Retraite : la France qui râle et la France qui bosse

 « Les trois grandes époques de l’humanité sont l’âge de la pierre, l’âge du bronze et l’âge de la retraite. »                                                                                                                                   (Jean-Charles).

 

Avant-hier, les syndicats ont mobilisé leurs troupes, c’est indéniable, mais nous n’en sommes pas encore au blocage total du pays (et de son outil industriel déjà bien malade !) souhaité par Jean-Luc Mélenchon et certains caciques catégoriels de la CGT. Le pire est peut-être à venir ?

Sur les projets de refonte des différents régimes de retraite – comme sur le reste d’ailleurs ! –  Emmanuel  Macron  aura tout raté. En 2017, durant sa campagne pour l’élection présidentielle, il nous annonçait une retraite juste et équitable ; une retraite par points, la même pour tous, avec un « élément de langage » créé par un de ses nombreux conseillers en communication : « Chaque euro cotisé donnera  un euro de retraite », et il nous promettait de  réunir tous les régimes de retraites en un seul (1). Cette promesse était totalement utopique, irréaliste voire carrément mensongère.

Ensuite, nous eûmes droit au résultat – fumeux ! – de la Commission Delevoye avec son « âge pivot » auquel on ne comprenait rien. On se demandait ce que ce type, payé au tarif d’un ministre régalien, avait fichu durant deux longues années. L’ « âge-pivot » nous aura valu un excellent sketch d’Anne Roumanoff, quant à Delevoye, qui cumulait… treize mandats, il est passé aux oubliettes de l’histoire. Le 2 décembre 2021, il a été condamné par le tribunal correctionnel de Paris à quatre mois de prison avec sursis et 15 000 euros d’amende pour ses omissions dans sa déclaration d’intérêts.

Le 20 décembre 2021, « Le Média » révélait  que l’association « la Chartreuse de Neuville », présidée par Jean-Paul Delevoye, avait  obtenu des promesses de financement à hauteur d’un million d’euros de la part d’« AG2R La Mondiale », assureur très intéressé par la future réforme des retraites.

Nous vivons la troisième étape, aussi confuse et mal ficelée que les deux précédentes, ce qui démontre, une fois de plus, que Macron est entouré d’amateurs et/ou d’incapables.

Si nous étions encore en démocratie, un projet aussi mauvais, rejeté par 75% des Français, serait définitivement enterré. Je ne saurais dire, à l’heure où j’écris, si le gouvernement arrivera à obtenir une majorité pour nous faire avaler sa réforme, s’il utilisera une fois de plus le « 49,3 », ou s’il finira par « rétropédaler » devant les mouvements de rue.  Nous verrons bien !

En attendant, la « France-qui-râle » va empoisonner la vie de la « France-qui-bosse ».

Dans certaines régions le carburant commence à manquer et les transports en commun sont à l’arrêt. Au nom de notre sacro-saint droit de grève, des manifestants prennent en otages ceux qui aimeraient bien qu’on respecte aussi le droit au travail. Je reconnais à Emmanuel Macron un art, un talent, que dis-je, un vrai génie pour faire descendre les gens dans la rue, entretenir un climat de guerre civile larvée, diviser pour régner, souffler sur les braises, rallumer « des feux mal éteints » (2) avec nos anciens colonisés, et encourager – bien qu’il s’en défende – le « séparatisme ».

En fait, l’avorton présidentiel  est un pompier-pyromane qui ne maitrise absolument RIEN, un pantin de l’UE, une marionnette des mondialistes et…une calamité pour notre pauvre pays.

Je suis en retraite depuis déjà quelques années, mais, à 73 ans, je continue à travailler à mon rythme. Quand je suis entré dans la vie active, l’âge de départ à la retraite était fixé à 65 ans dans le privé. Mon seul désir était de travailler car pour moi, la « valeur-travail » est d’abord une richesse et un gage de liberté. Très tôt j’ai voulu voler de mes propres ailes, sortir du cocon familial, gagner ma vie. Je pensais – et je pense encore – que travailler est une chose normale et que le « droit à la paresse »  prôné par Sandrine Rousseau et d’autres illuminés de son acabit, est la suite hélas logique de mai 68, du « ministère du temps libre » des socialistes, du rallongement des congés payés, de la semaine de 35 heures, des RTT, etc… Toutes ces mesures démagogiques et racoleuses ont contribué à détricoter toute notre industrie (3). Qui se souvient que sous Georges Pompidou la France était la deuxième puissance économique mondiale, derrière les États-Unis ?

Nous étions à la pointe de toutes les technologies, avec notre nucléaire (civil et militaire), notre TGV, nos paquebots, nos sous-marins nucléaires, nos avions de chasse, et j’en passe.

Avec une croissance de 5 à 6 % pendant trente ans – les fameuses « trente glorieuses » –  la France  ne connaissait ni chômage, ni insécurité. Et jamais on n’avait connu une telle amélioration du niveau de vie des Français, toutes classes sociales confondues (4).

L’immigration, à cette époque, ne demandait qu’à s’intégrer, à l’image des Polonais, Italiens, Portugais, Espagnols. Les gens venus d’Afrique – Noire ou du Nord – donnaient des prénoms français à leurs enfants puisque la loi leur imposait de le faire s’ils voulaient devenir français.

Jusqu’en  1980 en gros,  nous bénéficions du cinquième niveau de vie au monde, derrière les USA, la Suède, le Luxembourg et la Suisse.  Bref, inconsciemment nous vivions dans un eldorado que les héritiers de mai 68, ces enfants trop gâtés, se sont faits un malin plaisir à détruire ou, si vous préférez, à « déconstruire » pour parler comme les cuistres, les imbéciles (et Sandrine Rousseau).

Mais en quelques décennies, tout ça a été démoli, balayé, par des incapables de gauche comme de droite, qui ont été les fossoyeurs de la nation, bien aidés, il faut le dire, par les institutions européennes. Et, depuis l’arrivée au pouvoir de Macron, la dégringolade s’aggrave. Notre pays est désindustrialisé, ruiné, envahi par une immigration incontrôlée (car incontrôlable), soumis au diktat des minorités et à l’Islam. Ajoutons que nous sommes devenus une république bananière et l’un des pays les plus dangereux du monde occidental.

Notre école – qu’elle soit laïque ou privée – n’enseigne plus rien en dehors de l’écologie, du wokisme, de la théorie du genre, de la propagande LGBT, de l’antiracisme et, bien sûr, de la place de l’Islam dans notre société.   Il y règne l’insécurité et on y propage la haine de la France.

Au classement « Pisa », nous reculons de façon dramatique d’année en année.

L’Éducation nationale est devenue la « fabrique des crétins »(5), une usine à formater des cancres qui ne maîtrisent  même plus les rudiments de leur propre langue.

Notre industrie est moribonde, elle a perdu 3,5 millions d’emplois en quelques décennies. Et la part de l’industrie dans notre PIB a chuté de 25 % à 10 %. La France est devenue la lanterne rouge de l’Union Européenne. Nous avons tout vendu, tout bradé, tout délocalisé. La pandémie de Covid 19 a été un révélateur de notre incapacité à fournir des lits, des respirateurs, des masques, du gel mais aussi du personnel soignant, médecins ou infirmières.

Notre agriculture est malade elle aussi. Troisième exportateur mondial en 2005, la France a rétrogradé au sixième rang, derrière les États-Unis, les Pays-Bas, l’Allemagne, le Brésil et la Chine. La part de l’agriculture dans notre PIB est passée de 6 % à 3 % en quelques années.

Bruxelles et les incompétents qui nous gouvernent  ont écrasé notre paysannerie  de charges,  taxes, règlements, normes – environnementales et sanitaires – qui l’ont littéralement tuée.

Notre agriculture n’est plus compétitive. Nos agriculteurs  survivent avec 350 euros par mois quand un mineur isolé (ou supposé tel ?) coûte 50 000 euros par an au contribuable.

Nous avions jadis la meilleure médecine du monde. Encore un modèle qui s’est effondré !

Fermetures  de services hospitaliers « non rentables », suppressions de lits, baisse des effectifs…etc…

C’est une catastrophe ! Aujourd’hui, dans presque tout le pays, il devient impossible de trouver un médecin – généraliste ou spécialiste – un dentiste, un kinésithérapeute. Obtenir un rendez-vous à trois mois devient un exploit ou un coup de poker.

La SNCF est en lambeaux, EDF aussi, et j’éviterai de vous parler de notre armée, réduite à une peau de chagrin par des imbéciles qui nous disaient  il y a vingt ans qu’avec l’Europe (et l’Otan) nous n’avions plus besoin de la conscription puisque nous étions à l’abri d’un conflit « de haute intensité ». Nous n’étions engagés que dans des conflits « du fort au faible ». Que n’ai-je entendu ce discours lénifiant émanant, la plupart du temps, de généraux  pontifiants qui n’ont jamais fait la guerre, sinon autour d’un bac à sable (et qui doivent souvent leur légion d’honneur à la souplesse de leur échine ou leur appartenance à une Loge maçonnique.)

Croyez bien que je ne fais pas de catastrophisme, c’est un simple constat, une triste réalité. Et que dire de l’insécurité qui ronge le pays ? En trois décennies elle a été multipliée par cinq.

Il est mal vu, et même interdit,  de faire une corrélation entre immigration et insécurité mais ne nous voilons pas la face : chaque semaine ou presque, un crime plus ou moins sordide est à mettre au compte d’un « OQTF » qu’on n’a d’ailleurs aucun moyen d’expulser.

               Cette  insécurité est entretenue, encouragée, par le laxisme de magistrats engagés à gauche ou à l’extrême-gauche. Nous sommes le seul pays au monde où les commissariats sont attaqués et où les policiers ont peur de tirer pour sauver leur peau. En fait, un flic agressé par une bande de racailles a le droit de sortir son arme de service quand…il est mort.

Il y a chez nous, chaque jour, 120 agressions au couteau. Je ne sais pas si j’ai le droit de dire que certaines communautés « surinent » plus que d’autres ? Pour rassurer le bourgeois, une presse aux ordres lui parle de « blessure au cou » plutôt que d’égorgement, ou bien elle évite d’en parler.

Nous sommes devenus un drôle de pays ou le Garde-des-Sceaux se permet de faire un doigt d’honneur (pardon : deux) à un représentant élu du peuple, c’est LAMENTABLE !

Ce triste constat nous éloigne-t-il des problèmes de retraite ? Non, j’y reviens :

Je n’entends pas donner des leçons à qui que ce soit car je suis aussi cossard qu’un autre et j’aime aussi les vacances mais, qu’on le veuille ou non, c’est le travail qui crée de la richesse. Quand l’état-providence entretient des feignasses à ne rien faire, c’est aux actifs qu’on demande de financer tout ça et c’est parfaitement immoral et amoral. Voilà pourquoi toutes ces palabres  stériles sur la retraite me tapent sur le système ; j’aimerais qu’on élève le débat et qu’on se pose enfin les bonnes questions. C’est sous Giscard d’Estaing que le nombre des chômeurs a passé allégrement la barre du million. A cette époque, François Brigneau, qui avait un bon sens de provincial enraciné, écrivait :

« Ce n’est pas la perte des emplois qui est grave, c’est la disparition des métiers ». Il avait tout compris ! Mais la gauche utopiste ou faussement naïve rêvait – déjà ! –  à 80% de bacheliers.

En 2021, le taux de réussite au bac a été de 97,5%. Je pense que ceux qui l’auront raté l’ont fait exprès. Mais beaucoup de ces bacheliers au rabais, qui n’ont rien appris et qui ne savent rien faire, iront grossir les rangs de « Pôle-Emploi » ; ils sont les fruits secs, les laissés-pour-compte, les victimes d’une idéologie née avec la Révolution française, laquelle a adopté la devise du Grand Orient : « Liberté. Egalité. Fraternité ». La liberté n’existe que si l’on a les moyens financiers de vivre décemment, or en dehors de quelques rentiers, c’est le travail qui procure des revenus. L’égalité est un leurre. On peut toujours seriner que « les hommes naissent libres et égaux en droits… », tout le monde sait que c’est faux. Je n’ouvrirai pas ici le débat sur l’inné et l’acquis, je me contenterai de citer Georges Brassens : « le temps ne fait rien à l’affaire/Quand on est con, on est con ». Des gens naissent avec un potentiel intellectuel important (ou un physique avantageux) ; d’autres arrivent au monde avec le QI d’un bulot (et un physique ingrat voire difforme), c’est injuste mais c’est la vie !       

Quant à la fraternité, elle existe en effet, mais uniquement dans …les Loges maçonniques.

Je préfère la devise des « Croix-de-Feu » du colonel François de La Rocque : « Travail, famille, patrie» (6) car elle illustre bien tout ce que Macron et ses amis mondialistes détestent. Ils ont tué le travail en détruisant l’enseignement classique, en détricotant le tissu industriel du pays, mais aussi en saignant la paysannerie ; ils ont tué la famille avec l’IVG, le PACS, le mariage gay, la théorie du genre, l’importance accordée au lobby LGBT, etc… ; ils sont en train de tuer la patrie, en détruisant sa langue au profit d’un langage franglais et « inclusif », en cédant aux oukases de Bruxelles et en laissant envahir le pays par une faune allogène qui refuse nos lois et entend nous imposer les siennes. Il me semble – mais peut-être que je me trompe ? – que tout ceci est plus grave, plus inquiétant, plus préoccupant  pour notre avenir,  que de savoir s’il faudra que le Français travaille quelques mois de plus pour toucher une retraite à taux plein.      

Eric de Verdelhan

1)- régimes au nombre de… 44, sauf erreur.

2)- « Des feux mal éteints » est un (mauvais) film engagé de Serge Moati, sorti en 1994, sur la guerre d’Algérie.

3)- Pour être honnête, je dois dire que les institutions européennes ont bien contribué à tuer nos industries et notre économie.

4)- Ceci est à nuancer pour les agriculteurs.

5)- Titre de l’excellent livre de Jean-Paul Brighelli.

6)- Reprise plus tard par le gouvernement de Vichy, autant dire qu’elle sent le souffre !

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9 Commentaires

  1. Je vous rejoins dans votre analyse, les français, dont les privilégiés arc boutés sur leurs acquis, n’ont sans doute aucune vision réaliste de ce qui nous attend tous, et surtout nos propres enfants et petits enfants. Il reste que dans tous les domaines, sociaux, économiques, éducatifs et civiques, l’avenir s’assombrit chaque jour un peu plus, dans 20, 30 ans, il n’y aura pas que les retraites qui poseront de graves problèmes. Nous sommes (et pas que la France) en train à nouveau de basculer progressivement dans une ère de graves conflits, si ce n’est mondiaux. La démographie planétaire anarchique, dont on élude beaucoup les répercussions dans tous les domaines, est sans doute la cause première d’un chaos qui s’annonce “inéluctable”.

  2. macron a téléphoné chez McKinsey :
    – Au sujet de la loi sur les retraites, on fait quoi ?
    – Surtout, ne lâchez rien ! S’il le faut utilisez le 49.3 comme d’habitude !
    – OK merci !
    – Bon, pour la consultation, ça fera 100 millions… en petites coupures

  3. Pour moi la retraite ça devrait être 42 ans de côtisations, vous commencez à 14ans sur un chantier, vous partez à 56ans, vous commencez à 24ans après avoir étudié, vous partez à 66ans, c’est une manière artificielle d’avantage les boulots physiques dont le pays a besoin et où l’on commence tôt, on n’a pas besoin d’autant de bullshit job, on a besoin de maçons, de charpentiers, d’ingénieurs, de boulangers, d’agriculteurs, des métiers physiquement éprouvant ou on meurt plus tôt, donc pour moi il est légitime que l’on parte plus tôt. Que la retraite commence à un minimum de 90% du smic net et soit plafonnée à 2x le smic net au maximum, on vit très bien avec deux fois le smic, l’objectif n’est pas de financer des retraites dorées, mais que chacun finisse dignement et puisse profiter un peu mais sans indécence de ses derniers jours en bonne santé.

  4. Le “droit à la paresse” c’est un paradoxe car je ne le considère légitime (j’ai 30ans je précise et travailleur) que dans le cas de la retraite, c’est un paradoxe parce que si vous êtes retraité, c’est que vous avez travaillé et contribué à la société, donc est-ce réellement de la paresse? Est ce que le week end après la semaine de boulot c’est de la paresse? Je réponds non.

    • Voyons Fradth, un retraité n’est nullement un paresseux ! Mais quand j’entends ou je vois des gens (qui vivent généralement de subventions !) jeunes ou dans la force de l’âge, j’en bondis d’indignation !

      On est en train de crever de ce système parasitaire, souvent noyauté par les spécialistes du genre qui sont les communistes ! Ils ont bien retenu la leçon de Karl Marx qui vivait aux crochets d’Engels !

      • Je ne vais pas me vanter d’être un super travailleur, le travail est pour moi une corvée si on n’a pas de chance, une passion si on a de la chance, dans tous les cas un devoir durant son jeune âge et ça ne tiendrait qu’a moi pour supprimer le chômage…et bien il faut supprimer le chômage.

  5. La France qui bosse et celle qui ralentit se font tondre de la même manière…

  6. la gauche et les syndicats qui ont élu macron sont donc complices de faire bosser les gaulois réfractaires deux ans de plus! merci les collabo

    • Oui mais si on veut redresser le navire, il va bien falloir commencer par quelquechose ! Et la première de ces choses, c’est bosser !

      Ça ne m’amuse pas du tout, croyez moi, de devoir tenir jusqu’à 67 pour avoir une (maigre pour moi) retraite à taux plein…

      Mais je préfère bosser (si je retrouve un boulot, à 60 ans c’est pas gagné…) 2 ans de plus, que d’avoir une pension malingre !

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