rien de tout ça, une immersion en forme de noyade…du poisson !
Décor, Marseille, avec pour guide un jeune salafiste Djamel, servant de guide à Roselmack. C’est un jeune garçon d’une vingtaine d’année en djellaba qui présente bien, le regard illuminé par la foi… Un piège à crédulité avec lequel l’identification des jeunes issus de l’immigration maghrébine peut se faire sans forcer.

Un fondamentalisme présenté sous les traits de la droiture de la foi…

Le jeune salafiste à la question de savoir s’il est véritablement sûr que la pratique rigoureuse de sa religion lui apporte le paradis répond qu’il n’y a pas de place au doute. Il prend l’exemple de la pluie qui n’est pas du « mauvais temps » car c’est dieu qui l’a voulu alors, au contraire, c’est un bon jour pour lui. Il fait régulièrement référence à ce qu’il appelle « les savants » de l’islam, rien à voir avec des savants évidemment car il s’agit de théologiens qui n’ont rien de scientifique mais ici le mot donne du crédit au dogme religieux et une valeur « irréfutable » à son propos. Un discours infantile mais qui sans contradiction passe pour une sorte de vertu, de respect de soi, de droiture et de beauté d’âme alors que cette vision conduit tout droit à l’élimination de tout ce qui n’est pas pur selon l’islam, au totalitarisme que sous-tend le dogme religieux pris au pied de la lettre, ce qui marque précisément le salafisme.
La liberté de croire serait atteinte aujourd’hui, selon ce brave garçon, car en interdisant la burqa (le niqab) on voudrait éloigner le musulman de sa religion. Les médias ne feraient que dénigrer l’islam, ne permettant pas aux gens de savoir ce que c’est, Roselmack n’étant pas concerné, trop content de passer pour celui qui par son reportage en donnant la parole aux salafistes y remédie, en sauveur ici de la liberté d’expression… On sait comment ceux qui voient la religion au-dessus des droits de l’homme et de la République font usage de la démocratie et de la liberté d’expression, pour les piétiner et les remplacer par leurs lois divines. A aucun moment le journaliste ne prendra la moindre précaution de lecture des dires de ce jeune homme, dont la parole est respectée par lui comme celle du prophète par son guide.
Le refus de la modernisation de la religion et la victimisation pour stratégie le justifiant
L’imam de référence du jeune garçon est filmé en train de faire son prêche dans sa mosquée, sur un ton agressif, scandé, sur le thème de la place de la religion qui doit être acceptée par la société française, sur un mode adapté à la présence d’un média, faisait passer cette scène sur le compte d’une victimisation justifiant que s’exprime de la colère et renversant ainsi le sens d’un discours qui au contraire invite à la division et à la séparation entre les croyants et le France. Ce que ne relèvera nullement Roselmack.
Le salafiste exprime à la suite que, en essayant de moderniser la religion on a effacé la religion. Que la religion ne fait pas de concession, « elle est complète, on ne peut pas y toucher ». Il s’agit pour les salafistes de pratiquer la religion soi-disant comme elle l’était au VIIe siècle, à l’origine. En dehors de ce qu’il y d’anachronisme historique à croire pouvoir atteindre cela, il y a une forme de démence derrière cette ambition à vouloir ramener les débuts du moyen-âge au XXI e siècle pour y étouffer tout ce qui depuis a fait les progrès de l’homme !

Le sacrifice du mouton, l’occasion encore d’attaquer la République

Le passage suivant est consacré, en pleine fête de l’Aïd el Kebir, à une visite de l’un des abattoirs dédiés à la pratique musulmane de l’abattage du mouton, à défaut de pouvoir l’égorger soi-même comme le voudrait la tradition. On nous dit au passage que le nombre d’abattoir s’accroît chaque année. Ce sont des vétérinaires de la préfecture qui sont à la manœuvre.
Il n’y a aucun contenu à cette scène qui est d’un empirisme journalistique désespérant, à défaut de la tentative réussie avec la complicité d’un abattoir à ce que le jeune salafiste qui est suivi, sorte de là avec son mouton pour l’abattre chez un particulier, parce qu’il veut avoir le plaisir de le sacrifier lui-même en dehors des règles d’hygiène pourtant censées être extrêmement strictes. C’est finalement un autre jeune qui est souvent à ses côtés qui égorge le mouton, devant d’autres enfants réunis devant ce fameux spectacle. C’est l’imam qui préside à cette séance en indiquant comment trancher l‘artère de la bête. Le jeune s’exécute et c’est la fête, les mains pleines de sang, il a réussi son rite de passage, celui de tuer la bête.
Au passage, Roselmack dans un de ces abattoirs, trouvera un musulman qui, montrant le sol où se trouve un peu de boue car il vient de pleuvoir, en conclura qu’on ne respecte pas les musulmans, que la France les met dans « la merde ». Des abattoirs pourtant pour lesquels sont mis à disposition les moyens publics, sur les deniers des citoyens, vis-à-vis desquels il est toujours demandé plus par les imams chaque année à l’Administration. Quoi qu’il en soit, à la fête de l’huma quand il pleut, on ne s’en prend pas à la République !

Un glissement vers l’intégrisme qui passe par imposer la religion sur toutes autres règles

Ces salafistes nous disent que manger halal c’est pareil que ne pas devoir manger de porc. L’air de rien ici, c’est soudain par cette assimilation l’exemple même mis au jour du glissement qui s’opère chez les musulmans qui reviennent à la religion à travers ce mouvement de revoilement auquel on assiste allié à une lecture littérale du coran. C’est par cette méthode que la religion revient à se présenter comme devant être intégralement respectée, sans aucune considération des lois du pays où elle se pratique. Le salafisme est la tête de pont de ce qui pousse par cette radicalisation progressivement au communautarisme et à la multiplication des revendications d’accommodements dits raisonnables qui détruisent chaque jour notre vivre ensemble et la notion même de contrat social.
Le jeune salafiste exprime que, lorsque c’est l’heure de la prière, le croyant doit pouvoir la faire n’importe où, montrant à l’image en quelque sorte sa piété, parlant de la difficulté à vivre sa foi en regard du monde du travail où ce n’est pas facile parce que peu accepté, encore heureux ! Encore là, le journaliste au lieu de laisser les choses se présenter sous une mise en scène légitimée par la qualité de la foi, aurait pu faire le lien avec la justification ici d’un prosélytisme qui procède de la confiscation de la rue tel qu’on le voit dans certaines rues de quelques grandes villes de France comme Paris, rue Myrra, y imposant des prières collectives, ne respectant rien de la société dans laquelle ces pratiquants vivent.

La liberté de croire et de la libre soumission à l’islam comme justification de la fin de tout droit pour les femmes

On est transporté chez l’imam qui reçoit le journaliste avec sa femme en niqab. A la question du journaliste de savoir s’il a le code civil l’imam dit « mon code civil il est là » en désignant des bibliothèques entières de livres religieux couleur coran. Effectivement, il pourra exprimer que les lois de la religion sont supérieures aux lois de la République et qu’il se considère d’abord et avant tout comme musulman alors qu’il a la nationalité française. Mais ceci dans un contexte d’échanges feutrés, sur un mode sympathique, sourires aux lèvres, évacuant les conflits majeures entre islam et société française que ces explications soulèvent. Roselmack est en bonne compagnie avec des gens gentils qui paraissent ne pas pouvoir faire de mal à une mouche, tout au plus des illuminés sans danger.
La femme de l’imam explique qu’elle travaillait avant de rencontrer son mari et avait des responsabilités dans son travail. C’est lui poursuit-elle qui lui a appris à lire le coran et puis, elle a choisi de porter le niqab. Le journaliste pose la question de savoir s’il y a une répartition des tâches dans le foyer, et bien sur l’imam partage toutes les tâches selon ses dires et ceux de son épouse, il n’y a aucun machisme ici lié à cette religion, une véritable gageure qui sera prise pour argent comptant. Aucun recoupement ne sera fait en regard d’autres témoignages, laissant sans contradiction cette véritable propagande !
La femme aura beaucoup de mal à s’exprimer, car l’imam ne la laisse quasiment pas le faire. A propos de la polygamie l’imam pourra dire que c’est la tradition et que cela lui conviendrait mais sa femme semblera à ce moment ne pas complètement adhérer.
La femme pourra dire qu’elle n’imagine pas leurs enfants (filles) sans le voile, précisant encore qu’ils iront à l’école musulmane, reproduisant ainsi sa propre soumission comme d’autres femmes qui excisées pratiquent à leur tour l’excision. L’imam lâchera une larme sur le thème qu’en France c’est difficile pour lui de vivre sa religion, qu’il subit.
L’épouse de l’imam pourra dire pour justifier sa position de femme soumise que, « si je suis invitée par une amie il ne me dit pas non »… Evidement à condition de respecter la non-mixité, le non mélange avec des Français non musulmans, voire d’être accompagner par un homme de la famille comme c’est l’obligation chez les salafistes… Enfin, elle peut faire ce qu’elle veut à condition de respecter tous les interdits qui s’appliquent aux femmes par cette religion sectaire et les maintient recluses de façon impénétrable, coupé de tout lien social ordinaire, comme le reflète la burqa et le niqab. Ce qui est encore banalisé par le journaliste laissant passer cela sans autre réaction que de préciser en « off » qu’il n’aime pas la burqa, se dédouanant ainsi sans prendre le moindre risque.

Interdire la burqa et le niqab, un choix de société en faveur de l’émancipation de la femme musulmane

La soumission consensuelle qui est montrée ici par cette femme qui dit que c’est son choix de porter le niqab, nous fait oublier les siècles de lutte en France contre des traditions patriarcales où parfois les femmes chez nous aussi ont connu une soumission acceptée dont il leur a fallu s’émanciper comme d’un conditionnement. Il a fallu pour cela une évolution des mœurs et des représentations collectives de notre société où les femmes de France ont aussi su peser en s’organisant pour les promouvoir. Les hommes aussi ont eu à s’affranchir d’une pulsion de domination qui visait particulièrement les femmes pour découvrir une autre forme de désir relative à la reconnaissance de l’égalité de l’autre se donnant véritablement librement, car dégagé du poids de la tradition, où l’amour ne peut avoir de sens que comme le fait d’une liberté partagée entre deux être émancipés.
Une séquence nous montre la femme en burqa avec une autre en hijab à la mosquée isolées dans un box réservé et dissocié de l’espace de prière des hommes. Elles devront attendre que tous les hommes soient sortis de la mosquée pour qu’elles puissent traverser le passage emprunté par eux et sortir elles-mêmes. Le fait d’être en burqa ne suffit pas encore, la femme doit disparaitre totalement comme possession absolue de son époux, vivre cachée et mise à part comme dans le pire des apartheids. Qu’elle soit acceptée ou non cette condition est à considérer comme un racisme dégradant la femme.

La burqa, symptôme d’un mécanisme mental de domination masculine qui détruit la femme

Plusieurs femmes dans une librairie islamique dont une en niqab disent que c’est un vêtement « intellectuel », « psychologique », expliquant que ce qui est important ce n’est pas ce que l’on voit mais ce qu’il y a à l’intérieur… la pureté, la vertu…, qui en réalité ne sont rien d’autres que des attributs de la soumission encore une fois à une orthodoxie religieuse qui n’a rien d’enviable et a pour principe d’étouffer en l’individu toute révolte contre la tradition, toute aspiration à la liberté.
On suivra sur cette caractérisation psychologique de ce vêtement ces femmes, car il s’agit effectivement d’une emprise de la religion qui a à voir avec le sectarisme derrière cette fascination de la soumission que ce vêtement symbolise. Une soumission qui est l’essence de l’islam à travers une démarche religieuse qui englobe tout jusqu’à la définition du régime politique fondé sur cette domination absolu du religieux, en regard de quoi le port du voile n’est qu’une étape.
Une démarche psychologique dont Freud à bien analysé le fonctionnement, qui peut séduire des individus fragiles ou immatures, particulièrement des jeunes adolescents en recherche de repères, ceux dont l’ignorance ou la colère les conduit à se tromper de cause, qui croient y voir un système cohérent et stable dans une société et un monde en pleine crise de valeurs, de projet commun, où la liberté est bien plus difficile à assumer car incertaine et risquée que la religion avec ses certitudes, ses comportements codifiés, ses interdits et sa sacralité, son orthodoxie.
L’islam comme religion de la totalité en proposant ce confort de retirer toute question devant la vie puisqu’elle répond à toute à travers son idée de dieu, prive aussi l’homme de ce que ses facultés lui offrent de meilleurs comme possibles pour dépasser les contradictions qu’ils rencontre sur le chemin de son expérience en allant de l’avant.
Ces femmes endoctrinées qui se soumettent à la burqa de leur propre volonté n’existent qu’à travers le fantasme des hommes auxquels elles se soumettent qui peut amener à une certaine forme de jouissance comme le sadomasochisme ou le rapport du maître paternaliste et de l’esclave, mais qui est une régression de l’histoire, une régression de la personne humaine que l’islam initie et qui devrait être dénoncée sans la moindre concession.
Le fait que ces femmes puissent parfois vouloir tomber à l’abaissement de cette soumission attire notre attention sur une raison particulièrement importante d’interdire la burqa : le fait qu’il soit dans la nature de la loi de protéger les individus non seulement contre le danger d’être victime du désir de soumettre d’un autre mais aussi contre leurs propres faiblesses à le vouloir, contre le risque qu’ils cèdent par la vulnérabilité que crée la croyance à se mettre en rupture avec la société en se laissant dégrader et perdre leur dignité mettant en cause le respect des autres ou d’eux-mêmes, pour que personne ne puisse être mené à s’aliéner à ce point de non-retour de sa propre liberté que la burqa représente.

Salafisme et société française sont parfaitement compatibles pour Roselmack si celle-ci sait faire preuve de tolérance

Roselmack ne nous aura rien épargné, il nous trouve évidemment le salafiste de service qui l’est devenu soi-disant à cause des critiques envers l’islam. « Malgré qu’on fasse des efforts on n’arrive pas à être accepté… » nous dit un ancien animateur. Ce serait les méchants Français, racistes postcoloniaux, qui justifieraient l’extrémisme religieux de l’islam, sa radicalisation… Sauf que ces méchants ne sont porteurs que de la défense des libertés publiques, les droits individuels inaliénables, de la démocratie que veulent faire disparaitre précisément les salafistes, qui prennent prétexte des critiques légitimes envers un islam liberticide pour se présenter en victimes alors qu’ils sont porteurs du projet d’un régime à domination religieuse fasciste. !
On a droit tout de même à un clin d’œil humoristique du journaliste… mais bien malgré lui, où on hésite d’ailleurs entre rire et effroi ! L’ancien animateur explique qu’il ne peut plus aller habiller comme ça (il est en djellaba avec barbe etc.) accompagner des colonies en… Corse ! Voir les filles en maillots de bain ce n’est plus possible pour lui, du fait du respect qu’il a pour les femmes qui ne sont pas perverses… Autrement dit, celles qui sont à respecter sont celles qui sont en burqa les autres n’en parlons même pas. C’est ça le respect de la femme pour ces gens, quant elles leurs sont soumises et qu’elles s’enterrent sous la possession de leur maître, les autres qui se décrètent libres ne sont que perversion et ennemies de la religion. On se croirait revenu en l’an mille, pardon, c’est encore un peu avant que pour eux le temps s’est arrêté !
Le journaliste nous emmènera encore dans une famille dont le fils s’est converti à l’islam, sur le thème de savoir si la cohabitation est possible entre salafisme et société française. Evidemment la famille en question adore son fils et est passée par-dessus son choix qu’elle dit respecter, car pendant ce temps il ne se drogue pas et ne fait pas de bêtise, c’est un petit gars bien.
Une belle manipulation, car il n’aurait pas été bien difficile de trouver l’inverse à la condition d’avoir eu la volonté de sortir du schéma proposé par l’imam et son fidèle guide qui organise la visite touristique de Roselmack dans cet univers pittoresque… Mais surtout, un tel exemple ne saurait servir de métaphore à cette question posée sur la cohabitation entre salafisme et société française, l’exemple d’une famille ne faisant pas loi en regard d’une République qui a la responsabilité du vivre ensemble et pour laquelle la liberté ne saurait se réduire à ce que chacun fasse ce qui lui plaît. Là, Roselmack choisit en quelque sorte son camp en prenant parti, l’air de ne pas y toucher, en lieu et place de la dénonciation de ce qui s’apparente à une secte dont il justifie au moins, qu’on la tolère, derrière ce bidonnage.

L’antisémitisme, ce pilier de l’islam radical ne sera jamais évoqué dans le reportage : une faute impardonnable !

De passage chez le jeune salafiste qui sert de guide à Roselmack, on voit furtivement la famille regarder une cassette de prêche en arabe, sans commentaires autres que contemplatifs. Pourtant c’est un des thèmes les plus importants qui est ici évité, celui de la djihad à laquelle appelle ces prêches, ce genre de discours contre l’Occident qui justifie le terrorisme et est centré sur un antisémitisme notoire que ne connait pas notre journaliste visiblement mal informé… Pourquoi à aucun moment l’antisémitisme qui est une des clés de voûte, sinon la plus centrale, du message salafiste, n’est-il pas évoqué ? On est troublé par cette question qui interroge les intentions du journaliste.
Là il n’est plus question d’un simple problème de qualité du travail d’investigation, mais d’une complicité par omission avec ces salafistes d’une extrême gravité. Car c’est caché un point fondamental de ce qui caractérise ces « intégristes » ! « Intégristes », un terme qui ne sera jamais d’ailleurs utilisé pour désigner les salafistes dans l’émission pourtant particulièrement approprié, bien plus que le terme « fondamentaliste » qui les préserve bien trop en les faisant passer pour de doux croyants seulement en recherche de la probité et de la pureté de leur foi, comme un bel exemple d’intégrité..
Il pourra même laisser dire sans broncher qu’on assimile injustement salafisme et islamisme car les salafistes condamneraient le terrorisme. L’imam aurait même empêché certains jeunes de plonger dans le terrorisme, sauvés de l’enrôlement par Al-Qaida, avec un témoignage flouté pour nous le faire croire dont rien ne sera vérifié évidemment. Il faut croire encore une fois en suivant la démarche du journaliste ces gens sur leur bonne mine ou leur foi ! Une honte pour tout journaliste digne de ce nom que d’accepter de telles balivernes prises pour argent comptant sans en vérifier la source qui peut évidemment toujours être polluée. Un principe déontologique élémentaire du journalisme qu’ignore Roselmack et le rend complice de la diffusion de contrevérités qui amènent à se voiler la face, quand ce n’est l’omission qui prévaut à ne pas dévoiler l’antisémitisme viscéral et la haine d’Israël (qu’ils rêvent de rayer de la carte) de ces gens-là !

On renvoie dos-à-dos le salafisme et la République sur le thème de la tolérance

Le reportage se termine sur la question de savoir si ce genre de jeune salafiste pourra sortir de sa religion pour aller vers la société et si la société française, la République saura faire un pas de tolérance vers cette façon de vivre l’islam… Une manière totalement travestie de poser le problème renvoyant dos-à-dos salafisme et République pour encore une fois jouer dans le sens de la victimisation, alors qu’en réalité, il ne saurait il y avoir de tolérance avec une conception de la religion qui conduit à la négation des valeurs communes, de la démocratie et des libertés, qui ont fait l’émancipation de notre société de combien d’archaïsmes dont ceux de la tradition et de la religion précisément !
Notre République laïque, sociale, démocratique et indivisible, a su combien de fois dépasser ses contradictions pour intégrer des millions d’étrangers au cours de son histoire parce que faisant respecter le principe d’égalité des droits jusqu’à l’acquisition de la nationalité par le droit du sol, parce que portant la citoyenneté, le bien commun au-dessus des différences, de la religion. C’est ici qu’il est question de ne rien céder de notre laïcité française.
Il n’y a à travers le salafisme qu’une volonté, imposer en France une façon moyenâgeuse de vivre en société qui transfert de pays musulmans retardataires qui entendent détruire, en finançant l’action de ce genre de mouvement fondamentaliste et intégriste, les bases d’un progrès que nous avons accompli et qui passe à leurs yeux comme le début de leur fin.

Un journalisme superficiel qui banalise une secte qui met en péril nos libertés

On pourrait dire qu’Harry Roselmack a tenté de parler de ce qu’on nous cache et de ce côté, on lui donnera quitus. Mais l’absence de sens critique laisse le message passer sans la moindre ombre au tableau sous les traits d’un sympathique garçon intégriste dont l’engagement religieux est inscrit dans une lecture littérale et à la lettre du coran, qui honnit, sans avoir eu à le dire car la question ne lui aura pas été posée, les homosexuels, considère les femmes comme des êtres juridiquement inférieurs qui doivent se soumettre à des règles qui les infériorisent et les font objets de possession de l’autre sexe qui décide tout pour elle, les met en retrait du monde et leur promet la lapidation en cas de viol pour adultère car c’est la femme qui est toujours responsable de ce qu’elle induit comme désir chez l’homme tel un démon de tentation et c’est pour cela qu’on la cache par prévention ou qu’on peut la battre, comme la sourate 4 dans le coran y invite le croyant contre tout risque de désobéissance, prévoit la mort pour ceux qui osent vouloir embrasser une autre religion ou ne pas en avoir, qui veut que sa religion soit l’unique gouvernement des choses en faisant table rase de la démocratie et des droits de l’homme.
TF1 n’a pas brillé en donnant à son journaliste fétiche cet espace médiatique où rien des règles élémentaires du journalise d’investigation n’est respecté, le principal étant semble-t-il qu’il soit dans la lumière. Un journalisme superficiel qui confond information-spectacle et mission d’information.
En n’alertant pas à travers une investigation à la hauteur des enjeux engagés ici celles et ceux qui risquent de rencontrer à un moment ou à un autre ces salafistes, Roselmack est passé à côté de son rôle, qui aurait été de dénoncer l’atteinte qu’ils portent à la dignité humaine. En procédant ainsi, au lieu de prévenir des risques encourus de futures victimes potentielles du salafisme, qui ne fait que prolonger un islam qui se radicalise, il les laisse sans défenses, vulnérables face à ce danger, mais aussi la France de façon plus générale que pénètre cette religion agressive en exposant à un péril mortel notre société de femmes et d’hommes libres.
Guylain Chevrier

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